41 - Michaelis reigns over Weston

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Je doute qu'il reste des gens sur cette histoire vu mon inactivité, mais bon, j'ai décidé de la continuer sous le coup d'une inspiration subite.

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Le bureau du directeur était un endroit que peu avait la chance d'avoir fréquenté. Avec ses murs recouvert d'épaisses peintures aux teintes pourpres et ocres
et ses meubles en bois d'acajou ornés d'inestimables dorures, il était assurément le lieu le plus fastueux de tout l'établissement.
La pièce se voyait également pourvue de fauteuils aux moelleux coussins, d'immenses bibliothèques débordantes de gros volumes, d'étagères murales croulants sous les coupes et récompenses qu'athlètes et artistes de plusieurs générations avaient remporté au cours de leurs études à Weston, et de tant d'autres choses qui fascinaient continuellement les élèves.

Tôt dans la matinée du Samedi 29 Septembre, un jeune homme aux grosses lunettes rondes, à la tignasse de jais et aux étonnants yeux émeraudes s'y trouvait déjà.
Il était entrain d'examiner minutieusement le corps inerte en face de lui, un monsieur d'une quarantaine d'années à la mine blafarde et aux paupières grandes ouvertes, qui semblait avoir trouvé la mort quelques heures plus tôt.

Cet homme n'était d'autre qu'Andrew Klent, le directeur du Weston College.

Le surprenant spectacle qu'offrait sa dépouille rayait déjà l'hypothèse d'une mort naturelle.
En effet, le pauvre homme avait le thorax criblé de trous et son sang avait giglé sur les objets à proximité. Parchemins, babioles, baromètre, plumes, etc, se voyaient tâchés de rouge terne et empestaient la mort.
Ses manchettes en étaient aussi imbibés en raison de ses poignets lacérés et les mêmes blessures étaient répétées à son cou et ses chevilles.
Cétait vraiment répugnant et cela amena le Shinigami à s'interroger plus en profondeur sur la véritable nature de l'assaillant. Un homme seul n'aurait pas pu infliger des blessures d'une telle ampleur à moins d'être un sérieux psychopathe. Il fallait au moins être deux pour commettre un crime aussi effroyable.

Le binoclard passa la main dans ses cheveux tout en poussant un soupir désabusé. Après tout, ce sale boulot reviendrait à Scotland Yard. Lui devait seulement se contenter d'extraire de ce jeune défunt le divin papillon de l'âme humaine.
Mais cela n'était pas une tâche facile. Fraîchement sorti de la Division Médico-légale de la Dispatch Society , il était novice dans le domaine de la récupération d'âme et le collègue qui l'accompagnait ne daignait pas l'aider.

Non, Ronald Knox, confortablement installé dans l'un des fauteuils à l'autre bout de la pièce, s'amusait plutôt à feuilleter les gros ouvrages entassés sur la table en onyx à côté de lui. Sentant sur sa peau le regard brûlant d'un Othello particulièrement mécontente d'être abandonné à tout ce travail, il releva la tête.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Ta présence ici ne sert strictement à rien. La seule chose que tu sais faire c'est bayer aux corneilles. l'incrimina-t-il en pointant un doigt accusateur sur lui.

- En même temps, on nous donne tout le temps les tâches les plus ingrates ! Répliqua le blond en détournant les yeux comme un enfant contrarié. J'en ai marre moi... Sans compter que je dois te supporter toute la journée !

Le petit brun lui offrit son majeur en guise de réponse.

- Tâches ingrates ou pas, je te prierai d'ôter ton derrière de ce fauteuil et de venir m'aider. Peut-être que Scotland Yard est déjà informé de la situation et va débarquer d'une minute à l'autre dans ce bureau. Donc ta procrastination, tu te la fout là où je pense !

D'un geste prompt, Othello réajusta ses lunettes sur son nez et pencha légèrement la tête du mort en arrière pour réussir à observer plus distinctement les blessures présentes à son cou : une profonde entaille à la jugulaire droite et une autre plus superficielle qui lui sectionnait la trachée.
Puis, avec une grimace de dégoût, il passa sa main dans le col ensanglanté de la chemise de l'homme et colla ses doigts sur sa carotide pour s'assurer que la victime était bien décédée.
Après avoir exécuté d'autres vérifications dignes d'un véritable scientifique, le petit homme aux reflets verts baissa les yeux et marmona :

𝐓𝐡𝐞𝐨𝐫𝐲 𝐨𝐟 𝐁𝐫𝐨𝐤𝐞𝐧 𝐃𝐫𝐞𝐚𝐦𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant