Astrid était réputée pour être froide. Une poupée de porcelaine, imperturbable. Avec un esprit imprégné de ténèbres et une langue couverte de venin.
Glaciale, impénétrable, indifférente. Méchante, vicieuse, peste.
Sans cœur.
Pourtant, en ce début de quatrième année, elle ne semblait plus elle-même. Son masque neutre avait laissé sa place à son vrai visage, anxieux et douloureux. Ses yeux, habituellement si vides, n'avaient jamais paru aussi vivants, noyés dans de sombres sentiments.
Et si sa posture restait la même, aussi droite et hautaine, les détails de sa tenue ou de son visage laissaient sous-entendre que durant ces vacances d'été, bien des choses avaient changé. Elle qui avait des tenues parfaites, tirées à quatre épingles... La voilà avec une chemise légèrement froissée et des mèches blondes s'échappant de sa tresse chaotique.
Sans la connaître, il était facile de ressentir de la pitié, en la voyant ainsi. Cependant, tout le monde connaissait Astrid Junox, et pour un monstre comme elle, la pitié n'était pas de mise. Certain se délectait de cette douleur, d'autre angoissait à l'idée de devenir la nouvelle victime de sa fureur, apparemment accumulée durant plusieurs semaines. Ses connaissances, elles, étaient partagées.
Si tout le monde connaissait les Junox, ceux qui les connaissaient davantage étaient les proches de la famille et ils savaient que derrière les murs de leur manoir, le sang tapissait les murs. Alors quand quelques uns compatissaient, ceux qui savaient la raison de son mal-être en étaient indifférents, ou s'en moquaient dans le plus grand irrespect qu'il soit.
Car ils savaient que la jeune Astrid Junox, descendante d'une lignée de sorciers au sang-pur, était partie habiter chez sa cousine, une Sang-de-Bourbe. Et ça, c'était la plus grande honte qu'il soit, pour sa famille. Tous les Junox chérissant les sang-purs avaient coupé les ponts avec la sœur de Lenore Junox, Doris (une cracmol déshéritée). Celle-ci s'était mariée avec un moldu, et leur enfant vit le jour entant que né-moldue, chose qui était inespérée pour les parents. L'enfant avait grandit et étudié à Poudlard sous un faux nom, et aujourd'hui, il hébergeait la nouvelle reniée.
Les parents proches de Lenore et Orlando avaient ordonné à leurs enfants de ne plus approcher de la blonde. Elle était à présent considérée comme une traîtresse. Si la plupart avait plutôt bien digérée la nouvelle, celui qui le vivait mal, c'était Drago Malefoy. Lui qui avait depuis toujours considérée la jeune fille comme une grande amie, ou même une grande sœur... Il tombait de bien haut.
Son père lui avait formellement interdit de s'approcher d'elle, pourtant, il en avait envie. Il voulait des explications, il voulait qu'elle lui dise que tout ça, ce n'était qu'un malentendu. Il voulait récupérer son amie.
Et lorsqu'il la vit, se faufilant discrètement jusqu'à sa cabine, la colère prit le dessus. Il avait besoin d'explications et il en obtiendrait. Son père ne pouvait le blâmer pour tenter de comprendre la situation. Après tout, tout ce qu'ils avaient reçu, c'était une bref lettre de ses parents, maudissant leur fille et informant le reniement de celle-ci. Elle était impure, à présent. Impure à son sang, à sa lignée, à son éducation, à ses valeurs.
Mais personne ne connaissait la cause de ce revirement de situation, ni pourquoi cela était arrivé si soudainement.
Le regard coléreux et le corps tendu sous la rage, il se leva, rapidement suivit de Vincent Crabbe et Gregory Goyle, ses deux acolytes et gardes du corps. Le sombre trio s'avança jusqu'à la cabine, que Drago ouvrit d'un geste sec. Il découvrit alors son ancienne amie dans un piteux état. Pendant quelques instants, il eut presque pitié et voulut l'aider, mais comme une piqûre de rappel, une vive douleur lui fit se souvenir de sa trahison.
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De Mille Couleuvres [FRED WEASLEY FANFICTION]
Fiksi Penggemar« Voilà ce qui est d'une effrayante beauté chez l'être humain, Harry: nous sommes tous des énigmes plus ou moins compliquées à résoudre, et comme souvent, ce sont celles qui semblent le plus facile à déchiffrer qui se révèlent être les plus dures à...