En sortant de la forêt, Harry retrouva sans surprise Ron et Hermione qui étaient venu l'attendre, inquiets. Ils le connaissaient suffisamment bien pour prévoir ses réactions, visiblement.
Hermione s'approcha rapidement de lui, pour l'enlacer fermement.
- Oh Harry. Nous aurions du venir avec toi si c'était si... difficile pour toi. Je n'aime pas te laisser seul comme ça.
Harry croisa le regard inquiet de Ron et grimaça un sourire.
- Tout va bien, c'est juste que je pensais que...Il put voir ses deux amis se tendre et il se morigéna d'avoir pris autant à cœur les paroles du Centaure. Il savait que maintenant il ne pourrait plus dire que tout allait bien, aussi il soupira et se passa une main nerveuse dans les cheveux.
- J'ai croisé Firenze. Le Centaure.Harry ne put réprimer un sourire en voyant le sourcil d'Hermione se lever alors qu'elle fronçait le front, réfléchissant déjà. Ron lui, pencha la tête, attendant la suite, simplement curieux.
Un nouveau soupir, et il compléta ses paroles.
- Il m'a dit qu'il restait un mystère à élucider.
- Un mystère ?
Ron gloussa.
- Parce qu'il n'y en avait pas assez de mystères ? Qu'est-ce qui lui faut de plus ?Les trois amis restèrent silencieux, contemplant le parc de Poudlard d'un air absent. Il était difficile de croire que quelques heures plus tôt ils se battaient pour leurs vies avec l'énergie du désespoir. Il restait des traces de ce qui avait eu lieu. Des cratères dans la pelouse tendre, des marques sombres défiguraient le parc habituellement parfait. Des gravats aux abords du château.
Maintenant tout était désert. Les corps avaient été ramassés, les blessés rassemblés à l'infirmerie. Les Mangemorts encore debout avaient été capturés par le Ministère pour la plupart. Certains étaient repartis, conscients qu'ils étaient sous surveillance désormais...
Le monde magique avait tellement souffert de cette guerre que tous ne pouvaient pas être envoyés à Azkaban sous peine de vider les rues. Il fallait désormais penser à l'avenir, à reconstruire et repeupler le monde magique.Les yeux fixés sur un trou causé par un géant, Harry reprit ses explications.
- Firenze m'a conseillé de me renseigner sur le polynectar.Hermione se tourna vers lui, et commença d'un ton docte.
- Le polynectar ? A part qu'il s'agit d'une potion extrêmement délicate permettant de prendre l'apparence d'une autre personne en utilisant un cheveu, je ne vois pas ce qu'il y a de plus à savoir.
- Et bien, apparemment il y a plus à en savoir. En tous cas, selon notre cher ami devin, c'est en lien avec mon passé.Ron ricana.
- Ton passé ?
- Il faut croire que tout n'est pas encore... évident.
Hermione grogna.
- Venant de n'importe qui d'autre, je t'aurais conseillé de te méfier. Mais... Firenze... il est digne de confiance je pense. Les Centaures ne sont pas connus pour être des plaisantins après tout.
Harry hocha la tête.
- J'ai peur de... découvrir ce qu'il y a à savoir.Ron eut un rire jaune.
- C'est sûr que tu ne fais jamais rien comme les autres, mon pote !
Hermione lui donna un violent coup de coude dans les côtes en le fusillant du regard. Harry ricana brièvement au grognement de douleur de Ron et souffla.
- Pour une fois, j'aimerais avoir une vie normale.Le rouquin leva brusquement la tête.
- Hey ! Peut être que quelqu'un a fait boire du polynectar à Harry quand il était bébé ? Et du coup les effets seraient permanents ?
Harry écarquilla les yeux, avant d'éclater de rire tandis qu'Hermione levait les yeux au ciel, en marmonnant.
- Par pitié Ron ! C'est totalement stupide comme raisonnement ! L'effet ne peut pas être permanent !Entre deux gloussements, le Sauveur renifla et secoua la tête.
- Et puis on m'a suffisamment dit que je ressemblais à mes parents. Tu te souviens ? Le portrait de mon père et les yeux de ma mère...Ils repartirent lentement vers le château. Harry était silencieux entre ses deux amis, perdu dans ses pensées. Voyant qu'il réfléchissait encore à ce qu'il venait d'entendre de Firenze, Hermione claqua sa langue contre son palais.
- Harry ! Cesse de te focaliser sur cette histoire de polynectar. Nous profiterons de la bibliothèque pour faire des recherches un peu plus poussées. Il n'y a pas de raisons, c'est peut-être insignifiant !
- Insignifiant ?
- Je sais pas moi ! Peut être que c'est un de tes ancêtres qui l'a inventé ! C'est peut être ça le grand secret de ton passé à trouver !
Ron gloussa.
- Si c'était moi qui avais proposé cette hypothèse, tu m'aurais traité d'idiot !
Hermione leva un sourcil menaçant pour le faire taire et adressa un sourire rassurant à Harry.Avant d'entrer dans le château, Harry regarda les dégâts autour de lui et déglutit.
- Écoutez... est ce que vous pourriez... garder le silence à ce sujet ? Ne pas en parler ?
Hermione attrapa la main de Harry et la serra, puis elle hocha la tête doucement.
- Bien sûr, Harry. Nous n'en parlerons pas.
Ron fit de même. Il prit la main de son meilleur ami, et lui adressa un sourire qu'il espéra rassurant.
- Compte sur nous mon pote.Rassuré, Harry soupira et entra. A l'intérieur, il persistait des signes de chaos. Des morts dissimulés sous des draps, des groupes de sorciers en pleurs ici et là. Des Aurors dans leurs uniformes sombres qui allaient et venaient, l'air sombre.
Voyant le chapeau de Minerva osciller à l'entrée de la Grande Salle, Harry avança rapidement.
- Professeur !
- Ah. Monsieur Potter. Vous allez bien ?L'air inquiet de sa Directrice de maison et professeure lui réchauffa le cœur comme jamais. Il lui sourit, et hocha la tête doucement.
- C'est terminé, Professeur. C'est vraiment fini.
Minerva laissa échapper un léger rire, et posa une main sur l'épaule de Harry, la pressant affectueusement.
- Et nous vous le devons, Monsieur Potter. Par le courage que vous avez montré, vous avez largement fait honneur à votre maison. Nous sommes tous tellement fier de vous... Et nous vous devons tellement...Harry voulut couper court, gêné. Mais Minerva reprit une mine sévère.
- En attendant, héros ou pas, vous allez me faire le plaisir de vous rendre à l'infirmerie, Monsieur Potter. Poppy souhaite s'assurer que vous allez bien, avant de vous laisser aller et venir à votre guise.
- Mais...
- Aucune protestation ne sera tolérée. Il m'est toujours possible de vous ligoter pour vous emmener à l'infirmerie après tout.Harry baissa la tête, et acquiesça. Cependant, un léger sourire jouait sur ses lèvres, face au ton faussement sévère du professeur de métamorphose. Il devinait qu'il recevrait une pluie de sorts de diagnostic à peine entré dans l'infirmerie, puis Poppy Pomfresh le forcerait à s'allonger avant de lui donner un énorme morceau de chocolat pour le réconforter.
Et malgré sa mauvaise volonté pour aller à l'infirmerie, il trouvait que c'était agréable que l'on s'occupe de lui.
Prompt de demain : Montre de poche
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L'ombre du passé
FanfictionLa bataille de Poudlard vient de prendre fin, et Harry Potter est vainqueur. Épuisé, le jeune homme s'isole quelques instants, aussi bien de ses amis que de tous ceux qui veulent le remercier, sans se douter un seul instant que sa vie va basculer. ...