𝟸 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚑𝚞𝚒𝚝

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Bonne lecture !

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Le jeune garçon se faufilait de ruelle en ruelle, glissant presque sur le sol de ce début de matinée. Le temps était couvert, légèrement humide, et cela faisait friser ses cheveux sur sa nuque.

Lorsqu'il atteint enfin les barrières de sécurité, il dut se glisser discrètement derrière des agents afin de se rapprocher de la scène de crime. À un moment, un homme dans la quarantaine le repéra, les yeux ronds comme des soucoupes, et le garçon du l'assommer rapidement ; il fit cela proprement afin de s'assurer qu'il ne garderait pas de trace visible.

Pour ne pas se faire repérer, il déplaça le corps détendu un peu à l'écart, puis reprit son chemin sans tarder. L'endroit grouillait de policiers, et il savait que plus les voitures et agents étaient nombreux, plus il se rapprochait du but.

Tout ce qu'il devait faire, c'était ne pas se faire repérer par sa sœur ; elle était l'inspectrice en chef en charge de l'enquête, et il savait que si elle lui mettait la main dessus, il se ferait engueuler pendant une bonne heure, minimum.

Quand son objectif fut enfin en vue, il remonta le bout de tissu qui lui couvrait le visage et réfléchit à un moyen de faire diversion. À sa droite, une voiture de police était stationnée, la porte du conducteur ouverte, et personne ne se trouvait à l'intérieur.

Une idée germa dans son esprit, et il s'écarta du mur sombre dans lequel il s'était tapis pour s'en approcher discrètement. Comme il s'y était attendue, une radio était posée à coté du volant, et parlait dans le vide. Il la prit, appuya sur l'un des boutons – il fut heureux de se souvenir lequel – et commença d'une voix plus rauque et rapide que la sienne :

– Attention à toutes les unités placées autour de la scène de crime, je répète attention à toutes les unités placées autour de la scène de crime : mouvement suspect détecté au bout de la rue ouest, que tous les agents disponibles s'y rendent.

Sans attendre, il replaça la radio et s'extirpa de la voiture pour retourner se cacher. Il observa les policiers, leur rapidité d'action, la manière dont ils s'organisaient pour faire partir des unités le plus rapidement possible en direction de l'endroit indiqué. Le garçon les trouva impressionnant.

La scène de crime se vida rapidement, les seules personnes restantes s'occupant du départ des autres. Distrait, personne ne le remarqua s'approcher du corps qui reposait, déchiqueté, à cheval sur le trottoir.

Putain de merde.

Il ne put s'empêcher de porter une main à sa bouche ; l'odeur putride du sang lui donna envie de vomir. Le jeune homme qui se trouvait là était presque coupé en deux, son visage figé dans un expression de pure terreur. Mais ce que le garçon remarqua, et ce fut cela qui retint le plus son attention, c'était que malgré le fait que ce jeune adulte était bel et bien humain, son âme, elle, avait disparu de manière très peu naturelle.

Dévorée.

Au moment où il s'apprêta à faire une prière silencieuse pour elle, pour qu'elle soit sauvée, de quelque manière que ce soit, une main se posa sur son épaule et il lâcha un petit cri, prêt à se défendre.

– Je vais te tuer, petit con, siffla une femme avec rage.

Oikawa se retourna avec un air penaud.

– Sœurette....

– Pas de sœurette qui tienne, debout.

Elle lui saisit le bras avec force et le tira pour le relever. Son regard lui promettait mille sentences, et il savait qu'il risquait d'en prendre pour son grade. Sans douceur, elle le poussa en direction des barrières de sécurité, sous le regard surpris et ahuri des autres policiers qui ne l'avaient pas vu entrer.

Papermoon || KuroShouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant