𝟹 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚜𝚎𝚒𝚣𝚎

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Bonne lecture !

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Lorsque deux coups résonnèrent à la porte de sa chambre, Daishou sut immédiatement de qui il s'agissait. Quasiment personne ne venait le déranger lorsqu'il était dans le dortoir : il n'y avait que Mika, et elle ne frappait jamais.

Donc, quand Oikawa se présenta dans l'embrasure avec un immense sourire, il ne put que soupirer en posant son livre sur son oreiller. Assis à son bureau, son casque sur les oreilles, Tsukishima ne prit même pas la peine de se retourner : la plupart du temps, si ce n'était pas Yamaguchi, il se contentait d'ignorer la personne comme si elle n'était pas là. Sauf quand elle faisait du bruit ; là il laissait tout de même échapper un regard agacé et un claquement de langue.

Tooru entra sans attendre une invitation et referma la porte derrière lui. D'un pas léger, il s'approcha de son lit et s'assit aux cotés de Daishou avec un grand sourire.

– Si t'es là pour me faire chier, sache que j'ai d'autres chats à fouetter.

– C'est sûr que t'as l'air super occupé, là. Et pourquoi je viendrai forcément te faire chier ; je pourrais tout simplement être là pour profiter de ta présence.

Suguru leva les yeux au ciel. Il croisa les jambes et le regarda, attendant qu'il déballe son sac.

– Oui, bon d'accord : je viens me réfugier ici parce que Bokuto squatte notre chambre pour faire des bras de fer avec Iwa-chan. Toute cette testostérone va me faire vomir.

– Pauvre chou, railla l'autre. Ça doit être dur d'avoir un Meister aussi demandé.

– Tu n'imagines même pas.

Il laissa échapper un soupir grossier, mais regarda tout de même Daishou avec un air curieux. Un instant passa où il sembla hésiter à dire quelque chose, puis en voyant l'air agacé que commençait à prendre son ami, tenta tout de même :

– Au fait...., tu avances dans ta recherche ?

– Ma recherche ?

– Ouais, tu sais... Pour un Meister.

L'air faussement agacé fut presque immédiatement remplacé par une irritation bien réelle. Il croisa ses bras sur sa poitrine, se redressa contre le mur, puis lui lança un regard courroucé.

Oikawa et Daishou se connaissaient depuis un peu plus d'un an, et Tooru avait fini par comprendre que ce sujet réveillait à chaque fois une colère qu'il ne comprenait pas bien. Au départ, il avait tout simplement cru que son ami était comme Kuroo, frustré de ne pas trouver de partenaire et de voir tous ses amis combattre avec leurs armes. Mais au bout d'un moment, il s'était rendu compte qu'il n'en était rien. Daishou ne cherchait pas, tout simplement. En fait, il semblait même tout faire pour éviter toute rencontre ; ne montrer son tatouage à personne, ne pas se transformer devant les autres. Oikawa ne l'avait même jamais vu sur le terrain d'entraînement, au gymnase.

Alors, parfois il tentait de l'astiquer un peu, pour comprendre les raisons de ce comportement.

– Mêle toi de ton cul, tu veux ? Je t'ai déjà dit que j'avais les choses en mains.

Oikawa haussa les épaules.

– Tu sais, si tu me laissais t'aider je pourrais...

– Ouais c'est ça. Comme si j'avais besoin de l'aide du grand et puissant Oikawa Tooru.

Le concerné fronça les sourcils.

– Toi aussi tu es puissant, tu sais ?

La colère de Daishou retomba presque aussitôt, et il lui envoya un regard confus.

– Ah ouais, et je peux savoir comment tu peux savoir ça ?

Tooru resta immobile, puis se rapprocha tout à coup. Il planta son regard dans le sien, les pupilles écarquillées, ses iris marrons tachés de cristaux bleus.

– Je le sais, affirma-t-il, parce que justement, je suis puissant.

Un frisson traversa l'autre, et il dut se retenir de reculer. Une fois certain que le message était passé, Oikawa se replaça à distance raisonnable, un sourire aux lèvres.

– Et si tu ne veux pas que je t'aide, très bien. J'arrête de t'embêter.

Il baissa ensuite la tête et commença à tripoter la couette qui se trouvait entre ses jambes. Finalement, peut-être aurait-il du se taire : même si de nombreuses personnes pensaient le contraire, lui trouvait que Daishou était un chouette gars. Drôle, intéressant, et surtout : Tooru savait qu'il pouvait toujours compter sur lui en cas de besoin.

Soudain, Suguru soupira.

– Bon, tu venais pour quoi ?

Oikawa ouvrit la bouche.

– Mais je t'ai dit –

– En vrai, je veux dire. Je suis pas stupide, et ton excuse était nulle.

Il fit la moue, puis finit par soupirer.

– Très fort. Tu me connais bien.

– Pas trop mal, je dirais.

Tooru le regarda un instant, puis commença :

– En fait, j'ai un service à te demander. Tu sais que depuis la découverte de la treizième victime, ils ont interdit les sorties nocturnes à tous les élèves ?

– Ouais...

Il commençait à voir où il voulait en venir, mais le laissa tout de même continuer.

– J'aurais besoin de sortir cette nuit. Ma sœur est l'inspectrice en charge l'enquête, et ça va faire des heures qu'elle ne répond plus à mes appels. Je sais que c'est sans doute rien mais...

– C'est ta sœur, termina Daishou. Et tu t'inquiètes.

Oikawa hocha la tête.

Suguru savait parfaitement pourquoi il venait le voir pour cela : au fil de l'année passée, il avait fini par se créer des contacts auprès des dernière année, et ces derniers lui avaient montré des choses, dont comment sortir en douce de l'Académie sans se faire prendre.

Il pencha la tête sur le coté, puis soupira.

– D'accord, très bien. Je ferais diversion : les surveillants sont si faciles à distraire.

Tooru lui sourit légèrement, reconnaissant.

– Merci, dit-il sincèrement.

– Tache juste de revenir en vie, d'accord ? J'ai pas envie d'avoir ça sur la conscience. En plus je crois que personne ne pourra retenir Iwaizumi quand il viendra me faire la peau.

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Papermoon || KuroShouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant