troisieme lettre 𖠋

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Ce chapitre inclura des passage qui traiteront du harcèlement scolaire et de problèmes liés à l'image du corps.

















Le bleu céleste derrière les nuages laissait place au commencement de la nuit.

J'étais sous le charme de cette atmosphère nocturne et sereine qui me rappelait que malgré tout, il y avait un peu de douceur n'importe où je marchais. Je distinguais le logo d'un O'tacos. Je prévenais mamie que je mangerai sur la route et qu'elle pouvait manger et se coucher sans avoir à s'inquiéter de savoir où j'étais.

Après avoir poussé la porte d'entrée, une bouffée d'odeur de fritures m'agressait le nez et je me mis devant une énorme borne tactile. À ces moments-là, je me disais que je devais avoir l'air idiot à sourire devant un écran géant planté en plein milieu d'une salle bruyante et qui sentait le gras, la friture et la viande. D'un autre côté, les bornes géantes des fast-foods étaient l'une des meilleures inventions de cette décennie. Avant elles, je n'avais plus jamais osé revenir dans un fast-food après qu'au Quick, un serveur m'ait crié dessus en pensant que je faisais exprès de ne pas lui parler comme tout le monde et que ça l'agaçait que je lui montre plusieurs fois du doigt ce que je voulais prendre sur une affiche descriptif des menus mis sur le comptoir. Mais le plus stressant avait été l'impatience des autres clients derrière moi qui étaient à deux doigts de me crier dessus. J'avais douze ans.

Je pris le ticket de commande et me rangeais dans la file d'attente avant de lire les mille et un message de mamie qui s'inquiétait plus que nécessaire étant donné que la nuit commençait à tomber et que je n'étais pas à la maison. Alors je lui répétais que rien de grave ne m'arriverait. Elle me répondait en me disant que j'aurais pu lui répondre plus tôt surtout que j'étais toujours sur mon téléphone. Avec mamie, si je ne lui répondais pas à la minute suivant son message, elle me voyait déjà ligoté dans une camionnette avec les yeux bandés.

Sur un sourire, je remerciais l'hôtesse d'accueil et pris mon plateau avant de m'asseoir sur une table près de la fenêtre. Avec la voix de Sunmi dans mes oreilles, je mangeais en observant les passants et la vie dans la rue. Bilan de mes premières bouchées de tacos : un goût majestueux. Les cuisiniers avaient dû être de bonne humeur. À la fin de mon épisode de « Heaven Official's Blessing », je débarrassai mon plateau et me mis du gel hydro-alcoolique sur les mains après avoir dépassé le seuil de l'entrée.

Pendant que j'attendais que le petit bonhomme devienne vert, il y avait sur le trottoir d'en face un garçon brun haut comme cent pommes avec de longs cheveux. Je n'avais pas pu m'empêcher de penser à Jungkook.

Lorsque je passais à côté du tabac près de la gare, une bande de jeunes se mit à parler fort et à hurler comme des vaches derrière moi. Tout le monde les regardait et je priais à l'intérieur de moi pour que l'un d'eux s'étouffe dans son rire.

Je voulais allumer mon téléphone pour regarder l'heure et écouter de la musique.

Plus rien, écran noir.

Plus de batterie.


Je me retournai pour voir pourquoi ils continuaient toujours d'autant hurler et ce qu'ils faisaient. Ils étaient six. Le plus grand d'eux levait les yeux vers moi tandis que les miens se baissaient vers mes chaussures.

J'accélérais le pas.



— Bud des zinzins de l'espace ?




Rose sont mes lettresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant