entre-deux lettres 𖨆♡𖨆

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N'était-il pas plus intéressant de s'initier à la philosophie à travers des auteurs choisis par nous-mêmes ?

Sous l'épuisement, je tournai violemment ma page de révision d'un bruit pas assez sec pour faire lever les yeux de Jungkook de mon livre de sciences.


Pour célébrer cette journée pluvieuse de mai, on s'était convenu de se retrouver chez moi pour réviser. La veille au réveil, le besoin de trouver une excuse pour annuler notre rendez-vous m'avait traversé l'esprit. Mais je ne pouvais pas l'éviter continuellement avec mes excuses. Je lui ai donc proposé de reporter la date au lendemain pour le mettre à jour dans les cours de l'année.

Et puis je voulais le voir. Et lui voulait voir son ami. Et mamie avait une nouvelle fois préparé sa tarte aux légumes du soleil, pour le plus grand bonheur de Jungkook.


— Toi qui sait tout, tu penses que j'ai besoin du bac pour être un homme heureux ?

Je penchai la tête sur le côté, pour dire : toi et moi savons qu'il faut que tu l'obtiennes.

Et il saisit, et il laissa échapper un soupir qui ne pouvait pas égaler avec le vent de l'extérieur. Il me comprenait. Il comprenait tout. Sauf le chapitre sur l'origine du génotype des individus.

Mon stylo tapota son épaule. Il me prêta attention, le regard perdu entre l'épuisement et l'agacement.

— Dis-moi ce que tu as compris.

Il détourna exagérément le regard.

— Docteur, c'est grave de rester sur la même page pendant une heure sans réussir à lire une seule ligne ?


Ça me fit rire, mais je me retenais de ne pas plus entrouvrir mes lèvres. Il avait le pouvoir de me faire rire pour un rien. Ce qui me rendait juste plus bête.

Durant la nuit, je m'étais entraîné à rester intouchable dans tous les cas où je me trerouverais près de lui, de sa personne et de son corps. Ainsi, je ne ressentirai plus le besoin de feindre l'amitié. Mais ce n'était jusqu'à ce que son parfum et les longs cils de ses paupières rieuses aient bloqué le chemin de mes pensées.

Dans le continuel silence mécanique de mon radio-réveil, j'ai découvert que la forte chaleur qui agitait mon sang, les picotements sous mes bras ainsi que la sensation de brûlure qui se frayait entre mes cuisses étaient du désir.

Mon corps endurait du désir pour Jungkook. Et ce désir creusait encore plus cette distance entre moi et mon propre corps. Comme le sentiment amoureux, je n'avais pas besoin de ce désir. Jungkook n'en avait pas besoin. Le monde entier n'en avait pas besoin.

Je n'étais pas habitué à porter un masque face aux autres pour en dissimuler une partie de moi-même. L'occasion s'était rarement présentée.



Tu es capable de citer au moins une notion.

Il afficha une mine déroutée. Trois petits points de suspension survolaient au-dessus de lui.

Peut-être qu'on pourrait enchaîner sur un cours de langues des signes et reporter notre séance de révision ?

Un autre non de la tête.

— Tu me l'as promis ! Tu es de ceux qui ne tiennent pas leurs promesses ? Mais tu ne me l'a pas promis pour aujourd'hui...

Son petit rictus fut le signe de sa défaite. Je pris une feuille pour lui écrire ce qu'il ne comprenait peut-être pas encore :



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⏰ Dernière mise à jour : Nov 03 ⏰

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