Bouleversé

Chapitre 32

Il arriva à la gare de Poudlard, descendit du train et rentra dans l'école de magie. Les élèves étaient en train de petit-déjeuner. Drago salua d'un signe de tête ses amis qui mangeaient à la table des 8emes années. Il se dépêcha d'aller dans son dortoir, où il posa son sac, avant de retourner dans la Grande Salle. Au lieu de s'y aventurer, il prit une feuille de papier, et la plia en forme d'avion. Il inscrivit sur une des ailes « on doit parler, maintenant ». Puis il sortit sa baguette magique et le fit voler dans les airs jusqu'à toucher la tête de Harry.

Le brun sursauta en sentant la pointe de l'avion en papier contre son crâne. Il se massa le cuit chevelu en se retournant, bien que la douleur soit quasiment absente. C'était un réflexe. Il chercha du regard le responsable, et aperçut le papier plié au sol. Il le récupéra et le lut. Puis il tenta de voir où était Drago, et vit le geste que le blond lui adressa de la main. Il se pencha vers ses meilleurs amis et leur expliqua la situation. Hermione eut un sourire attendri, et Ron lui tapa dans le dos lorsqu'il s'éloigna.

Harry avait peur de se qui allait se passer. Est-ce que Drago avait parlé à sa mère, ou s'était-il dérobé ? Il fut devant le blond, qui lui souriait.

-Tu... as parlé à ta mère ? demanda-t-il anxieusement.

Drago acquiesça.

-Vient, on va dans un endroit où il n'y a pas trop de monde, ok ?

Harry le suivit jusqu'à leur dortoir. Il s'assit, en sentant les yeux bleus perçants du blond dans son dos.

-Bon, j'ai parlé à ma mère. Elle m'a dit que mon père n'approuverait jamais, mais qu'elle ne lui dirait pas. Elle a été un peu réticente, et légèrement homophobe, mais je crois que... ça va.

-Tu en es sûr ? interrogea le brun.

-Certain.

C'est sûr cette parole que Harry fonça sur Drago et l'embrassa passionnément. Au bout de quelques instants, il recula. Il regarda son blond, souriant et sincèrement heureux.

-Je t'aime.

Harry, étonné, eut un sourire éclatant, qui donna à ses yeux une lumière incroyable.

-Moi aussi, je t'aime.

Ils recommencèrent à s'embrasser. Quand Drago sentit qu'ils allaient aller plus loin, s'ils continuaient, il s'éloigna, mais resta blotti dans les bras de son petit ami, profitant simplement de l'instant. Il sentait la main de Harry caresser calmement ses cheveux. Sa tête était posée sur ses genoux, et le brun s'appuyait sur ses mains, incliné vers l'arrière.

-Ça te change beaucoup, tout ce gel en moins, déclara le brun.

-Tu aimes ?

-J'adore.

Drago tourna un peu la tête et Harry put déposer sur ses lèvres un doux baiser, toujours en souriant.

-Oh, je ne t'ai pas dit...

-Quoi ? demanda le brun.

-Ma mère est enceinte.

-Sérieux ? Mais de qui ? Ton père est à Azkaban, et je la vois mal s'y introduire pour y passer une nuit de folie.

-Je ne veux même pas y penser ! rit Drago. Mais non, effectivement, l'enfant n'est pas de mon père.

-De qui, alors ?

-Ma mère s'est trouvée un amant. Il s'appelle Richard, et il me dégoûte. Il mange encore plus salement que Ron, et il est ivre à 15 heures !

Harry grimaça, par compassion.

-Tu es sur ? Parce que manger plus salement que Ron, il faut le faire !

-Oui. Mais ma mère ne veut pas le quitter, il l'entretient. Au moins, il n'est pas violent avec elle.

Le brun hocha la tête, mais il restait une part d'ombre dans l'histoire :

-Ta mère, telle que je la connais, n'a besoin de personne pour l'entretenir. Je me demande pourquoi elle s'inflige cette torture.

Drago haussa les épaules.

-Je ne sais pas non plus.

Ils se turent. Harry relança la conversation :

-Et toi, est ce que ça va ?

-Oui, ça peut aller. Mais maintenant qu'on est ensemble, tout ira bien.

-C'est incroyable, n'est ce pas ?

-De quoi tu parle ?

-Nous, répondit simplement le brun.

-Bon, Harry, explique moi un peu mieux parce que là je suis perdu.

-Eh bien, il y a un an, je n'aurais pas pensé que nous pourrions en être là, juste bien ensemble. Et surtout, que j'aimerais autant t'embrasser.

Drago sourit et l'embrassa.

-C'est vrai, c'est formidable. Mais en même temps, il y a un an, tu étais à la recherche des Horcruxes, je suppose que tu n'avais pas le temps de penser à l'amour, et surtout pas à moi.

Le regard vert de Harry se fit nostalgique.

-C'était étrange, l'année dernière. Avec tous ces morts, toute cette destruction, cette violence... Mais j'ai passé de bons moments avec Hermione et Ron. Notre amitié en a été renforcée.

-Si tu savais à quel point j'étais terrifié !

-C'est différent, toi, tu as toujours été un trouillard.

-Eh ! fit semblant de s'énerver Drago.

-Je t'aime, tu sais ? Même si tu es un trouillard, tu es MON trouillard.

-Oui, je sais, et moi aussi je t'aime.

Les deux garçons restèrent un peu en silence. Harry se redressa soudainement, et la tête du blond tressauta.

-Aïe !

-Pardon. Je viens d'avoir une idée !

-Quoi ?

-Pour mon anniversaire, Ron, Ginny et Hermione m'ont offert un Porte-au-loin. C'est pour deux personnes, et il est censé nous emmener dans une destination parfaite. Bon, Ron et Hermione m'ont juste demandé de les prévenir si je voulais partir.

-C'est chouette, tes amis sont géniaux. Et alors ?

-Tu es vraiment bouché ! Tu voudrais qu'on y aille ensemble ? demanda Harry d'une voix tendre.

-Oui, bien sûr ! s'écria Drago.

Ils s'embrassèrent longuement.

-Bon, je vais les prévenir.

-Mais, Harry, c'est pas les vacances, on a encore cours.

-Je vais négocier avec McGonagall pour qu'on puisse faire quelques cours à distance, et puis on rattrapera. On est tout les deux des bons élèves, on devrait s'en sortir.

Le blond hocha la tête.

Ils se levèrent tout les deux et quittèrent le dortoir main dans la main.