Pendant la journée, j'ai appris au moins quarante noms, mais je ne me souviens finalement que de ceux de mes compagnons de chambre. Et de celui qui se croit meilleur que tout, un certain Enrick, bad boy visiblement, mais complètement stupide, si vous voulez mon avis. D'après Joanne, alias Jo, la fille blonde de la chambre, il ne fera pas long feu quand le concours commencera.
"Il faut un minimum d'intelligence pour venir ici. Lui, son cerveau est tellement vide qu'il faudrait un miracle pour que ses deux seules neurones se touchent ! " me confie Assou après le repas du midi.
Je meurs d'envie de savoir en quoi consiste ce fameux concours. Il est vrai que je n'ai eu que peu d'informations, et les autres candidats n'en avaient pas eu plus que moi.
Ce soir doit avoir lieu le briefing. Rien que d'y penser, l'excitation me donne mal au ventre !
Je m'allonge sur le lit superposé du haut, ( Assou ayant celui du bas, bien que je l'ai supplié de me le laisser parce que j'ai quelque peu le vertige...) et fixe le plafond .
- Vous avez une idée du thème du concours ? je demande l'air de rien.
Leïla lève les yeux de son magasine, et fait une grimace pour montrer qu'elle ne sait pas.
- J'ai croisé deux soldats en arrivant ici, qui soit dit en passant, m'ont fait une impression bizarre, entre la peur et le respect...
- Waouh, j'ignorais que quelque chose pouvait te faire peur ! je m'extasie en regardant Assou avec de grands yeux.
Et voilà, comment paraître encore plus ridicule devant des gens à- logiquement- impressionner ?!
Assou me regarde, d'abord étonné, puis éclate d'un rire chaud, rassurant, et je me décrispe ( enfin, jusqu'à ce qu'il me plaque son énorme main entre les omoplates).
Le briefing arrive à grand pas, et c'est à 18h00 que nous nous préparons pour y aller.
Dans les couloirs, j'observe les autres candidats. Assou échange une poignée de main avec tous ceux qui passent à moins d'un mètre de lui, toujours avec un grand sourire, qui à l'air de rassurer les plus jeunes. Il y avait de toutes les tailles, de 15 à 20 ans, de toutes les nationalités, et plus d'une fois je me serais noyé dans la masse, moi qui suis relativement petit pour mon âge ( 1 mètres 75 pour 17 ans) si Assou ne m'avais pas repêché comme si je n'étais qu'un chaton sans défense. Je comprends alors que, quelque soit l'épreuve que nous aurons, être avec ce grand Black pouvait être utile ! Autant Joanne et Leïla n'ont pas l'air de présenter une grande aide, et un grand talent, autant Assou fait preuve de force, de courage, et de sympathie. A choisir, je me met dans son équipe.
Presque collé à mon compagnon de route, je suis la foule en silence, quand un cri s'élève derrière moi. La marche s'arrête, et nous nous retournons tous lentement, pour apercevoir une fille rousse, qui doit avoir mon âge, les yeux hagards, qui semble être en pleine crise de panique. Je lève les yeux vers Assou. Il se tait, mais sa mâchoire est crispée.
Un garçon se fraie alors un chemin entre la masse de gens, et, arrivé au niveau de la fille, l'attrape sans aucune pitié par les épaules, avec une telle force que celle-ci pousse un petit gémissement de douleur, et la relève sèchement.
La rousse s'accroche désespérément à son cou, et je vois de ma place ses ongles rouges rentrer dans la peau du jeune homme :
- Je ne veux pas, je ne veux pas ! Je ne veux pas mourir !! Non, ne m'emmène pas là bas, je t'en supplie ! On va tous y passer, et moi la première !
Elle hurle et se débat pour tenter d'échapper à l'emprise du garçon qui la tire de toutes ses forces vers l'avant de la file. Le silence est pesant, et un sentiment de crainte et d'incompréhension m'envahit.
Que veut dire cette fille ? Ce n'est qu'un test, un concours ! Comment pouvons nous mourir ? C'est ridicule !
Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions qui pourraient me faire paniquer, deux soldats arrivent, attrapent la fille sous les bras et la trainent en dehors de mon champ de vision.
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La boîte
Ficción GeneralJe pensais que c'était une sorte de concours. Jamais je n'aurais cru que ça allait se passer comme ça. Je ne connais personne. Et personne ne me connait. De toutes façons, qu'est-ce que cela peut faire ?! A la fin, il n'y aura plus personne.