quatrieme lettre ゅִ

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Beaucoup pensaient que les autocollants faisaient puéril, mais personnellement, je trouvais que c'était l'une des meilleures décorations.

Peut-être parce que les gens ne voulaient pas se faire passer pour des enfants auprès des autres que les mêmes stickers restaient dans le placard de la salle d'art depuis que j'étais en seconde. Heureusement que Madame Ilaime était une prof sympa qui m'avait laissé les emporter pour chez moi.

Bien que je n'étais plus un enfant - et pour rien au monde je ne voudrais redevenir un enfant, il n'y avait rien qui me représentait mieux en termes d'accompagnement décoratif que des stickers de chats, de fleurs, de fruits, d'arbres et de champignons. Sur la feuille, ils faisaient hors sujet. Elles étaient décalées. Elles apportaient une touche de particularité. De moi et de mon style.

Écrire une nouvelle lettre m'avait fait du bien, j'en avais eu besoin. Beaucoup de pensées et de mots m'ont traversées depuis la fin des cours.

Après être rentré à la maison, j'avais bu un énorme bol de thé noir, pris une douche chaude et manger un gâteau au chocolat avec mamie donc la sensation de malaise collée à la peau était moindre que quatre heures auparavant. Mais il y avait des choses qui m'étaient restées en tête et qui me restaient toujours en tête. Les exposer par écrit m'avait enlevé un énorme poids.

Je collai un autocollant en forme de skateboard en bas de ma lettre avant de la relire pour la huitième fois.






Les autres.

S'il y a bien une chose que j'ai retenue aujourd'hui au lycée, ce ne sont pas mes cours et le temps qu'il me reste pour réviser correctement mes examens. C'est le manque d'empathie des autres.

Les autres personnes sont tout humaines, mais parfois, j'ai l'impression qu'elles sont des robots dénués de compréhension, de sympathie et d'un minimum de douceur. Je sais que nous ne sommes pas tous fait de la même façon, que d'autres sont moins dans la réflexion et dans la compréhension des sentiments d'autrui, mais qu'il y a-t-il d'amusant dans le fait de voir une personne vomir, s'évanouir et de savoir qu'elle est toxicomane (de ce que j'ai pu comprendre) ? Pourquoi est-ce que les autres personnes de ma classe ont ri à la fin du cours d'espagnol quand l'un d'eux avait dit ? « Il faudrait être con pour ramener de la cocaïne au bahut. » Ça m'avait énervé. Vraiment. J'en ai eu des frissons pendant le reste du cours et eux, ils se moquaient.

Même si ça m'a étonné de voir quelqu'un autant s'énerver et mal parler à un enseignant, je comprenais sa réaction, parce qu'au fond, j'étais un peu comme lui. C'est juste qu'il avait plus de courage à dire aux gens d'aller se faire voir contrairement à moi. Pour dire, j'avais toujours voulu quitter une salle de classe comme lui quand mes camarades ou les professeurs me soûlaient. Mais bref. Bref. Ça peut paraître ridicule, mais je n'arrête pas de penser à, comment se sent Jungkook et ses amis.

Même s'il a le soutien de sa bande de potes, ça ne l'empêchera pas de se sentir mal. Il a dû penser que son ami allait perdre la vie. C'est ce que j'aurais pensé à sa place si des ambulanciers étaient venus pour mon meilleur ami inconscient dans les toilettes du lycée. À mon cours d'en art plastique, je n'avais pas arrêté de penser à lui et à son ami. Être toxicomane à 17/18 ans me faisait penser au fin fond désespoir d'un jeune. J'espère vraiment qu'il guérira et qu'il ne baissera pas les bras.


Je m'exprime très mal parce que j'ai plein de choses qui me passent dans la tête et j'en ai tellement à extérioriser que je ne sais pas comment les dire et les ordonner. J'ai plus ressenti de mauvaises ondes que de bonnes depuis hier soir. Je ne sais pas comment les résoudre pour qu'elles partent définitivement, mais j'espère qu'elles partiront le plus vite. Parce qu'il n'y a rien de pire que de penser aux mauvaises choses.

Rose sont mes lettresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant