Zone immédiate

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Finalement Severus était sorti de l'infirmerie. Probablement plus pour son humeur massacrante et ses récriminations constantes envers Madame Pomfresh que parce qu'il était réellement remis.
Harry l'avait vu quitter les lieux avec un pincement au cœur, se retrouvant seul dans la grande pièce blanche.

Même si le maître des potions n'était pas un compagnon loquace ou même agréable, il avait apprécié sa présence constante. Il se sentait... rassuré de ne pas être seul, surtout la nuit, quand toutes ses craintes ressurgissaient. Quoi qu'il puisse penser de lui, Severus Rogue garderait à jamais son rôle de protecteur dans son esprit.
Hermione continuait en journée de le presser de parler à leur professeur de potions pour l'interroger au sujet du polynectar. Harry ne répondait pas, mais hésitait toujours, craignant d'être rejeté.

Finalement, il se décida. Il était venu à bout de tout ce qu'il avait pu trouver sur le sujet du polynectar dans la bibliothèque de Poudlard, et il était coincé. Il ne restait plus que le savoir quasi-encyclopédique de son professeur.
Profitant d'un moment de calme, il prit la direction des cachots, perdu dans ses pensées. Jusqu'à ce qu'il tombe nez à nez avec Drago Malefoy.

Ils se dévisagèrent en silence, un long moment. Harry avait les sourcils froncés, s'attendant à une de leurs nombreuses confrontations. Cependant, Drago ne semblait pas agressif. Il se contentait de l'observer, le visage vide de toute expression.

Harry soupira, las de ces anciennes querelles.
- Malefoy. Tu veux quelque chose ?
Le blond afficha un rictus amusé, sans le quitter des yeux.
- Tu cherches quelque chose Potter ?
Le Sauveur grogna légèrement et tenta de forcer le passage, agacé. Cependant, Drago le retint, sans se montrer agressif.
- Une minute, Potter. Je suppose que tu vas voir mon parrain ?

Harry se figea un bref instant, et grommela.
- C'est pas tes affaires.
- Effectivement, Potter. Ce que tu lui veux, ça ne me regarde pas.
- Parfait, alors laisse moi passer...
Drago émit un grognement en levant les yeux au ciel.
- Si j'étais toi, je ne ferais pas ça. J'éviterais la zone immédiate des cachots.
- Ça tombe bien, tu n'es pas moi !

Drago sourit, et hocha la tête.
- Quel dommage !
Son ton ironique n'échappa pas à Harry qui fronça aussitôt les sourcils un peu plus, visiblement agacé. Drago continua immédiatement, sans lui laisser le temps de réagir.
- Potter... Ce n'est pas un piège, c'est... Severus s'est disputé avec mon père. Et il est d'une humeur massacrante.

Harry plissa les yeux, suspicieux. Il ne pouvait pas croire que Drago Malefoy ne laisse passer une occasion de le voir se faire humilier par le Maître des potions.
- Disputés ? A quel sujet ?
Le blond haussa négligemment les épaules.
- Je n'en ai pas la moindre idée. Père est d'une humeur de troll ces derniers temps, mais là, si tu veux mon avis, il serait complètement suicidaire de vouloir en savoir plus. Même pour moi.

Le Sauveur ricana soudainement.
- Il faut croire que ton père n'a pas vraiment digéré que je lui annonce que Voldemort était un sang-mêlé...
- Que... Quoi ?
Face à l'air ahuri du blond, Harry se mit à rire, amusé.
- Apparemment, il n'en a pas parlé...
- Le... Le Maître était un sang-mêlé ?
- Et oui ! Mère sorcière, Père moldu.

Drago resta silencieux un long moment, avant de soupirer et de baisser discrètement les yeux vers son bras marqué. Puis, il haussa les épaules.
- Je suppose que je ne devrais pas être surpris. Il... Il nous a tous manipulés.
Surpris de sa réaction, Harry le détailla attentivement. Il devait avouer que Drago Malefoy n'était plus aussi... prétentieux qu'avant. Il avait perdu de sa superbe depuis un moment, plus discret, moins... catégorique.

Qu'il reconnaisse à mi-mots qu'il regrettait avoir suivi Voldemort était surprenant. Il ne fallut que quelques instants à Harry pour se décider, et fixant le blond, il lui tendit la main.
Drago ne sembla pas comprendre immédiatement, puis comme la main de Harry restait tendue dans sa direction, il la saisit, légèrement hésitant.

Harry sourit et pencha légèrement la tête sur le côté. Il entraîna Drago à sa suite sans le lâcher, lui parlant alors qu'il le remorquait sans marquer de pause.
- A ton avis... Il faudra combien de temps à Rogue pour se calmer et que je puisse aller lui parler ?
Drago ricana, plus amusé que mauvais.
- Compte tenu de votre... lourd passif, je te conseillerai d'oublier pour aujourd'hui. Tel que je le connais, il va ruminer dans son bureau en faisant des allées et venues.
- C'est comme ça qu'il s'entraîne pour le truc de la cape ?

Drago gloussa.
- Évite de lui dire ça, il va t'atomiser sinon !
- On s'est toujours posé la question de comment il faisait.
- Je dirais que c'est un secret bien gardé...
Ils échangèrent un regard avant d'éclater de rire. Quelque chose en Harry se dénoua, alors qu'il plaisantait et riait avec son rival de toujours.
Ils avaient fait la paix, enfin, après toutes ces disputes. C'était libérateur en quelque sorte, parce que d'un coup, Harry prenait vraiment conscience que la guerre était bel et bien terminée. Ses confrontations avec Malefoy Junior n'avaient plus lieu d'être : le jeune homme ne faisait plus partie de ses ennemis.
Et aussi agaçant soit il, peut être pourraient ils avoir des relations apaisées...

Drago prit soudainement les devants et changea de direction, entraînant Harry à sa suite avec un sourire rusé.
- Puisque tes projets tombent à l'eau, Potter, je te propose de m'accompagner sur le terrain de Quidditch. Nous pourrions par exemple vérifier si tu es toujours capable de me battre sur un balai.
Le brun eut un sourire malicieux.
- Tu aimes autant perdre que ça, Malefoy ? Tu as conscience que j'ai toujours réussi à te battre ?
- Peut être. Mais je suis certain qu'un jour ou l'autre j'arriverais à te faire mordre la poussière. Tu es le seul que je n'ai jamais réussi à battre et j'aime les défis. Crois moi, je m'entraînerais le temps qu'il faudra pour attraper le vif avant toi !

Les deux garçons sortirent du château joyeusement, en discutant tranquillement sans se préoccuper de ce qui les entourait. Ainsi, ils ne se rendirent pas compte des professeurs qu'ils avaient croisés et qui étaient restés bouche bée de ne pas avoir à les séparer pour la toute première fois depuis qu'ils étaient arrivés à Poudlard.


Prompt de demain : le chant du Rossignol

L'ombre du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant