Chapitre 40

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/!\ Le chapitre suivant vous propose une scène à caractère sexuel aussi explicite que la première. Je vous encourage à passer ce contenu s'il vous indispose, vous met mal à l'aise ou autre. Bonne lecture aux autres ! /!\


Lorsque Nausicaa entra dans la salle du trône, elle y découvrit une ambiance lugubre. Seules quelques chandelles éclairaient la pièce, et juste assez pour qu'on en distingue les formes. Il y avait, installé sur le trône à la façon d'un roi déchu, le souverain acculé.

Lyssandre s'imaginait-il déjà quelle nouvelle son amie lui apportait ? Depuis des lustres, il n'existait plus d'heureuses nouvelles, il s'imaginait sans doute déjà le pire. Dans son attitude, dans la manière dont le roi était courbé, la couronne sur ses genoux, il semblait rendre les armes.

La gorge de Nausicaa se noua. Elle eut envie de rejoindre Lyssandre et de le rassurer. Il avait besoin de chaleur humaine, d'un peu de réconfort. Pourtant, la courtisane crut qu'elle allait hurler, hurler à ce pantin de se redresser, de tenir bon encore un peu, de ne pas abandonner Loajess après avoir régné si peu. Nausicaa avait assez crié et elle n'osa pas s'approcher jusqu'à se tenir à la hauteur de son ami. Elle se planta au pied des marches et inclina le visage.

Figé, celui de Lyssandre ne s'animait pas. Il coula seulement un regard sur elle, un regard rongé par les ombres mouvantes de la salle du trône :

— Qu'y a-t-il, Nausicaa ?

— Je n'apporte pas de bonnes nouvelles.

Lyssandre haussa les épaules. Était-ce réellement étonnant ?

— Dis toujours.

Nausicaa obtempéra. De toute manière, le roi n'avait pas d'autres choix que de l'écouter jusqu'au bout, sans l'interrompre, et il le fit. Il prêta une oreille attentive au récit de la baronne, que celle-ci conta avec autant de recul possible. Elle évoqua d'abord ses soupçons à l'égard d'Äzmelan, puis les simulacres de preuves qu'elle pensait avoir rassemblées, la réponse de Miriild aux accusations qui incombaient son père ainsi que le fait qu'elle soit partie le chercher. Enfin, Nausicaa exposa tout ce qui s'approchait, de près ou de loin, à la tentative d'assassinat de Calypso. À l'évocation du nom de sa tante, Lyssandre se mordit la lèvre et son amie aurait juré avoir vu sa lèvre trembler dans la pénombre.

— Pourquoi s'être attaqué à elle ? Un allié, qui plus est. Calypso n'est pas exactement le genre de personnalité qu'il est intelligent de se mettre à dos.

— Ta tante pense qu'Olorn voulait se débarrasser d'elle parce que ce qu'elle savait était devenu gênant et parce qu'elle représente un poids considérable dans la balance. La liquider ne restera pas sans conséquence et cela revient à t'affaiblir plus que tu ne l'es déjà.

Lyssandre prit une inspiration heurtée. Il s'entêta à garder son calme, à ne pas lutter. Il avait réfléchi ces dernières heures, trop pour son propre bien, et des idées apparaissaient. Nettes et sûres, il n'était pas certain qu'elles suffisent à sauver Halev, à sauver sa couronne. Son regard s'arrêta sur celle-ci et ses doigts retracèrent les joyaux qui y brillaient. Ce qu'il tenait entre ses mains représentait le bien le plus précieux, le plus convoité de Loajess. L'or de la couronne se mêlait aux pierres précieuses et l'ensemble était à la fois beauté et laideur.

Pouvoir et cruauté.

— Olorn est issu d'une jeune noblesse. Peu m'importe que leurs intentions soient tournées vers leur propre ascension, ils m'ont été bien plus fidèles que les nobles-sangs. Je ne comprends pas pourquoi l'un des leurs souhaiterait abattre une de ses alliés. En tuant Calypso, il a voulu m'atteindre.

Longue vie au roi - T2 [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant