Chapitre 17 : La vie est une succession d'espoir, de crime et de passion

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            Anéantie par ma peine, je n'étais pas parvenue à me réjouir de mes retrouvailles avec ma sorcière. Je m'étais simplement relevée pour fuir comme me l'avait ordonné Leiftan, pendant qu'Eros et Liv assuraient nos arrières en direction d'Elvina. Alsviðr nous avait d'ailleurs rejoint en chemin. Lorsque nous avions atteint la maisonnette de la sorcière d'eau, nous nous étions alors cloîtrés à l'intérieur en attendant l'arrivée de nos compagnons.

La succube ne voulait pas partir sans sa sœur et je ne pouvais pas non plus rentrer sans eux. J'avais donc préféré me renfermer sur moi-même, pour ne plus les voir, ni les entendre. C'était bien trop difficile d'attendre, une fois de plus, leur retour sans savoir. Alors, j'attendais ... en espérant une victoire qui n'arrivait pas ...

- Nous devons partir ... nous alarma Eros, à contre cœur

- La ferme, le corbeau ! s'énerva immédiatement Liv

- Ma parole, tu n'as que ce mot à la bouche.

- Je ne pars pas sans Irine !

- Bah, reste là ! Nous, nous partons.

Eros se leva en attrapant la main de Sibyl, qui le repoussa d'un geste brusque. Abasourdi, il se figea devant elle.

- Moi, je reste avec Norya. Je n'ai aucune envie de te suivre.

- Sibyl ...

- Tu étais mort ! Mort ! Tu as osé me faire croire que tu étais mort !

Sibyl bousculait Eros en retenant vainement ses larmes.

- Ça va, on a compris, la sorcière.

Elle fit volte face pour asséner une gifle à Liv. La succube répliqua instantanément par un coup de poing, stoppé net par Eros. Heureusement, Aasa revint enfin de la pêche.

- Calmez-vous, enfin ... Vous n'avez aucune raison de vous battre.

Liv défiait toujours Sibyl du regard, mais se contint. Un souffle de vent s'immisça par l'entrebâillement de la porte et je repris ma respiration.

- Eros ... attendons encore un peu ... murmurais-je, abattue

Il dut se ranger à la majorité. Probablement qu'il dérogeait aux ordres qu'il avait reçu, mais ... nous n'allions quand même pas les abandonner. Liv tournait dans la pièce comme un lion en cage, marmonnant des insultes à l'attention de mes compagnons. Je n'arrivais toujours pas à réaliser qu'elle était venue à notre secours. Finalement, je ne comprenais pas ses intentions.

- Saleté de Lorialet ! Tout ça pour une stupide princesse de pacotille ! Tu vas voir ce que je vais en faire, moi, de tes loups de Tyr.

- Ça va, on a compris, la succube, l'imita le corbeau

- Ne la ramène pas, toi !

- Ne commence pas à me chercher.

- Et que compte tu me faire, petit corbeau.

Ils m'épuisaient ... J'aurais moi-même pu m'en prendre à Liv pour lui faire payer ses crimes, mais je n'en n'avais absolument pas la force. Puis, Aasa avait raison, nous ne devions pas nous battre entre nous. Liv était de notre côté.

- Taisez-vous ! réclamais-je, en haussant le ton

Ils se retournèrent, m'interrogeant confusément du regard.

- Je suis fatiguée de vous entendre. La situation est déjà assez compliquée.

- Quel sens de la déduction, la phénix.

[Eldarya/Leiftan] « Fais-moi confiance ... À jamais »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant