XLI

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Kris s'étire à côté de moi et baille avant de se lever. Notre petit groupe autour du feu continue de rire, bière à la main. Mais on est tous décalqué. Il est quatre heures, on a enchaîné galère sur galère pour s'installer. Tout ça n'est que dérisoire de toute façon : les retrouvailles nous ont fait un bien fou, c'est le plus important.

- Je vais dormir, bonne nuit les gars, lâche Kris avec un dernier signe de main.

Les autres lui répondent alors qu'il me lance un sourire, passant ses doigts dans mes cheveux avant de rejoindre notre tente dans mon dos. Ce n'est qu'une grosse demi-heure plus tard qu'on se décide à aller se coucher aussi. J'enlace une amie et me glisse ensuite dans mon abri de fortune. Kris ouvre alors un œil, enroulé dans l'énorme couverture que j'ai pris. Il écarte un pan, je retire vite mes chaussures, mon pull et m'installe. La couette retombe sur mon corps au moment où il ferme les yeux, souriant.

-Tu devrais déjà dormir, je ricane en tapotant mon coussin - qui est son sweat.
- T'étais pas là.
- J'étais à deux mètres.
- Ouais. Mais tu n'étais pas là.

Ses doigts agrippent ma hanche et l'instant d'après, il est collé à moi, sa jambe glissant entre les miennes. Je ne peux pas retenir le sourire sur mes lèvres. Ses cheveux caressent mon menton et doucement, je remonte mes doigts pour les recoiffer. Ça ne sert absolument à rien. Je ferme les yeux, évitant à tout prix de penser à ce qu'on fait, ce que ça peut potentiellement dire. Je suis un pantin dont il fait ce qu'il veut. C'est mauvais. Mais tellement agréable quand ses doigts viennent frôler ma hanche, remontant sur mes côtes pour ensuite redescendre. Je contrôle ma respiration comme je peux mais les frissons me prennent par surprise. Kris ricane, se cale plus confortablement et arrête ses bêtises.

- Je savais que je pouvais te faire de l'effet.
- Ta gueule et dors, je grogne.

Un nouveau petit rire et il se laisse aller dans les bras de Morphée. Moi, je continue de me cramer le cerveau en cherchant une solution pour éviter de le perdre.

Instants fugacesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant