Moi,mort ?! Vous rigolez !

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- T'es sûr qu'il a bougé ?
- Jo, si il était mort, les créateurs nous auraient  interdit le passage pour la deuxième épreuve !
- Oui, mais là, il a pas l'air très vivant non plus !
- Mais si, tu vas voir... regardes, ses paupières bougent !
- Ça veut pas dire qu'il va se réveiller à temps ! Assou, si ça commence et qu'il n'est pas réveillé, on part sans lui ! Il nous a sauvé la vie, mais Leïla, on l'a laissée là où elle était, et on s'est barrés.
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse, que je le secoue ? Hors de question. Tout comme le fait qu'on l'abandonne. Comme tu l'as si bien dis, il nous a sauvé la vie, et regarde ce que ça lui a couté !  Jo, soit sympa pour une fois, attends qu'il se réveille.
- ...
J'ouvre lentement les yeux. Assou et Jo sont  penchés sur moi, et me regardent comme si j'avais trois nez. Mon ami me regarde en souriant:
- Allez, me mentez pas. Je suis affreux, c'est ça ? je bredouille en me redressant doucement. Assou éclate d'un grand rire, et ça me donne l'impression que tout mon sang se remet à circuler dans mes veines d'un coup. Je passe une main dans mes cheveux emmêlés, et touche du bout des doigts une bosse douloureuse. Je grimace, et baisse les yeux, m'attendant au pire pour mon bras. Il était gonflé, violet, et de longues balafres profondes le traversaient de toutes part. Je ne tente même pas de le bouger. Dans les films, quand le héros se fait mal au bras, il veut quand même le bouger, et faire comme si de rien n'était. Moi, non !
Je regarde Jo, qui marchait dans le sas, la mine fermée.
Je me lève, avec l'aide d'Assou, et titube avant de trouver un équilibre. 
- Quelle équipe a sauté ? je demande doucement, histoire de me mettre au courant de ce qui s'était passé pendant mon "absence" .
Assou garde le silence, Jo le regarde, et il lui fait signe de me répondre, montrant qu'il ne préfère pas revenir sur le sujet:
- Deux équipes ont été éliminées, en fait. Les B3, qui sont morts à cause des tireurs. Le premier des B3 s'est tué en sautant de son son sas jusqu'au sol, sûrement pour en finir, ou alors il était vraiment bête. Le deuxième a grimpé -je ne sais de quelle façon - sur le sommet d'un mur pour traverser le labyrinthe depuis le haut. Les tireurs l'ont abattus. La fille a aidé une personne d'une autre équipe.
Un frisson glacial me parcourt: cette fille... c'est celle qui m'a aidé. Je garde le silence. Pas la peine de le partager avec les autres, Jo a l'air assez irritable pour que j'en rajoute une couche.
- Et la deuxième équipe ?
Jo reprend :
- Les B8. Ils sont arrivés les derniers, et ils n'ont même pas eu le temps de mettre leur premier symbole dans la borne. Les tireurs les ont eus.  Quand nous sommes parvenus à inscrire tous nos symboles dans la borne, celle-ci a coulissée, et trois tireurs sont sortis de la cachette qu'elle recouvrait. Ils nous ont interdit de passer, parce que tu étais mort, et que ça ne servait à rien de s'obstiner pour toi.  Elle jette un regard furieux à Assou, et je le capte:
- Mais c'était sans compter sur Assou. Il a refusé de te lâcher, et il a demandé ce qu'il pouvait faire en échange pour te garder avec nous, même si tu étais mort.
Elle tourne la tête vers moi, et me fixe :
- Je te jure que si c'était le cas, je crois que je l'aurais tué !
Assou se met à rire, et l'attrape pour la prendre dans ses bras, sans remarquer qu'elle se débat comme un beau diable.  Mais tout deux se rembrunissent finalement, et je leur jette un regard interrogateur. Assou s'approche de moi, et pose une lourde main sur mon épaule:
- Tu sais, p'tite souris, j'aurais tout fait pour te garder avec moi. Je sais que tu es plus fort que tu en as l'air ( je hausse un sourcil pendant que Jo se racle la gorge. ) et je savais très bien à cet instant que tu étais vivant. Je sentais ton cœur battre dans tout ton corps, alors si tu étais mort, je voulais bien me faire tuer sur le champ ! Alors j'ai demandé ce que je pouvais faire pour te garder. Un des tireurs m'a donné une arme, et m'a dit que si je montrais le moindre signe de violence ou de menace envers eux, nous étions tous les trois éliminés. Il m'a dit que si je voulais te garder, je devais tuer la prochaine personne qui passerait devant moi. Jo m'a ordonné d'arrêter, mais je devais le faire. Alors quand un garçon d'une quinzaine d'années est passé, j'ai tiré. Ainsi, nous avons tous les trois pu rentrer dans le sas.
- La discution est close, il est temps de se préparer pour la prochaine étape. grogne Jo.
Je fais quelque flexions, toujours en gardant mon bras bien protégé, mais j'ai la gorge nouée. Je ne sais pas si ce qui m'inquiète le plus est que j'ai faillis mourir, alors que j'étais bien vivant, ou jusqu'où est capable d'aller Assou pour me garder avec lui.
Je reconnais que cette marque d'affection me fait plaisir, mais jamais je n'aurais pensé qu'Assou  irait jusqu'à tuer pour qu'on reste ensemble!
Je remarque que Jo m'observe du coin de l'œil. Elle non plus n'a pas l'air d'être très rassurée par ce qu'à fait notre ami, mais ce qui est fait est fait, et nous devions nous concentrer pour le moment sur la prochaine épreuve.
Deux portes, dont j'ignorais totalement l'existence jusqu'à présent s'ouvrent derrière nous, et trois tireurs s'engouffrent dans notre sas. Je les regarde sans comprendre, mais visiblement, l'un d'eux m'avait reconnu, et il éclate d'un rire cruel:
- Mais regardez qui est encore en vie, les gars !! La petite souris ! Dis merci à papa, ricane-t-il en me montrant Assou d'un signe de tête, sans lui, tu serais mort ! mais bon, trêve de plaisanterie ! Nous venons vous expliquer comment va fonctionner la seconde épreuve. Les équipes n'ayant pas participé au labyrinthe sont de nouveau en jeu ! Vous devriez craindre les B2,  ce sont des sanguinaires ! On les a vus à l'entraînement, c'est pas des rigolos !
"Je rêve, où ils nous donnent des conseils ?! "
Je n'en reviens pas, et Assou et Jo se sont sûrement fait la même remarque vu leur tête !
Un second tireur s'avance, et nous donne l'ordre de sortir nos cartes, pour les coller tour à tour sur l'appareil qu'il tenait dans les mains. Il  ressemblait à une petit cible, en métal et plastique rouge, électrique, car à peine ma carte posée dessus, il émet un bruit strident, et son petit écran, en haut à droite s'allume pour afficher : 10 points.
- Ne croyez pas que toutes les cibles valent dix points . annonce un tireur. Les plus petites en valent dix, certes, mais les plus grosses valent entre 2 et 5. Plus les cibles sont petites, plus elles sont difficiles à valider.
- Votre but, dans cette épreuve, est de valider le plus de cibles, pour avoir minimum 150 points.
Évidement, ce sera dans un parcours d'agilité, et je peux vous assurer que même les plus forts d'entre vous seront déstabilisés par la difficulté des parcours. Il a un rictus mauvais, et tourne les talons, et sort du sas, juste avant de ricaner:
- Nous serons là, pour vous donner un peu d'énergie, bien sûr !
Les portes se referment, et je me tourne vers Assou et Jo:
- Nous devons nous répartir les rôles: je cherche les cibles et je valide celles à portée de main.
- Je valide celles qui sont trop hautes pour vous, nous dit Assou.
- Je...passe la première pour chaque parcours, et repère les endroits dangereux.
Nous hochons tous la tête; je baisse les yeux sur mon bras: c'est évidement maintenant qu'il y a une épreuve d'agilité !
Mais j'étais prêt, nous l'étions tous les trois, et nous devions battre les autres équipes, pour avoir une chance de sauter l'épreuve suivante, comme l'avaient fait les B2 pour l'épreuve du labyrinthe.
L'épreuve pouvait commencer.

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