Chapitre 3

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Hey ! Je vous mets un 2e chapitre vu comment celui d'avant est court😊

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MATTÉO

Des bruits de casserole retentissent lointainement. La respiration saccadée de ma chienne Sunny résonne à côté de moi. Comme à son habitude, elle a dormi au pied de mon lit. Mais ce matin, elle a décidé de venir m'embêter. Quelle sadique... Son museau humide vient renifler mon visage, me faisant grimacer, sans pour autant me réveiller complètement. Mon esprit divague dans une semi-conscience. Je suis allongé sur le côté dans mon lit, bien au chaud sous ma couette, avec l'envie de rester dans ce cocon de chaleur toute la journée. Sunny descend soudain de mon lit et sort de ma chambre, me faisant esquisser un sourire. Je vais pouvoir me rendormir. Mon esprit recommence à divaguer, me faisant peu à peu reperdre conscience, déconnectant tout sens de la réalité pour me permettre de me renfoncer dans le sommeil.

Des bruits de pas se font entendre dans le couloir et s'arrêtent à proximité de ce qui semble être l'entrée de ma chambre. Les yeux clos et la conscience en plein sombrage, je ne réagis pas. Mon corps se retrouve coincé dans ce délicieux état de transe qu'est le demi-réveil. Un profond soupir est lâché. Des pas foulent rapidement le sol de ma chambre et ouvrent mes rideaux, baignant ainsi la pièce d'une lumière blanche très dérangeante. Je fronce les sourcils et grogne de mécontentement.

« Debout chouchou ! s'écrie ma grand-mère. »

Je ne réagis pas à ses mots. Ils glissent sur moi comme un bruit de fond qui ne m'atteint pas. Mes yeux, toujours obstinément clos, se rouvrent subitement quand Sunny débarque en aboyant joyeusement, sautant ensuite sur moi et me léchant le visage sans vergogne. Je l'éloigne de moi, pestant contre ce réveil plus que brutal. À côté de mon lit, ma grand-mère rit à gorge déployée.

« Bon travail d'équipe ! s'exclame-t-elle à l'intention de la chienne. »

Sunny aboie gaiement, visiblement heureuse de m'avoir réveillé. Ces deux-là, quand elles s'y mettent... Je relève légèrement la tête, absolument pas prêt à me lever.

« Quelle heure est-il ? demandé-je d'une voix ensommeillée.

-          8h mon grand, l'heure d'aller à l'école ! »

Je fronce les sourcils et plisse les yeux, suffisamment pour ne pas être agressé par la lumière du jour et voir le visage de ma grand-mère, illuminé d'un grand sourire. Je soupire bruyamment et replonge la tête dans mon lit.

« Je t'ai dit que je devais m'y rendre à 9h30 hier...

-          Oui, j'ai très bien entendu ! Mais le temps que tu te prépares, que tu manges...

-          Le lycée n'est qu'à une vingtaine de minutes à pied, la coupé-je avec agacement dans son énumération. Dix, si je cours un peu.

-          Aujourd'hui est exceptionnel. Les prochains jours, si tu ne te réveilles pas à cette heure, tu seras en retard. Aller, bouge-toi un peu ! Tu n'es pas encore retraité à ce que je sache. »

Je ronchonne quelques plaintes et recouvre mon visage avec ma couette. Ne me voyant pas bouger de mon lit, ma grand-mère s'empare de ma couverture et la retire brusquement, laissant le froid glacial de la pièce agresser mon corps peu couvert. Je grimace, frigorifié et choqué par tant de violence de sa part.

« Et enfile un t-shirt en passant, m'incite-t-elle de faire. Ce n'est pas les îles Maldives ici. Quand il fait froid, il fait vraiment froid. »

Je me serais volontiers passé de cette remarque. Elle laisse la couette retomber au sol et sort en trombe de la pièce, suivie de Sunny, me laissant seul au milieu de cette pièce, sans plus aucune barrière de chaleur entre moi et l'air frais environnant. Au bout de quelques secondes, complètement enveloppé par le froid matinal, je me lève lourdement de mon lit après avoir lâché un soupir et enfile un t-shirt en maugréant contre ma grand-mère et ma chienne dans mon coin.

L'ombre de nos viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant