Chapitre 12 - Troublés

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Astrid fulminait. Cette lettre l'avait tant retournée qu'elle avait passée le reste de la journée et la nuit entière à pester contre Nancy et à maudire l'encre de ces mots imprégnés sur le papier. Personne n'aimait son comportement, et alors ? Elle n'avait jamais été ainsi pour plaire aux gens mais pour se protéger. Jusque-là, cela avait fonctionné et ce n'était pas cette sale né-moldue qui allait pouvoir prédire l'avenir et ses cachoteries.

C'était toujours mieux que de paraître faible. Astrid s'en fichait d'être appréciée. Parfois, des paroles amicales lui manquaient et elle aurait bien apprécié une étreinte pour surmonter tel ou tel problème, mais après... Non, elle n'allait pas se radoucir juste parce qu'elle manquait quelquefois d'affection. Elle en grimaça de mépris.

Elle se souvint de la sensation qu'elle avait ressentie, lorsqu'elle s'était rendu compte que les jumeaux étaient toujours les mêmes avec elle. Elle se crispa. C'était un instant de faiblesse, c'était tout. Non, elle n'avait pas besoin d'attache, bon sang ! C'était inconcevable. Une Junox se devait de préférer la solitude à la compagnie.

Depuis quand sa cousine se permettait-elle de juger ses faits et gestes, sa manière de fonctionner ?! Elle ne lui en avait pas donné l'autorisation, dans ses souvenirs.

Elle mourrait seule, peut-être, puis la dernière chose qu'elle verrait, ce serait le rejet. Et alors ? Il était préférable de regretter de ne pas avoir fait assez confiance que trop. Elle avait accordé toute sa confiance à ses parents et ils l'avaient mutilée. Elle avait accordé toute sa confiance à Drago et il la détestait.

Elle n'avait donc pas dormi. Sa mâchoire s'était tant contractée au fil des heures qu'elle en était devenue douloureuse. Heureusement qu'aujourd'hui, on était dimanche et que somnoler pour le reste de la journée ne serait pas contraignant. Son manque de sommeil accentuait considérablement son irritabilité et elle aurait presque pu tuer n'importe qui oserait la regarder plus de trois secondes.

C'est dans cet état de colère pure qu'elle décida d'aller voir Dumbledore. Jusqu'ici, il avait toujours été de bon conseil et en lui montrant la lettre, elle aurait un avis extérieur fiable et, elle l'espérait, un avis semblable au sien. Nancy ne pouvait pas l'obliger à tout changer, à tout remettre en question.

En allant voir le seul ami qu'il lui restait, elle espérait surtout qu'il la conforte dans son idée.

La solitude était la seule chose en laquelle elle avait confiance. Elle savait à quoi s'attendre. La solitude ne mentait pas. Elle ne manipulait pas. Elle n'était pas un monstre vicieux, mais sa plus chère amie. Elle ne l'avait jamais abandonnée, elle, alors pourquoi Astrid le ferait ?

Elle enfila alors une tenue tout en jurant et en rageant et elle se précipita en dehors de sa chambre. Opal-Saturnin dormait encore. Hier soir, elle n'était pas partie dessiner dans la salle commune. Du moins, c'est ce qu'Astrid supposait puisqu'elle-même était partie s'aventurer dans le château pour évacuer sa colère. En revenant, la brune était couchée dans son lit et dormait. 

Astrid soupirait. Cette année était bien mouvementée. Trop mouvementée...

~•~

– Astrid, celle qui aurait ouvert la Chambre des Secrets ? Mais... que vas-tu chercher, Harry ?

Le jeune Potter regarda le directeur, incrédule. Le vieil homme semblait perturbé par la question qu'il venait de poser, ses sourcils froncés détaillaient le jeune garçon en quête de réponse.

– Ce n'est pas pour cette raison que vous m'avez demandé de me rapprocher d'elle ? Pour... l'espionner

Albus était désarçonné.

De Mille Couleuvres [FRED WEASLEY FANFICTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant