Bouleversé

Chapitre 5

Ils arrivèrent dans les cachots. Malfoy les guida et déclara le mot de passe devant la porte. Elle s'ouvrit. 

Ils traversèrent la salle commune où Harry fut hué. Il préféra ne rien faire pour ne pas s'attirer d'ennuis dès la rentrée et baissa la tête tout en serrant les dents. 

Leurs valises étaient là, déjà à leur place. Ernie se précipita pour choisir son lit le premier, ce qui fit sourire Harry et lever les yeux au ciel pour Drago. Ce dernier pris le lit le plus proche de la porte et Harry celui entre Ernie et Malfoy. Une armoire métallique faisait face à chacun des couchages. Le sorcier brun, d'un coup de baguette, envoya ses affaires dans le placard.

La chambre était vraiment austère, entre les armoires métalliques, les murs avec du papier peint vert et argent, les barreaux à toutes les fenêtres et surtout la présence de Malfoy qui glaçait le sang de tout le monde. 

Ernie et Harry commencèrent à discuter, mais le Serpentard original leur demanda sur un ton peu aimable de se taire, de sortir, ou d'aller se faire voir.

L'ancien Poufsouffle grommela quelque chose qui, heureusement, n'arriva pas aux oreilles du blond. Il quitta la pièce en marmonnant :

-C'est bien ma veine... Je suis avec Harry, mais je dois supporter ce sale Serpentard !

-Toi aussi, tu es un Serpentard, maintenant, alors je te suggère de quitter cette pièce le plus vite possible, lui répondit Drago d'un ton narquois.  

Ernie s'exécuta, laissant les deux ennemis en face à face. Le brun tenta d'ignorer l'autre. Malfoy prit la parole.

-Alors, comme ça, le grand Potter s'est excusé...

-Alors, comme ça, le petit Malfoy a reconnu qu'il avait été dur...

-C'était un moment de faiblesse, bougonna-t-il. 

-Honnêtement, je préfère tes moments de faiblesse. Tu étais clairement plus sympa dans tes lettres. J'ai failli croire que tu voulais qu'on fasse la paix ! 

-Même si je t'adresse la parole, Potter, jamais je ne voudrais faire la paix avec toi. 

Harry soupira. Au fond de lui, il était las de toutes ses disputes qui ne menaient à rien. Malfoy avait beau être son ennemi, l'élu en avait marre. 

-Écoute, Malfoy, je n'en peux plus. Cette guerre m'a épuisé et j'aimerais terminer cette année tranquillement. 

Le  blond était déstabilisé par ces paroles. Lui qui pensait que Potter le haïssait du plus profond de son cœur ! 

-En même temps, c'est de ta faute ! Si tu m'avais serré la main le premier jour, au lieu de rester avec ce rouquin et la Sang-de-Bourbe...

Harry grimaça à cette appellation. Il ne put s'empêcher de défendre son amie.

-Malfoy ! Je ne te permet pas de parler d'Hermione ainsi ! 

Le blond regarda le brun de travers.

-Voila pourquoi on ne peut pas être amis, Potter. On ne vit pas dans les mêmes milieux, on a pas la même éducation. Si mon père savait que je te parlai, je pense qu'il ferait une crise cardiaque sur le champ. 

- Heureusement qu'il est à Azkaban, alors ! tenta de plaisanter l'élu. 

-Mais ça va pas dans ta tête ! 

Harry soupira. Il s'allongea sur son lit et tourna le dos à sa Némésis. 

-Alors tu fuis la conversation, Potter ? 

-Ce n'est même pas une conversation, déclara celui ci sans se retourner. Je te dis que j'en avais marre de notre guerre stupide et en échange tu insultes mon amie et tu insinues que j'ai été mal éduqué. 

-Non, pas du tout ! J'ai juste dit que notre éducation avait été très différente. Je ne vais pas me plaindre, au moins j'ai grandi avec mes deux parents. L'un était au service de Voldemort et l'autre m'a quasiment ignoré pendant toute mon enfance, mais on ne peut pas tout avoir, n'est-ce-pas ? 

Harry se redressa, interloqué. Malfoy venait il de lui parler sans aucune trace d'animosité dans la voix ? Et en plus, il avait fait preuve d'humanité ! 

-Ecoute, Malfoy, on va reprendre à zéro. On va refaire la scène du premier jour et je vais te serrer la main.  En échange, tu me promet d'arrêter d'appeler Hermione « Sang-de-Bourbe » et tu fait preuve de respect envers les Weasley. 

Drago leva un sourcil. 

-Et qu'est ce que je gagne ?

-Bah... Le fait qu'on ne se déteste plus. 

-C'est ce que toi tu veux. Je n'en ai rien à faire qu'on ne s'aime pas. 

-Raaaah ! Mais qu'est ce que tu es pénible ! C'est vraiment incroyable ! Tu es incompréhensible !

Malfoy se mit debout et regarda Harry d'un œil noir. 

-Potter, arrête d'être pénible, un peu. Je ne veux pas que l'on soit ami. Je veux que tu me fiche la paix. Sérieusement. Alors ne t'avises même pas de m'adresser la parole.

Harry, d'un coup de baguette, ferma les toiles suspendues au lit. Elles étaient complètement opaque et la seule lumière qui aurait pu l'éclairer un peu venait de l'ampoule accrochée au plafond. Malheureusement, Malfoy quitta la pièce en éteignant la lampe. 

Harry se retrouva plongé dans le noir.