Chapitre 22

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MATTÉO

« Tu reveux un peu de gâteau Mattéo ? »

Je secoue la tête à la question de ma mère. Je suis attablé avec mes parents dans l'appartement où j'ai vécu quasiment toute ma vie. Depuis que je suis là, c'est-à-dire à peine trois jours, ma mère est aux petits soins pour moi, particulièrement au niveau de la cuisine.

Je ne reste qu'une semaine, mais c'est déjà beaucoup en prenant en compte le fait que je ne suis pas une seule fois revenu ici depuis que j'ai emménagé chez ma grand-mère. Nos repas commencent et se terminent dans la bonne humeur depuis que je suis arrivé et je dois bien admettre que cette ambiance familiale me réchauffe le cœur.

« Mattéo, m'interpelle mon père alors que je lave mon assiette.

- Oui ? »

Il échange un regard entendu avec ma mère avant de se tourner vers moi.

« Nous sommes très heureux de te savoir ici, on tenait à te le dire.

- Me le redire du coup ? plaisanté-je.

- C'est important que tu le saches ! intervient ma mère faussement vexée.

- Oui, j'ai compris, ne vous en faites pas. Vous allez finir par me gêner... »

Ils rigolent en même temps et s'empressent de venir me prendre dans leurs bras, malgré ma réticence. Je suis content que notre relation se soit améliorée. Ils restent mes parents et rester éloigné d'eux toute ma vie aurait été compliqué.

****

Il n'y a pas foule au supermarché aujourd'hui. Mes parents sont en train de chercher les produits qu'ils veulent acheter un peu partout, pendant que je garde le caddie. Ils m'ont demandé de les accompagner pour qu'on passe un moment supplémentaire en famille, mais j'ai surtout l'impression que je suis là pour garder leurs affaires et les produits qu'ils déposent dans le caddie...

Au bout d'une heure et demie, ils ont enfin tout ce qu'il leur fallait. Nous passons ensuite en caisse pour tout payer. Une fois les sacs bien remplis, nous sortons du supermarché. Je les aide à les transporter jusqu'à la voiture, avant de tout mettre dans le coffre. Des pas martèlent le sol dans mon dos ce qui n'attire pourtant pas mon attention plus que ça.

« M... Mattéo ? lâche alors une voix haletante que je reconnais immédiatement. »

Je me fige et me retourne, ne sachant pas trop quoi faire. Charlie, un de mes anciens amis, se trouve juste en face de moi, les mains posées sur ses cuisses parce qu'il a sûrement couru à toutes jambes jusqu'ici pour venir me voir.

« J'étais en train de faire les courses avec ma mère et je t'ai vu, m'informe-t-il. Je savais bien que c'était toi, tu n'as pas changé dis donc...

- On va vous laisser, intervient soudainement mon père. »

Je me retourne vers lui.

« Vous avez sûrement pas mal de choses à vous dire, ajoute-t-il doucement. »

Sur ces mots, mes parents m'adressent un sourire bienveillant avant de monter dans la voiture et de repartir. La maison n'est qu'à une trentaine de minutes à pieds du supermarché, mais je me sens comme totalement abandonné à une partie de mon passé. Si j'ai réussi à me rapprocher de mes parents, je ne suis pas sûr de pouvoir faire de même avec mes anciens amis. Quand je reporte mon regard sur Charlie, il me regarde de la tête aux pieds en tenant son menton de sa main.

L'ombre de nos viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant