𝟺 | 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚌𝚒𝚗𝚚

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Bonne lecture !

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Akaashi se sentait honteux et humilié.

Son ventre lui faisait mal, et la douleur créée par le stress et l'anxiété lui retournait les entrailles tandis que le troisième année s'éloignait. Il avait l'impression que tout le monde les regardait. Que toutes les personnes aux alentours chuchotaient sur leur passage tandis qu'ils reprenaient leur route en silence. Au cours des derniers jours, il avait appris à travers Daishou que ce garçon, qui se tenait devant lui comme un écran, s'appelait Bokuto Kotaro. Qu'il était gentil – bien trop pour traîner avec quelqu'un comme Kuroo, avait ajouté son nouvel ami, mais en vérité il avait ajouté cela pour toutes les personnes qui avaient un jour approché le dit Kuroo, donc Akaashi avait fini par être un peu perdu –. Et surtout, qu'il possédait une marque qui ressemblait beaucoup à la sienne.

Je ne l'ai jamais observé de très près, mais... c'est vrai qu'elles ont l'air semblables, lui avait appris Suguru lorsque Keiji lui avait montré sa marque.

Après l'épisode des bains, Daishou avait adopté son air le plus menaçant et lui avait affirmé qu'il ne lui ferait confiance qu'au moment où il lui montrerait la sienne. Donnant-donnant. Apparemment, sa propre marque était quelque chose de secret, qu'il ne voulait montrer à personne, si bien que le fait qu'Akaashi l'ait aperçu l'avait mis dans tous ses états. Même ce dernier s'était alors dit qu'il avait déjà du apercevoir sa marque étant donné l'endroit où elle était placée, il avait quand même insisté pour la revoir afin de s'assurer que Keiji ne dévoilerait pas son apparence à quiconque.

C'était là qu'il lui avait appris l'existence de Bokuto Kotaro.

Il l'avait alors observé de loin, sans vraiment oser s'approcher : ce garçon était grand, bruyant, intimidant. Akaashi ne savait même pas pourquoi il était venu dans cette Académie ; après la rupture du contrat qui le liait à Futakuchi Kenji, sa mère en était devenue verte d'inquiétude. Pour elle, une arme sans Meister avait autant d'importance que les sacs à mains qu'elle jetait au bout d'un mois d'utilisation, et elle ne pouvait supporter l'idée de voir son fils unique devenir ainsi inutile.

Trouve un Meister, c'est compris Keiji ? N'importe qui.

Mais Keiji n'avait désormais plus que son nom pour l'appuyer : il s'était rapidement rendu compte que les paroles proférées lors de cet après midi l'avaient touché, et à présent il n'arrivait plus à se transformer.

Il n'était qu'un premier année incapable d'adopter la seule forme qui pourrait être utile à quelqu'un.

– Comme je le pensais, il n'y a personne.

La voix de Bokuto le ramena au présent alors qu'il lui tenait la porte du gymnase afin qu'il s'y engouffre à son tour. Keiji le suivit, doucement, observant à la dérobée la large stature du Meister tandis qu'ils s'avançaient ensemble vers les gradins. Il n'y avait que quelques partenaires sur le terrain, et toute une section était vide si bien qu'ils s'y installèrent.

Sur le moment, Keiji se demanda s'il devait réellement s'asseoir – s'il en avait le droit –, puis à quelle distance, avant de finalement opter pour un « ni trop loin ni trop près ». Les épaules tendues, il n'osait même pas le regarder ; cela ne sembla pas déranger Bokuto qui commença sans plus tarder :

– Tu as la même, n'est-ce pas ? La marque.

Akaashi releva la tête, étonné qu'il évoque quelque chose comme ça sans hésiter, comme si c'était normal. Leurs yeux se croisèrent, et il vit, dans ses prunelles d'une couleur étonnante une douceur qui le prit aux tripes et lui donna envie de reculer.

Papermoon || KuroShouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant