L'ombre du passé

Amour, mort et immortalité

"Amour, mort et immortalité : les dessous d'un Mage noir". Harry jura en lisant le titre racoleur de la Gazette, et plus encore lorsqu'il vit le journaliste qui avait signé : Rita Skeeter.
Ignorant le plateau de petit déjeuner que Madame Pomfresh lui avait fait apporter, il déplia le journal et commença à lire, marmonnant à chaque information qu'il découvrait.

De la conception de Tom Jédusor sous amormentia, de la création d'horcruxes, jusqu'à sa mort de la main même de Harry Potter, tout était romancé dans un article destiné à faire vendre. Le terrible Voldemort devenait sous la plume acérée de Rita un Mage Noir de pacotille, presque une victime des évènements.

Elle parlait vaguement de ses victimes sans s'y attarder, préférant détailler son enfance malheureuse dans un orphelinat, son adolescence solitaire à Poudlard. Elle parlait même de la création des horcruxes, expliquant en détails que Voldemort avait voulu toucher l'immortalité du doigt.

Avec une grimace écœurée, Harry jeta le journal à l'écart, et repoussa son petit déjeuner. Les idioties de cette pseudo journaliste lui avait coupé l'appétit.
Qu'elle dévoile ce qu'étaient des horcruxes était ce qu'il y avait de pire. C'était une invitation manifeste pour tous les mages noirs potentiels d'assurer leurs arrières en créant leurs propres horcruxes. Comme si ça n'avait pas été ardu de se débarrasser du serpent visqueux !

Il se leva et fit quelques allées et venues rageuses, maudissant le cafard qui écrivait ce genre de torchons. Il ne pouvait pas croire que le monde magique ne continue de lui accorder sa confiance, après tout ce qu'elle avait pu inventer !
Il soupira et secoua doucement la tête, en tentant de se convaincre que ce n'était plus son problème.

Il avait tué Voldemort. Une prophétie l'avait désigné, et il s'était chargé de son propre problème. Si Skeeter donnait à d'autres tarés le désir de devenir des monstres, il s'en lavait les mains : ça ne serait plus à lui de courir après.

Le jeune homme fut distrait par l'arrivée de Hermione. Il leva la tête vers elle, prêt à râler encore une fois sur la Gazette et son article, mais la jeune fille gloussa, amusée malgré elle par l'agacement de Harry.
- Harry. Ne te met pas dans tous tes états pour si peu !
Il ouvrit la bouche, la referma avant de grogner et de lui répondre.
- Pour si peu ? Mais Hermione ! Elle parle des horcruxes ! Pourquoi elle n'invite pas les Mangemorts restant à prendre le relais tant qu'on y est ?

La jeune fille souffla et leva les yeux au ciel. Elle attrapa le journal, qu'elle tourna entre ses doigts puis se laissa tomber sur le lit de Harry avec un soupir.
- Harry. Elle parle juste des horcruxes. Elle n'explique pas comment en faire un !
- Il suffit de chercher dans un livre.
- De magie noire. Ce n'est pas à la portée de tout le monde. Déjà d'accéder à l'information. Il faut savoir où chercher. Ensuite... Il faut une certaine puissance pour en créer. Sans compter qu'il faut tuer quelqu'un.

Harry pinça les lèvres, pas vraiment convaincu.
- Comme si un Mage Noir potentiel hésiterait à tuer...
Hermione lui donna un coup de journal, s'attirant un regard noir.
- Harry. Ça finira de toute façon dans les livres d'histoire.
Le Sauveur grommela, visiblement peu convaincu par les paroles rassurantes de son amie.

Après un long moment pour se calmer, Harry avait été se doucher et s'habiller, puis il rejoignit le groupe de professeurs qui examinait un des passages secrets. Celui derrière la sorcière borgne.
Un éboulement le bloquait, mais Minerva avait pris la décision de le faire dégager pour le sécuriser.

Minerva lui jeta un bref regard avant de reporter son attention sur le problème du jour. D'un air absent, elle commença à donner les instructions du jour.
- Monsieur Potter ? Pourriez-vous descendre dans les cachots pour aller chercher le professeur Rogue ? Je suppose qu'il n'a pas vu l'heure, il doit être en train de refaire les stocks de potions de l'infirmerie...

Harry hésita un bref instant, puis croisa le regard d'Hermione. Son amie lui fit signe de se dépêcher d'y aller. Et le brun savait parfaitement ce que voulait dire son regard insistant : "Va le voir et parle lui".
Il n'avait pas vraiment dit à son amie qu'il avait abordé le sujet du polynectar avec leur professeur, elle ne savait donc pas qu'il avait eu une réaction particulièrement... violente.
Ne pouvant pas refuser sans provoquer une série de questions auxquelles il ne voulait pas répondre, il hocha silencieusement la tête et partit à grands pas.

Arrivé dans les cachots, il frappa à la porte du bureau de son professeur. Celui-ci ouvrit brusquement la porte et leva un sourcil surpris en le voyant avant de s'écarter pour le laisser entrer.
L'homme retourna immédiatement derrière son chaudron bouillonnant, visiblement décidé à terminer ce qu'il était en train de faire. Avant de prendre la parole, Harry regarda autour de lui, et rougit brusquement en notant la présence d'une pensine dans laquelle tourbillonnait des souvenirs. Il essaya de repousser la pensée de ce qu'il avait fait, quand il s'était montré indiscret et qu'il avait découvert comment son père et son parrain se comportaient.

Severus lui lança un regard en coin et ricana.
- Tenté de recommencer Potter ?
Harry s'empourpra et secoua la tête vivement.
- Non Monsieur. Je suis... Désolé. Réellement.
A une époque, l'homme se serait immédiatement mis en colère. Cette fois pourtant, il fit un vague geste de la main comme si au final cet épisode de leur histoire commune n'avait plus vraiment d'importance.
- Peu importe. Que vouliez vous ?

Harry haussa les épaules.
- Le professeur MacGonagall m'a demandé de venir vous chercher. Je crois qu'elle a besoin de vous pour dégager le passage derrière la sorcière borgne.
Le Maître des potions renifla d'un air agacé.
- Comme si elle avait besoin de mon aide...

Harry resta parfaitement silencieux, observant les gestes assurés de l'homme alors qu'il terminait de sa potion et qu'il coupait le feu sous le chaudron. Puis il se redressa et étira son dos avant de fixer Harry.
- Bien. Avant que nous y allions, je voulais... m'excuser Potter. Pour ma réaction dans la forêt interdite. J'étais un peu... nerveux. Si vous voulez toujours en savoir plus sur le polynectar, vous devriez revenir me voir ce soir.

Surpris et ravi, Harry sourit, soulagé, et hocha la tête avec enthousiasme.

Prompt de demain : Cobaye