[Ne vous êtes-vous jamais demandé à quoi pouvait bien ressembler Hélios, le dauphin de Loajess, l'héritier légitime du trône ? Le voici ! Ou du moins, la manière dont je me l'imagine]
/!\ Le chapitre qui va suivre comprend une scène de sexe. Si celle-ci n'est pas aussi détaillée que les précédentes, je préviens les plus frileux /!\
Äzmelan profitait de l'une des rares journées de repos qu'il s'autorisait.
Il avait quitté le palais dès le matin pour se rejoindre un bois à quelques dizaines de kilomètres. Il avait emmené une escorte constituée de proches de la Couronne. Des hommes qui partageaient ses valeurs et, en ce sens, peut-être bien des amis. Ou seulement des opportunistes flattés de se retrouver si proches de la personnification du pouvoir. Qu'importaient leurs véritables motivations, Äzmelan régnait depuis suffisamment longtemps pour ne pas s'en chagriner. Sa fonction était convoitée par tous les puissants saints d'esprit et, à ce jeu-là, l'amitié n'avait pas sa place.
La journée s'était soldée par une satisfaction personnelle. Le tyran avait abattu deux faons et un sanglier. Une chasse dont il n'était pas peu fier, d'autant plus que les proies sauvages se raréfiaient, ces dernières années. Le peuple s'adonnait lui aussi à cette pratique, mais pas sous forme de loisir. Il chassait pour survivre.
— Ce bois devrait être réservé aux expéditions royales, si vous voulez mon avis, votre Majesté. Si nous ne décidons de rien, il n'y aura bientôt plus de gibier noble. Nous n'aurons plus qu'à nous rabattre sur les lièvres ou les faisans.
L'homme, qui avoisinait la quarantaine, éclata d'un rire franc, bientôt amplifié par ceux de ses voisins. Äzmelan accorda un sourire en coin. Le roi ne se rabaissait pas aux petites proies, cela tombait sous le sens.
Ils pénétrèrent dans Orphen par la porte la plus proche du palais, la porte est. Ils n'eurent pas à traverser les quartiers les plus pauvres et les plus miséreux de la capitale. Ici, il n'y avait nul besoin, nulle réclamation. Les rues étaient larges, éclairées, de la végétation se massait même avec ingéniosité. Orphen rassemblait moultes âmes savantes et ces érudits aimaient décorer la ville de leurs œuvres. Cela ne se vérifiait que dans les hauts quartiers de la capitale, mais des structures étranges s'y dressaient, ainsi que des aménagements à mi-chemin entre le génie et la folie pure. Cela donnait à ce lieu un charme unique qu'Äzmelan appréciait particulièrement. Le dépaysement y était garanti.
Ils parvinrent aux portes du palais. Une silhouette se dessinait dans les points d'eau qui le bordaient. Le roi avait emprunté un chemin qui les approchait de ces vastes étendues d'eau, cachées à l'abri des regards les plus indiscrets. Les nobles préféraient les bains et rares étaient les demoiselles qui aimaient se baigner dans une eau impure. On craignait d'y ternir sa peau. La jeune femme n'était pas nue, mais le linge qui couvrait son corps adhérait à ses courbes et sa silhouette, même lointaine, ne manqua pas d'attirer les regards des nobles. Celui d'Äzmelan se durcit. Les hommes n'étaient pas autorisés à y jeter un œil, même curieux, sauf exception dispensée par une demoiselle.
— Eh bien, en voilà une qui n'a pas froid aux yeux.
Le tyran n'émit aucun commentaire. Il imaginait sans mal la jeune femme qui se baignait sans crainte. Il imaginait sans difficulté les clapotis de l'eau, sa caresse glacée, et la solide impression de n'être plus que seule au monde. En fait, elle était sans doute la seule à aimer ce lieu et à s'y rendre plus souvent que nécessaire. L'accès était alors restreint, par sécurité, aux nobles qui souhaitaient s'y promener. Äzmelan pesta entre ses dents.
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Longue vie au roi - T2 [BxB]
FantasyAprès des décennies de conflits sans fin, les peuples meurtris de Loajess et de Déalym caressent enfin l'espoir d'une trêve. Lyssandre de Loajess, monarque épris de rêves interdits, entreprend des premières négociations avec son ennemi juré, Äzmela...