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Il semble surpris par cette éteinte mais il me serre rapidement contre lui à son tour. Ma tête est posée sur son épaule, la sienne est dans mon cou. Je sens un poids énorme s'enlever de ma poitrine.

Moi ( contre sa peau ) : C'est moi qui suis désolé

Je le serre contre moi et tout semble recommencer à zéro. Il se redresse et me regarde, je n'ai pas envie de pleurer devant lui, pas en sachant ce qu'il traverse en secret depuis presque deux mois.

Simon : J'aurais dû t'en parler avant

Moi ( en secouant la tête ) : On s'en fout 

Il me remercie doucement du regard et comprend qu'il n'a pas à s'expliquer. Il finit par se reculer de quelques pas en boitant et jette un coup d'œil à  sa moto avant de me regarder à nouveau.

Moi : Tu m'expliques ?

Il passe sa main sur son visage et ferme les yeux en cherchant ses mots.

Simon : J'ai même pas réalisé ce que j'ai fait, je voulais tourner, une voiture est arrivée mais je l'ai vue au dernier moment, j'ai dérapé et j'ai fini là, heureusement qu'il y'avait une haie pour amortir.

Moi : T'avais pas ton casque ?

Vu son regard embêté je devine vite la réponse. Je secoue la tête mais je me retiens de le sermonner, je pense qu'il a déjà assez souffert.

Moi : Je te ramène chez toi et je reviens prendre la moto ?

Simon : Ouais vas-y, je vais mettre l'anti-vol. Tu sauras la conduire ?

Moi : Ça pourra pas être pire que comment tu conduis toi apparemment

Il s'éloigne en souriant pour accrocher la roue avant de sa moto à une barrière assez solide. Je monte dans ma voiture et attends qu'il fasse de même avant de démarrer.

Simon : Tourne à droite au bout de la rue là

Je hoche la tête sans rien dire et exécute ce qu'il me dit. Il reste silencieux lui aussi, le regard tourné vers la fenêtre à sa droite. Je ne sais pas si c'est à moi de parler ou à lui, je ne sais pas ce qu'on devrait se dire. J'ai appris l'existence de son cancer il y'a 24 heures. Je n'ai jamais été dans une situation aussi délicate.

Simon ( en se tournant vers moi ) : Y'aura ma mère par contre

Moi : Ah tu veux que je reste sur le trottoir ?

Il sourie en me tapant le côté de la cuisse

Simon : Tais-toi

Moi : T'avais pas un beau-père pendant un moment ?

Simon : Ça faisait quelques temps que c'était plus trop d'actualité je crois et puis toute mon histoire ça a pas arrangé la chose je pense

J'ai un pincement au cœur en me rappelant la situation. Je crois que mon cerveau ne veut pas intégrer ce qu'il se passe. Le reste du trajet se fait dans le silence, j'ai l'impression que ça vaut mieux pour nous deux.

Simon & SachaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant