Papermoon || KuroShou

𝟾 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚒𝚗𝚚𝚞𝚊𝚗𝚝𝚎-𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜

Bonne lecture !

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Bokuto avait à peine eu le temps d'expliquer la situation à Akaashi.

Pas comme s'il y comprenait quelque chose lui même, mais le directeur lui avait donné quelques indications avant de disparaître à nouveau. Tout d'abord, la plus importante : ses meilleurs amis s'étaient foutus dans une belle merde. Il s'en serait presque voulu de ne pas avoir entendu Kuroo partir, mais décida que de toute façon ça n'aurait rien changé. Dans leur groupe, c'était ainsi. Ils s'adoraient, mais ça ne les empêchait pas de laisser Bokuto à l'écart, pour ne pas lui apporter de problème.

Ou parce qu'il ne posait jamais de questions.

Bokuto, le réveilla Akaashi. Je crois qu'on arrive.

Le directeur lui avait donné un conseil simple ; suivre la brume. Au loin, depuis l'entrée de l'Académie, n'importe qui aurait pu apercevoir une sorte de brume épaisse qui partait de l'une des avenues pas très fréquentées du centre-ville. Ça ne ressemblait pas à un feu, plutôt à un changement de température important, et Bokuto avait simplement hoché la tête en se mettant en route, Akaashi calé sur son épaule.

Il avait toujours été particulièrement endurant, alors courir jusque là-bas, les yeux fixés sur son objectif, avec son arme au bout du bras, ne lui posa aucun problème. Il fut même plutôt rapide, car ce fut son partenaire qui le poussa à s'arrêter avant de foncer dans le tas. La glace sous ses pieds ne le prit même pas par surprise : c'était ce qui arrivait quand Oikawa ressentait quelque chose de trop fort, et d'après ce qu'il apercevait ça avait du être le cas.

Akaashi ? Tu es prêt ?

En arrivant à l'entrée de la rue, Akaashi lui transmit mentalement son approbation. Tout au bout, Iwaizumi se fit violemment repousser contre le tronc d'un arbre, et l'épée qu'il tenait alla se planter loin de lui. Dans la seconde qui suivit, ce qu'il interpréta avec effroi comme étant le Soul Eater s'élança vers Kuroo. Ce dernier tenait dans ses mains une immense faux noire et verte qui s'illumina d'un coup, et écarquilla les yeux une fois que son opposant fut devant lui.

Sans attendre une seconde de plus, Bokuto poussa sur ses appuis et en quelques secondes, il avait traversé la rue. Les yeux rivés sur l'immense arme que tenait l'homme — qui ressemblait de façon dérangeante à l'apparence qu'Akaashi revêtait en se transformant — Bokuto fit tout son possible pour se placer entre lui et son meilleur ami. Sans même déposer un regard sur ce dernier, il se mit en garde et leva son arme devant lui.

Les yeux du Soul Eater étaient écarquillés, et il regarda son poignet avec étonnement.

– Kuroo, appela-t-il sans se retourner. Le directeur arrive.

Au loin, Iwaizumi se releva difficilement, toussant tout en se traînant presque vers Oikawa. Ce dernier était toujours sous sa forme d'arme, planté tel Excalibur dans sa propre glace.

Comme Kuroo ne lui répondait pas, Bokuto en déduisit qu'il avait compris. Plus que quelques secondes, le directeur lui avait promis que...

Bokuto, le prévint Akaashi.

Une nouvelle présence attira son regard, et il souffla de soulagement en voyant Ittetsu Takeda passer à côté de lui. Il tenait à bout de bras un long fusil marron, et s'arrêta à quelques mètres du Soul Eater.

– J'ai mis du temps à me souvenir, dit-il platement, toute trace de jeunesse ayant déserté son visage.

Il regardait cet homme sans réelle peur, mais avec une déception flagrante.

– Mais à présent c'est bon. Vous êtes encore si jeune.

Les sourcils froncés, Bokuto aperçut au loin la lumière signifiant qu'Oikawa venait de reprendre forme humaine. Iwaizumi le soutenait difficilement.

– Daichi Sawamura, dit-il en faisant un pas en avant. Vous étiez un bon élève.

Puis ses pupilles sombres dévièrent vers l'arme qu'il tenait, et à la surprise de Bokuto et d'Akaashi celle-ci reprit forme humaine en à peine une seconde. Elle les toisa tous, de la colère dans les yeux, tandis que le directeur ajoutait :

– Et Kiyoko Shimizu. Je me souviens de vous deux.

Il parlait d'une voix lente, comme s'il se replongeait réellement dans ses souvenirs. Au moment où Bokuto se dit que ce n'était décidément pas le bon moment, il sentit quelque chose du côté de son partenaire au moment où il souffla mentalement :

Shimizu...

Étonné, Bokuto le poussa à continuer, à s'exprimer encore un peu à travers leur lien, lui faisant comprendre que lui était un peu largué sur la situation.

– Durant votre troisième année, votre ami est mort, n'est-ce pas ? Sugawara. Ça a fait du bruit pendant un moment, qu'un élève décède en cours d'année.

Il parlait d'une voix calme, presque détachée, et continuait de s'avancer petit à petit. Son fusil toujours dans la main, son doigt posé sur la gâchette, il continua :

– Vous aviez tous les deux arrêté vos études.

C'est...., déglutit Akaashi. C'est ma cousine.

C'était comme s'il lui criait sa détresse depuis l'autre côté du pont. Bokuto inspira un grand coup, et essaya de le calmer. Cette femme, la partenaire du Soul Eater, un morceau du Soul Eater, faisait partie de la famille d'Akaashi. Elle ne portait pas le même nom de famille, mais ça voulait dire que cette Shimizu était reliée à son arme.

Akaashi...

Elle a été bannie. Il y a longtemps. Je m'en souviens pas beaucoup, mais je crois... je crois qu'elle était malade.

Le directeur s'arrêta soudain, et le Soul Eater — Daichi — prit la main de sa partenaire. Elle se retransforma, et il pointa l'arme sur lui.

– Un pas de plus, dit-il simplement.

Il le prévenait de ne pas s'approcher.

Elle avait tué sa sœur, avoua Akaashi dans un tremblement, et soudain il lui parut trois fois plus lourd. Elle avait mangé son âme. C'est une maladie rare, qui n'apparaît que dans les vieilles familles, à force de conserver la pureté du sang...

L'estomac de Bokuto se retourna. Ittetsu Takeda se retourna soudain légèrement, et lui ordonna d'une voix claire :

– Protégez vos amis. Je m'occupe de ça.

Et alors qu'Akaashi reprenait forme humaine, sa main encore dans la sienne, le directeur s'élança en avant et engagea le combat.

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