Simon & Sacha

37.

Le lendemain, Mercredi 11 mars, 10h51

Je suis dans le hall de la fac avec Arthur en attendant notre prochain cours. Il n'est pas très bavard ce qui est étrange le connaissant. Je pensais qu'il était juste pas dans son assiette aujourd'hui mais je vois bien qu'il me regarde du coin de l'œil.

Moi : Quoi ?

Arthur ( en soupirant ) : Rien

Moi : Bah si, dis-moi

Il reste silencieux une seconde en se pinçant les lèvres, comme s'il hésitait à me parler.

Arthur : Il va pas bien

Moi : Simon ?

Arthur : Ouais

Moi : Ça me concerne ?

Arthur : T'as insisté pour que je t'en parle

Il a pas tort, j'ai été trop curieux et maintenant si je ne m'inquiète pas pour Simon je vais passer pour un monstre.

Moi ( en soupirant ) : Qu'est-ce qu'il se passe ?

Arthur : Toujours pareil hein, mais ça empire

Je ne peux m'empêcher de soupirer à nouveau. J'essaye désespérément de me sortir de cette histoire mais on parle quand même de la vie d'un garçon. Je ne peux pas détourner le regard, je ne peux pas me défiler.

Moi : Il suit son traitement ?

Arthur : Tu connais déjà la réponse...

Moi : Il est chiant putain... Sa mère doit être peter un câble

Arthur : Laisse tomber, elle est désespérée. Le frère et la sœur de Simon sont chez lui pour l'aider et tout mais il est de moins en moins coopératif apparemment

Moi ( en fronçant les sourcils ) : Il a un frère ?

Arthur : Ouais un frère et une sœur

Moi : Je savais pour sa sœur mais il m'a jamais parlé de son frère

Arthur ( en souriant ) : Ils s'entendent pas vraiment, voire pas du tout

Moi : Ça doit encore plus le soûler d'avoir autant de personnes sur son dos

Arthur : C'est clair

Moi : Tu l'aides un peu ?

Arthur : J'essaye mais bon tu le connais

Moi : Ça me tue de rien pouvoir faire

Arthur : T'es sûr que tu pourrais rien faire ?

Je le regarde une seconde en réfléchissant à ce qu'il me propose.

Moi : Je pourrais pas, je te jure c'est trop dur. Juste de le voir à 200 mètres de moi à la fac ça me rend malade

Arthur : Je peux comprendre...

Il n'a pas du tout l'air de comprendre. Et je ne peux pas lui en vouloir.

Moi : Ça parait tellement égoïste je sais mais j'arrive pas, ça me brise le cœur de le voir comme ça et t'es bien le seul à pouvoir comprendre ça. J'ai envie d'être avec lui à chaque instant, d'essayer de le sauver mais je sais à quel point ce serait dangereux pour moi, et même pour lui... Je pense de plus en plus qu'il n'a pas envie d'être sauvé