Astrid étira autant qu'elle le put son pull, mais il restait bien trop petit pour elle. Elle soupira avant d'abandonner. Nancy lui avait prêté des habits qu'elle portait à son âge, mais étant donné que sa cousine la dépassait que d'une dizaine de centimètres alors qu'Astrid avait seulement treize ans, il semblait prévisible qu'à son âge, Nancy devait avoisiner les cinquante centimètres.
Ses habits d'hiver étaient tous bien trop petits. Ainsi, il n'était pas inhabituel de la voir habiller avec l'uniforme de Poudlard pendant les vacances. Seulement, pour la sortie au Pré-au-lard, la blonde aurait bien aimé être habillé normalement, comme les autres élèves. Elle soupira avant d'enlever son pull d'un geste rageur, se trouvant en top à bretelle alors que dehors, une épaisse couche de neige couvrait le sol et ne cessait de s'épaissir à cause des flocons tombant à souhait des nuages d'hiver.
Pendant ce temps, Opal-Saturnin la regardait avec un sourcil arqué. Elle attendait de voir combien de temps elle tiendrait avant de mettre sa fierté de côté pour lui demander un pull. Mais plus les minutes passées et plus la brune se disait qu'elle avait en face d'elle la personne la plus têtue existant au monde.
Cela se confirma quelques minutes plus tard, quand après avoir essayé une pairs de hauts supplémentaires, elle resta en t-shirt à bretelle et enfila un manteau deux fois trop grand pour elle, avec l'écharpe, les gants et le bonnet de sa maison. En bas, elle avait enfilé un pantalon de survêtement et des baskets.
– Ça va peut-être te surprendre, mais j'ai des habits à te prêter, si tu veux, proposa Opal-Saturnin dans un élan de pitié.
Astrid lui adressa un regard dédaigneux.
– J'ai ce qu'il faut.
– Je vois ça... Si tu te choppes une maladie, tu dors dans la Salle Commune les prochaines semaines.
La blonde lui lança un regard beaucoup plus noir. À l'intérieur, une rude bataille était menée: sa fierté combattait son envie avec ferveur. Évidement qu'elle voulait un pull d'Opal-Saturnin, évidement qu'elle savait qu'elle allait avoir froid et qu'elle allait tomber malade. Mais... lui emprunter un pull... il ne fallait pas pousser les limites, elles n'étaient que colocataires.
– Si j'attrape une quelconque maladie, Opal-Saturnin, sache que c'est toi qui dormiras dans la Salle Commune, car c'est toi qui as accepté cette maudite invitation.
– Tu serais allée au Pré-au-lard dans tous les cas ! s'exclama Opal-Saturnin, bondissant de son lit.
– J'aurais pu annuler.
– Tu peux annuler !
– Et leur donner le plaisir de m'embêter avec ça jusqu'à la fin de ma scolarité ? Pour quoi me prends-tu, une imbécile ?
– Très bien, ne te plains pas alors !
Astrid se dit que finalement, si elle tuait Opal-Saturnin, elle n'aurait pas à mettre sa fierté de côté et elle pourrait lui prendre ses pulls. Mais alors que la brune s'avança vers la porte pour partir, Astrid serra fortement les poings et les dents, le corps tendu au possible pour se contenir. Son envie prit le dessus et chassa sa fierté.
– Attends !
Dos à elle, la brune se permit de sourire. J'ai gagné, pensa-t-elle.
~•~
– Ton pull est laid, lui fit savoir Astrid pendant qu'elles attendaient dehors.
– Pas sur moi.
– C'est parce que vous vous accordez bien, grommela la blonde.
– Je peux le reprendre à n'importe quel moment, répondit-elle.
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De Mille Couleuvres [FRED WEASLEY FANFICTION]
Fanfiction« Voilà ce qui est d'une effrayante beauté chez l'être humain, Harry: nous sommes tous des énigmes plus ou moins compliquées à résoudre, et comme souvent, ce sont celles qui semblent le plus facile à déchiffrer qui se révèlent être les plus dures à...