𝟺 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜

530 108 47
                                    

Bonne lecture !

__________________

Oikawa attendit que la pièce devienne entièrement silencieuse, uniquement dérangée par la respiration calme et tranquille d'Iwaizumi, avant de se lever. Le sol était froid ; cela lui arracha un frisson. Il fut extrêmement silencieux, attrapant ses vêtements et ses chaussures avec précaution, faisant son possible pour ne rien faire tomber. Une fois qu'il eut tout déposé près de la porte, il fit demi-tour et s'approcha du lit de son meilleur ami avant de se pencher au dessus.

Son visage était sans expression, même si ses sourcils étaient tout de même un peu froncés, et il avait remonté sa couverture jusque sous son menton. Sur le coup, Tooru eut envie de passer sa main dans ses cheveux sombres, de les décoiffer encore plus, et se surtout effacer cet air inquiet qu'il adoptait même en dormant.

Soudain, Hajime remua, et ses yeux s'ouvrirent en grand. La seconde d'après, sa main sortit de sous la couverture et il attrapa le poignet de son partenaire afin de le faire basculer à ses cotés dans un cri étranglé.

Son corps fit rapidement barrage et le bloqua contre le matelas. Ses yeux, eux, lançaient des éclairs.

– Je peux savoir où tu comptais aller ? grogna t-il d'une voix sourde.

Déconcerté, Oikawa mit quelques secondes à comprendre ce qu'il venait de se passer, puis tenta de se dégager. La prise d'Hajime se resserra, et son regard changea quelque peu. Oikawa détendit alors son corps, et leva sa main pour la poser sur sa joue.

– Hajime ? demanda t-il, presque en chuchotant.

Le regard sombre de son meilleur ami était posé sur lui, et soudain il s'emplit de larmes qui ne coulèrent pas.

– Hajime ? répéta Oikawa un peu plus fort, légèrement paniqué.

– Tu comptais y retourner, n'est-ce pas ? Malgré l'interdiction. Malgré le fait qu'il y ait un psychopathe dehors.

Sa poigne se fit plus forte, et Tooru grimaça.

– Tu voulais y retourner, n'est-ce pas ?

Ses yeux se plissèrent, et une larme tomba sur la joue de Tooru. Ce dernier baissa le regard, mortifié, et suivit la trace humide qui s'était formée. Iwaizumi était-il réellement en train de pleurer ? Jamais il ne l'avait vu aussi désemparé. Il le regardait avec un air suppliant, comme s'il lui demandait sincèrement ce qu'il devait faire.

Soudain, il le lâcha complètement et son corps retomba contre le sien. Il y eu quelques secondes de silence, puis une murmure :

– Pourquoi tu fais ça ?

Aussi léger qu'un souffle, Oikawa ne l'aurait très certainement pas entendu s'il n'avait pas déclaré cela dans son cou. Sur le moment, son souffle se bloqua dans sa gorge.

– Hajime je –

Mais il se rendit bien vite compte qu'il n'avait pas d'excuse à offrir. Il n'avait pas réfléchi. Enfin non, pas tout à fait : il n'avait pas pensé à lui. À son meilleur ami. Réellement, il avait simplement pensé que qu'Hajime allait s'énerver, ou allait le sermonner. Parce qu'il faisait des conneries. Parce qu'il ne pensait pas à sa sécurité, et c'était vrai.

Mais là, ça, ce ton inquiet, presque malade ; cela lui fit plus mal que n'importe quelle remarque.

Oikawa était conscient de sa force. Il était conscient de ses capacités, et pensait très honnêtement qu'il serait capable de s'en sortir peu importe la situation. Parfois, il oubliait la nature même de leur lien. Ce n'était pas juste une amitié ou un amour plus fort que n'importe quoi d'autre. Ce n'était pas juste une association qui leur permettait de se battre au maximum de leurs capacités.

Papermoon || KuroShouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant