chapitre 30

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Chapitre  30L'Épreuve de la Vérité : Justice et Révélation"

Jésus est Lumière et Vérité. C'est sur cette maxime que je me fondais pour prendre ma décision, bien que je sois encore un peu confus. Pourquoi les gens semblent-ils trouver une telle joie à parler de lui ? Cette question m'obsédait. Le jour où le barman avait prononcé ces mots, ils avaient résonné en moi comme un écho persistant : "Jésus est la Vérité et la Lumière". Même si la mort semblait méritée, il me semblait que la vérité devait être révélée. Si Schneider devait souffrir de cette injustice, il était temps de mettre les choses au clair. Pour cela, je devais d'abord informer le médecin que j'avais payé pour couvrir ma culpabilité.

La réaction du médecin m'avait surpris. Il semblait craindre une poursuite judiciaire, mais il ne m'avait même pas aidé dans le mensonge destiné à nuire à Schneider, même pour l'argent. Ne voyait-il pas que la véritable faute était la sienne ? Ne méritait-il pas, lui aussi, d'être puni ? Voilà ce que je pensais.


□○•●○

Aujourd'hui était le grand jour, celui où je découvrirais si j'obtiendrais justice ou si je passerais des années, qui me sembleraient une éternité, derrière les barreaux. Même ces quelques semaines passées en détention semblaient interminables. Il n'y avait que deux issues possibles.

En entrant dans la salle d'audience, les mains menottées, je ressentais une immense lassitude. De nombreux visages se tournaient vers moi ; parmi eux, je reconnus ma tante, Marlie et Karl, assis de loin. Je détournai le regard pour éviter leur présence. D'autres spectateurs, inconnus, semblaient être des membres de la famille de Leïla, venus pour assister à mon procès. La tristesse et la colère se reflétaient dans certains regards. Le procureur, quant à lui, me fixait intensément.

— La cour est désormais ouverte. Veuillez vous asseoir.

Le procureur prit la parole :

— Monsieur le juge, ce matin nous commencerons le procès de Mlle Jenny Tyler. Permettez-moi de vous donner un aperçu de cette affaire. La couronne présentera deux témoins : le commissaire Jean Pierre et le médecin Williams Smith Jackson. L'unique question à trancher sera de savoir si la couronne a prouvé, au-delà de tout doute raisonnable, les éléments constitutifs du crime. Nous procéderons donc à une analyse de crédibilité des témoins. Selon la théorie de la couronne, j’aurais commis un meurtre volontaire à l’aide du pistolet de M. Jackson, dont les empreintes ont été trouvées. Le crime aurait eu lieu dans le salon de M. Jackson, suite à une lettre de révocation. Si tout le monde est prêt, nous pouvons débuter.

— Maître Charles, vous représentez l'accusée ?

Charles : Oui, c'est le cas.

— Alors, veuillez-vous lever, Maître Charles et Mlle Tyler. Vous êtes accusée du meurtre de Leïla Michael. Plaidez-vous coupable ou non coupable ?

Moi : Non coupable.

**Premier témoignage de la couronne**

Le procureur annonça le début du premier témoignage :

— Nous appelons le commissaire Jean Pierre.

Les témoins, tenus à l'écart de la salle pour éviter toute collusion, furent appelés successivement. Le commissaire entra et prit place à la barre.

— Affirmez-vous que le témoignage que vous allez rendre devant le tribunal est la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, et que Dieu vous vienne en aide ?

Le commissaire : Oui, en tenant la Bible.

Lors de son interrogatoire par le procureur et son contre-interrogatoire par mon avocat Charles, le commissaire décrivit la scène du crime et précisa que le périmètre encerclé était uniquement le salon, considérant cela comme la scène du crime, contrairement à l’avis de Charles qui plaidait pour une zone plus étendue. À l'issue des questions, le juge demanda au procureur s'il souhaitait un ré-interrogatoire.

Le procureur : Non, Monsieur le juge.

**Deuxième témoignage de la couronne**

Le second témoin, M. Williams Smith Jackson, fut appelé et prêta également serment de dire la vérité.

**Interrogatoire**

Le procureur : M. Williams Smith Jackson, pourriez-vous nous décrire les faits ?

Jackson : Mlle Jenny Tyler semblait, selon moi, une personne altruiste. Ce jour-là, j’avais une réunion importante pour un diagnostic médical, et, en raison du manque de temps, j’ai laissé mon pistolet chez moi. En arrivant, j’ai découvert Leïla baignant dans son sang. J’ai immédiatement appelé la police. Lors de l'enquête, on a trouvé que le pistolet utilisé était le mien. J’avais licencié Mlle Tyler avant l’incident.

Le procureur : Y avait-il quelqu’un d’autre à la maison à part Leïla Michael ?

Jackson : Je pensais qu'Anne, la servante, était présente, mais elle était en fait allée voir son fils à l’hôpital.

Le procureur : Où rangez-vous habituellement votre pistolet ?

Jackson : Dans mon bureau, dans un buffet.

Le procureur : Ce jour-là, il était au même endroit ?

Jackson : Non, j’avais laissé le pistolet dans le salon, pensant l’avoir pris avec moi.

Le procureur : Merci, M. Williams.

**Contre-interrogatoire**

Maître Charles : M. Williams Smith Jackson, vous êtes un chirurgien renommé à l’hôpital d’Ottawa depuis 12 ans, n’est-ce pas ?

Jackson : C'est exact.

Charles : Vous avez mentionné que vous aviez oublié votre pistolet au salon ce jour-là, alors qu’habituellement vous ne laissez jamais votre pistolet. Vous affirmez que ce fut un oubli dû à l’empressement ?

Jackson : Oui, c’est exact.

Charles : Vous l’avez constaté en route vers l’hôpital ?

Jackson : Oui.

Charles : Et pourquoi ne vous êtes-vous pas retourné le chercher ? D'après le test, vous semblez avoir développé une dépendance à votre pistolet depuis l’agression dont vous avez été victime le 10 mars 2010, n’est-ce pas ?

Jackson : Le temps me faisait défaut.

Charles : Vous avez licencié Mlle Jenny Tyler pour mauvaise performance, n’est-ce pas ?

Jackson : Oui.

Charles : Pourquoi croyez-vous que le salon est la scène du crime ?

Le procureur : Objection ! M. Charles cherche à contredire le témoignage.

Le juge : Objection rejetée.

Jackson : Le salon est la scène du crime, car c'est là que j’ai trouvé Mlle Leïla.

Charles : Votre casier judiciaire montre une arrestation pour délinquance sexuelle. Pourquoi ne pas envisager la chambre de Leïla comme scène du crime ?

Le procureur : Objection ! Maître Charles contredit le témoignage du témoin.

**Point de vue de Rodrigue**

Je crois qu'il est temps de rendre justice pour prouver l'innocence de Schneider. Que Jésus, dont on parle tant, me pardonne et m’accompagne dans cette quête de vérité.

🌺QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE 🌺

Que ta volonté soit faiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant