À la fin de notre première séance, Madame Park m'avait accompagné jusqu'au pas de la porte avant de m'adresser qu'il fallait être fier de ses efforts. Tout le temps.Alors aujourd'hui, je devais être fier de moi.
Fier d'être sorti.
Fier d'avoir choisi de ne pas rester dans mon lit en pyjama, à sentir mauvais devant Netflix et un livre.
Si je n'avais pas subi les leçons d'une grand-mère me radotant que m'isoler toute la journée dans mon lit avec mon téléphone apportera à mon cœur et à ma vue des conséquences néfastes dans trente ans, je ne me serai pas retrouvé ici, au plein centre de la médiathèque, le nez plongé dans mon carnet de croquis.
Mais pour une fois, ses réprimandes m'ont poussé à essayer quelque chose de nouveau : passer un début d'après-midi à l'extérieur.
Même si c'était pour ne rien faire de spéciale, ça me faisait du bien. Comme l'anniversaire de Jin, c'était nouveau.
Lorsqu'un groupe s'installait à ma table pour plus faire se snapper que réviser, j'augmentais le volume dans mes écouteurs. La musique du groupe Lamp surplombait leurs rires et je me reconcentrais dans mes esquisses des créatures maritimes.
Sous la mer, au cœur d'un faisceau de lumière, deux tritons aux yeux dissimulés par des fleurs de lavande s'embrassaient. Main dans la main.
Je n'avais jamais dessiné l'amour. C'était la première fois. Et c'était aussi la première fois que je sentais mon estomac se nouer à chaque coup de crayon.
Il n'y avait pas d'arrière-pensée au départ, juste l'envie de dessiner et de m'évader. Mais ce dessin m'avait trahi. Il avait donné la clé à la petite voix qui m'obligeait à me réveiller.
Je n'arrivais plus à ouvrir ses messages. Comment j'assumerai lorsque je le verrai au retour des vacances ? Une sensation de culpabilité m'envahit et je me disais que deux semaines s'offraient à moi pour réfléchir.
À peine avais-je ouvert la porte de la maison, que ce n'était pas mamie qui se trouvait face à moi. Mais Jungkook.
Assis à la grande table du salon.
Avec une part de tarte à la main.— Ton ami est arrivé il y a peu, grésilla la voix de mamie qui sortit de la cuisine. Tu n'as pas reçu mon texto ?
Je hochai la tête négativement. Mes neurones étaient dans l'incapacité d'assimiler l'instant T.
Jungkook me souriait tant bien que mal et mamie essayait de déchiffrer mon visage dénué d'expressions. Tandis que j'essayais de déchiffrer la situation.
— Ne reste pas là, mon grand. Ton camarade est venu t'apporter en main propre les leçons qui te manquent et un livre que tu lui a prêté. Il a même eu l'amabilité de demander ton adresse à ta professeure de français.
D'un coup d'œil, je crus voir un clin d'œil sur le visage de Jungkook.
— Plus de grèves que de cours donc tu n'as presque rien raté, il déballa un tas de copies protégées sous une pochette plastifiée. J'ai fait l'effort de bien noter pour que tu puisses comprendre. Namjoon m'a prêté un coup de main.
Mon cœur chutait pour remonter à mes lèvres avant de revenir à sa place, à gauche, dans ma poitrine.
Une énorme boule salivaire traversait difficilement mon œsophage.
— C'était... bien ce tour à la pharmacie ? Balbutia-t-il avant de se pincer les lèvres. Enfin, merde. Désolé.
Sourire à lui, puis à mamie fut le premier geste que mon visage ait réussi à effectuer.
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Rose sont mes lettres
Fanfiction𝘋𝘦 𝘴𝘦𝘴 𝘺𝘦𝘶𝘹, 𝘭𝘦 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦 é𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘷𝘢𝘴𝘵𝘦 𝘦𝘵 𝘣𝘳𝘶𝘺𝘢𝘯𝘵, 𝘥é𝘣𝘰𝘳𝘥𝘢𝘯𝘵 𝘥'𝘢𝘶𝘵𝘳𝘦𝘴 𝘪𝘯𝘥𝘪𝘷𝘪𝘥𝘶𝘴 𝘲𝘶𝘪 𝘯𝘦 𝘴𝘦𝘮𝘣𝘭𝘢𝘪𝘦𝘯𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘭𝘦 𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘭𝘶𝘪. Ayant du mal à nouer des liens avec les autres, trop a...