Simon & Sacha

44.

Simon : Je suis allé chez mon médecin avant le week-end, jai eu les résultats des analyses hier et... le cancer est reparti, je vais commencer la chimiothérapie

J'ai l'impression qu'on me plante un couteau en plein cœur. Je n'arrive même pas a répondre, je baisse la tête et fixe le sol comme un robot. Le sort s'acharne.

Moi : Je... Je suis désolé

Simon : C'est pas de ta faute

Je secoue la tête et plonge mon visage dans mes mains, à moitié dévasté, à moitié en colère contre le monde entier. Je sens les larmes me monter aux yeux, je n'ai pas les épaules pour encaisser cette nouvelle.

Moi : Tu mérites tellement mieux Simon je te jure ça... Ça me rend fou que t'aies à vivre ça

Je vois ses yeux devenir brillants, il tourne la tête pour ne pas avoir à me regarder et je ferme mes yeux pour empêcher mes larmes de couler. Je sens malgré tout une perle humide rouler sur ma joue, puis je sens les bras de Simon m'enlacer. Je le prends également dans mes bras et le serre comme s'il allait s'évaporer d'un instant à l'autre. J'ai eu l'impression d'être sur un petit nuage pendant le week-end dernier et même avant, dès que j'ai retrouvé Arthur et Simon au bar avant de partir. Je n'avais pas complètement oublié sa maladie mais presque.

Simon : Je suis dégoûté, tu peux pas savoir

Je ne peux pas m'imaginer sans lui, je n'ai pas la force de le perdre. Je suis incapable d'expliquer ce qu'il se passe entre lui et moi tout simplement car je n'ai jamais vécu ça. Simon est toujours dans ma tête, il me manque dès que je suis pas avec lui. C'est comme s'il était devenu mon centre de gravité, m'attirant encore plus que l'attraction terrestre et pourtant, la mort a décidé de venir nous séparer. C'est comme si la foudre s'abattait sur moi. sur nous.

Moi : Je veux pas que tu perdes espoir

Il essuie ses larmes avec frustration.

Simon : J'ai envie de me battre Sacha, mais j'ai l'impression d'avoir aucune chance

Moi ( en secouant la tête ) : C'est pas vrai, t'as plein de médecins qui vont se battre pour toi, tu verras on va trouver une solution. Je suis là moi, ta mère et tes frères et sœurs, on va t'aider

Il hoche la tête sans grande conviction. On reste tous les deux en silence pendant de longues minutes avant que le froid nous pousse à rentrer nous coucher. Il ne parle pas, je ne parle pas non plus. Aucun de nous ne trouve des mots juste pour adoucir cette situation tragique. Je fixe le plafond longtemps, totalement incapable de trouver le sommeil. J'entends que Simon ne dort pas non plus.

Moi : Tu commences quand la chimio ?

Simon : La semaine prochaine

Moi : Ça va se passer comment ?

Simon : Le premier mois ça sera une séance une fois par semaine à l'hôpital. Après si ça fonctionne pas, ce qui est très probable, il faut se faire hospitaliser et faire le traitement plus ou moins en continu

Ça me brise le cœur d'entendre ça. Simon a toujours été quelqu'un d'indépendant, imprévisible, je ne peux pas l'imaginer allongé sur un long d'hôpital toute la journée, il ne pourra jamais supporter ça.