Aussi grand fût le château de Poudlard, les rumeurs se rependaient comme une trainée de poudre de cheminette. Ainsi, quand Astrid rejoignit son dortoir après un repas plongé dans la solitude, l'intégralité des discussions entamées par ses camarades cessèrent brutalement à son arrivée. Un mauvais pressentiment l'envahit.
Tous la fixèrent avec dégoût et mépris et elle crut presque voir des dizaines de Malefoy la regarder. Toute cette mascarade lui rappelaient autant le blond que ses parents à elle. Leur aura glacée et terrifiante... Cohabiter avec eux avait été, à la fin, un vrai supplice. Elle vivait dans la peur et ne dormait jamais sur ses deux oreilles.
A cause de ce souvenir, elle sentit une vague de panique la saisir et elle du baisser la tête pour la cacher.
– C'est ça, baisse la tête, ricana un des Serpentards.
– Traîtresse !
– Tu es une honte pour les Sang-pûrs.
Les dents serrées, tout ce qu'elle pu faire pour calmer son ardeur était de les fixer avec toute la haine dont elle était capable. Et un sort fut prononcé, son corps s'immobilisa. Son mauvais pressentiment éclata alors dans sa poitrine tandis qu'elle tomba à la renverse.
A ce moment précis, elle savait que les prochaines minutes ne seraient pas une partie de plaisir. Elle se maudit pour ne pas avoir prévu la supercherie. C'est alors que les sortilèges l'attaquèrent de toutes parts. Elle sentit des morsures, des douleurs indescriptibles, des coupures. Elle avait l'impression de revivre ces nuits sans fin durant lesquelles ses parents la torturaient, mais en moins douloureux.
Alors qu'elle commençait à avoir de plus en plus de mal à contenir des cris, quelqu'un s'interposa.
– Rogue, il arrive !
Dans le flou de la situation, étourdie par ses souffrances, elle ne put identifier la voix. Les sortilèges cessèrent et tous partirent se réfugier soit dans leur chambre, soit dans la salle commune, sur les fauteuils. Elle dut attendre quelque seconde pour recouvrer ses esprits. Elle se remit debout, difficilement, et partit dans sa chambre. Sa nouvelle chambre. Dumbledore avait accepté, exceptionnellement, de lui laisser une chambre seule. Tremblante, elle se traina jusqu'à son lit, où elle étouffa sa tête dans son oreiller, peinant à contenir ses larmes.
Dans toutes les douleurs qu'ils lui avaient infligé, c'était celle de la honte qui persistait. Honte de s'être faite ainsi maltraiter, déshonorer. Son nom avait été bafoué et après des années de respect, voilà qu'on l'humiliait sans vergogne et qu'on la torturait par pur sadisme. Elle avait presque envie de pleurer.
Avait-elle seulement les épaules pour endurer cette année ?
~•~
Dans la salle commune, tout était silencieux. Tout le monde attendait l'arrivée de Severus Rogue pour paraître parfaitement sage. Cependant, le temps s'écoulait et le professeur semblait s'être trompé de dortoir, puisque personne ne venait.
Agacé, un Serpentard se tourna vers celui qui avait prévenu de l'arrivée normalement imminente du professeur.
– Tu te fiches de nous, Malefoy ? Je ne vois personne arriver.
– Pourtant, il était là. Il a du changer d'avis, tant pis! répondu le blond, désinvolte. On aura d'autre occasion de se venger, sois-en sûr. Sur ce... je vais me reposer, cette journée a été éreintante.
Il se leva, avec toute la grâce d'un prince, et retrouva sa chambre, accompagné de ses inséparables acolytes. Il ne savait pas pourquoi il l'avait aidée. Il ne participait même pas à l'agression, alors cela n'était pas du à la peur d'être prit sur le fait. Seulement... Lorsqu'il l'avait vue, pétrifiée au sol, subissant les sortilèges sans pouvoir les contrer, Drago n'avait pu les laisser continuer. Avant d'être son ennemie, elle fût un jour celle qu'il considérait comme sa sœur, et jamais il n'aurait accepté que l'on blesse sa sœur.
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De Mille Couleuvres [FRED WEASLEY FANFICTION]
Fanfiction« Voilà ce qui est d'une effrayante beauté chez l'être humain, Harry: nous sommes tous des énigmes plus ou moins compliquées à résoudre, et comme souvent, ce sont celles qui semblent le plus facile à déchiffrer qui se révèlent être les plus dures à...