Chapitre 28

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Le lendemain matin, Drago dut retourner au Manoir pour les vacances, retrouver Narcissa. Il était attristé de laisser Harry pendant deux semaines, mais ils pourraient s'envoyer des hiboux, et il ne s'imaginait pas laisser sa mère seule encore. Malgré le fait qu'elle n'ai jamais été une maman qui faisait des gâteaux et à qui on pouvait se confier, elle restait une épaule solide.

Il savait qu'elle voulait son bonheur, et qu'elle serait heureuse d'apprendre qu'il l'avait trouvé auprès d'Harry.

Il descendit du Poudlard Express et chercha du regard sa mère. Il l'aperçut, dans l'ombre de la gare. Il se dirigea vers elle d'un bon pas et inclina la tête pour la saluer. Elle ne lui rendit pas son salut.

Narcissa entraîna son fils vers la sortie, vers le Manoir.

Ils arrivèrent enfin devant l'imposant bâtiment. Il était toujours aussi sombre que dans les souvenirs de Drago.

Il monta rapidement dans sa chambre pour y déposer ses affaires, avant de redescendre prendre des nouvelles de sa mère, qui n'avait pas dit un mot de tout le trajet.

-Mère, est ce que vous allez bien ?

-Moi, je vais bien. Plus que bien, même. J'ai rencontré un homme assez riche, qui semble bien m'aimer.

-Eh bien, Mère, je suis heureux de savoir que quelqu'un vous apprécie à votre juste valeur. Mais n'êtes vous pas encore mariée a Père ?

Narcissa eut l'air horrifié.

-Je ne marierais pas avec lui, non, j'aime encore mon mari. Mais je pense qu'il y a moyen de lui extorquer un peu d'argent, voir des cadeaux précieux, et un peu de richesse ne ferait pas de mal à notre nom. Mais toi, comment vas-tu ?

-Très bien, Mère.

Il tentait de prendre un air neutre, mais en lui, il brûlait d'avouer le plus vite possible sa relation avec Harry. Il ouvrit la bouche, mais sa mère l'interrompit.

-Va te laver, les voyages en train, c'est vraiment terrible. En même temps, n'a t-on pas idée de mélanger les différentes classe sociales ? Après, les gens comme nous, les Malfoy, on se retrouve avec des gens comme les Weasley !

Elle fronça le nez de dégoût et continua son monologue pendant que son fils remontait à l'étage.

Il se laissa tomber sur le mot et soupira. Il ne reconnaissait plus sa mère, cette personne qui était si fragile lorsqu'il l'avait quitté pour aller à Poudlard. Il était tout de meme en partie soulagé qu'elle soit redevenue Narcissa Malfoy, méprisante et intolérante. C'était le signe qu'elle allait mieux, depuis sa fausse couche. 

Il se leva, prit des affaires propres et alla dans la salle de bain. Il rentra dans la douche et laissa l'eau chaude couler sur son corps. Même si sa mère l'avait dit méchamment, c'était vrai que les odeurs du train n'étaient pas très agréables, et ses muscles habitués au luxe était légèrement courbaturés. 

Quand il en sortit, il se rhabilla rapidement et redescendit. Sa mère lisait une lettre, et il y avait un hibou sur la table. Elle fronçait les sourcils.

-Tout va bien, Mère ?

Elle ne répondit pas et finit sa lecture. Puis un sourire éclaira son visage.

-Richard vient pour Noël !

-Richard ?

-Oui, mon... amant. Je ne sais pas si je peux l'appeler comme ça, mais je t'ai déjà parlé de lui. J'ai besoin de lui pour mon statut social.

Drago ressentit un grand vide au fond de lui. Il ne voulait rien avoir avec cet homme qui profitait de sa mère ! Mais il dit contre mauvaise fortune bon cœur et sourit aussi.

-Ah... C'est... bien. Et, Mère, il faut que je vous parle de quelqu'un.

-Au fait, continua-t-elle en interrompant son fils, j'ai vu des articles sur Potter. Comme quoi il était gay, et qu'il sortait avec toi.

Elle éclata de rire.

-C'est ridicule ! Qu'est ce qu'un Malfoy ferait avec un Potter ! Je crois bien que les journaux ont trop d'imagination.

Drago pâlit brutalement.

-Mère ! Il faut que je vous parle de Harry, justement. Ce que disent les journaux... c'est vrai.

Narcissa devint encore plus pâle que son fils, ce qui était un record.

-Toi... et Harry Potter ? En couple ?

-Oui. Je l'aime sincèrement. Je suis heureux avec lui.

-Drago ! C'est impossible, j'espère que tu t'en rend compte.

-Non ! Notre histoire est tout ce qu'il y a de possible !

Sa mère perdit soudainement son calme :

-Tu souilles le nom de notre famille ! Ton père est à Azbakan, estime toi heureux s'il ne s'échappe pas pour venir t'étriper quand je lui aurais dit ! Tu ruines ce qu'il nous reste, notre dignité ! Un Malfoy gay et en couple avec un Potter ! Alors je te l'interdis, tu comprends. Je t'interdis de retourner le voir, je veux que tu rompe dès que tu sera de retour à Poudlard. Sinon, je ne veux plus jamais te voir dans cette maison, je te déshérite et probablement que ton père enverra quelqu'un qui te fera souffrir !

La gorge de Drago était nouée, il ne pouvait pas parler. Alors il hocha la tête et se précipita dans sa chambre.

Il se jeta sur son lit, enfoui sa tête dans l'oreiller et hurla. Une fois. Deux fois. Il se mit à sangloter. Pourquoi sa mère ne pouvait elle être heureuse pour lui, au lieu de le menacer et de n'accorder aucune valeur à ses sentiments ? Il était en colère contre lui-même, il aurait dû répliquer. Il sécha ses larmes et fixa le plafond, laissant ses pensées vagabonder.

Qu'est ce qu'il en avait à faire si ses parents le reniaient ? Il aurait Harry, au moins. Mais ses parents étaient justement ses parents, même s'ils n'avaient jamais été parfaits. Drago était désespéré.

Les jours qui suivirent se déroulèrent dans une sorte de brouillard permanent. Mais un matin, Narcissa le secoua et le força a écrire à Harry.

« Harry,

Ces quelques jours loin de toi m'ont révélé que notre couple n'est pas si solide, et que nous ferions mieux de nous éloigner. C'est pour notre bien.

Drago. »

Cela lui brisa le cœur d'envoyer la missive, mais il dû le faire. Il était résolu à lui dire la vérité lorsqu'il retournerait à Poudlard. Harry ne pouvait pas lui en vouloir. C'était inimaginable.

Le reste du séjour fut un enfer. Narcissa était distante, désagréable. Drago passait ses journées dans sa chambre à lire.

Le repas de Noël fut un désastre. 

Richard arriva les bras remplis de cadeaux. Il salua joyeusement le blond. Cela ne semblait pas le déranger d'être si chaleureux avec le fils de sa maîtresse, qui était elle-même encore mariée. L'homme était brun, probablement une teinture, les cheveux bouclés, et les yeux assortis à sa chevelure. Son nez était droit et ses yeux enfoncés dans son crâne. Il avait une barbe grisonnante de quelques jours.

L'odeur d'after-shave et de parfum avait agressé tout les sens de Drago quand Richard s'était penché pour lui faire la bise. Il mangeait salement, et Drago pensa à Ron avec nostalgie. Richard était largement un niveau au-dessus, et le blond c'était crispé à chaque bruit de bouche. Insupportable.

Durant le repas, la discussion avait uniquement été relancée par les deux amants et une nouvelle terrible était arrivée au moment du dessert.

Narcissa était enceinte.

De ce Richard répugnant !

Drago avait envie de vomir.

BouleverséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant