JOHNSON - Sans Lui (Tome 2)

Chapitre 44 - Liam

J'enfilais mon T-shirt et jetais un coup d'œil dans le miroir. Mes cheveux avaient bien poussés, et je prenais la décision d'aller chez le coiffeur cette semaine. Seize heures trente, j'avais encore un peu de temps, et je retournais dans ma chambre. Josh était sur mon lit, en train de pianoter sur son écran de téléphone.

– Tu penses que vous allez vous battre ? Me disait-il avec un demi-sourire.

– N'importe quoi. Pourquoi tu veux qu'on se batte ? On va juste discuter tranquillement.

Josh se mettait à rire et je soupirais en enfilant mes baskets.

– Tu feras attention quand même. Il a cinquante kilos de muscles de plus que toi.

– On dirait que tu as peur de lui, toi ?

– Non, c'est plutôt toi qui devrais avoir peur.

Il riait encore.

Son père ne me faisait pas peur. Je savais que ça allait plus ou moins bien se passer, et que je devais le faire pour essayer de gagner sa confiance. Il était peut-être grand et deux fois plus baraqué que moi, mais je savais que tant que je me montrerais convaincant, il ne me toucherait pas. Pas si je ne lui donne pas de raison de le faire. Je me demandais surtout de quoi il allait me parler, à part mon rôle dans cette agression, bien sûr.

– Tu vois, c'est une des raisons pour lesquelles je ne veux jamais avoir de copine. Je ne veux pas me battre avec son père. Reprenait-il. Et je crois que le père de Mia est vraiment le pire sur lequel tu pouvais tomber.

Je soupirais, me retenant de rire nerveusement. Il avait peut-être raison, mais j'aimais trop Mia pour me défiler. De toute façon, il fallait bien que j'ai une discussion avec lui, depuis le temps, et ce soir semble le meilleur moment pour le faire.

– Tu es sûr que tu ne veux pas que je vienne avec toi ?

– Pour quoi faire ?

– Bah, je crois qu'on est aussi coupable l'un que l'autre, dans cette histoire.

– Non. Il veut me voir moi, parce qu'il sait que je sors avec sa fille. Moi qui devais le rencontrer une semaine avant tout ça.

– Oui, maintenant, tu n'as plus aucune chance de le mettre dans ta poche.

– Merci. Tu es censé me soutenir, non ?

Il se remettait à rire en se redressant.

– Ça va, tu as assez confiance en toi pour te débrouiller, j'en suis sûr. De toute façon, ce qui est fait, est fait. On ne peut pas revenir en arrière. Il le sait aussi. Tu n'as qu'à dire que tu aimes sa fille et hop, tout va bien se passer.

– Toi, ça se voit que tu n'as jamais eu de meuf. Dis-je en rigolant.

– Attends, quand on voit le déchet que tu te tapais avant, je préfère largement profiter tranquillement dans mon coin.

Je grimaçais en repensant à Tess.

– Tu as eu de ses nouvelles, d'ailleurs ?

– Non, pas la moindre. C'est vraiment bizarre. Mais tant mieux. Qu'elle sorte de ma vie.

– Au moins, elle t'a aidé à tout dire à Mia.

– Ouais, on peu dire ça. Elle a juste voulu la rabaisser et se donner un petit plaisir parce qu'elle savait que j'aime vraiment Mia.

– Ah. Donc, tu l'aimes vraiment ?

Je levais la tête de mon sac en fronçant les sourcils.

– Je crois que ça se voit, non ?