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Je regarde par dessus la rambarde avec un léger haut-le-cœur. On n'a pas idée de balancer le corps de quelqu'un dans un endroit pareil.
Je détourne le regard avec un soupir.
M'enfin. Je ne suis pas dans la tête des criminels. Ou je leur demanderais de se comporter correctement, et je serais sûrement au chômage.
A la place, j'active une petite balise orange, comme celles que je traine avec moi, et le signal de la localisation du corps est envoyé à un officier de police qui a mon ordinateur.
Chacune de mes balises peut donner un signal différent, mais finalement, le résultat est le même : il signale l'endroit où je viens de passer. La orange signifie un corps. La verte, une agression. La bleue, un ivrogne, parce que oui, ceux-là ont une couleur spécifique. Et la grise, une arrestation.
Celles-là, j'en ai deux ou trois de chaque intégrées dans l'intérieur de mon manteau noir d'Héroïne. Les autres sont un peu plus solitaires, et demandent une ambulance, des renforts, ou signalent une catastrophe de grande envergure. Je les utilise quand je n'ai pas de temps à perdre dans un appel. Et je n'ai jamais de temps à perdre.
Je me laisse tomber du toit, et atterrit proprement sur le sol.
Une fillette m'a vu faire depuis la fenêtre de sa chambre, et je lui fais un clin d'œil, en remontant ma capuche sur ma tête, et cachant la mèche qui vient de blanchir dans mes cheveux.
C'est le contre-coup de mon alter : mes cheveux blanchissent, avant de redevenir noirs, quand je suis à nouveau pleine d'énergie.
Elle me fait un sourire, secoue la main. Elle m'a reconnue.
Pourtant, je ne suis pas si célèbre que ça. Et il n'y a que trois ou quatre photos de moi qui circulent sur internet. Ce sont les avantages et inconvénients d'être un héro nocturne. Même si je sors aussi de mon lit en plein jour à la moindre catastrophe. Au moins le temps que ceux qui sont en service débarquent.
En plus, je ressemble quand même beaucoup à un vilain, avec ce costume, je dois le reconnaître. D'un autre côté, c'est toujours le même design que celui que j'avais au lycée, et je ne suis pas à plaindre sur ses fonctions. Ce costume me convient parfaitement.
Je sursaute quand je sens une présence à ma droite.
- Tout va bien ?
Je ne l'avais pas senti arriver. Je me détends avec un soupir.
Je me tourne vers Shoto avec un sourire que mon masque camoufle, me couvrant la partie inférieure du visage.
- On l'a raté. Mais ça fait plaisir de te voir dans le coin.
Il me fait signe de le suivre, et nous regrimpons sur le toit d'un immeuble.
- Tu n'es pas seulement ici pour ce tueur en série, pas vrai ?
Je souris de plus belle.
- Je suis aussi là pour dire aux gamins des quartiers d'aller dormir, et aux voleurs à la tire qu'ils ne feront pas leur loi ici.
- La belle vie, quoi.
- Tu rentre demain ?
- Oui. J'ai quelques jours de congés.
Je contrôle mentalement toutes les énergies qui passent en contre-bas tout en parlant.
- Tu devrais passer voir Izuku. Katsuki aussi. Je l'ai vu il y a deux jours, c'était pas la forme. Ah. Trouvé.
Je me détache de l'homme qui marche tranquillement en bas pour me concentrer deux minutes sur mon compagnon.
- J'ai une mission qui va me prendre la semaine. Désolée de ne pas être à la maison pour ce repos.
- C'est sur quoi ?
- On recherche un type qui a disparu. Il serait lié à une organisation mafieuse, et on voudrait l'arrêter avant qu'il ne fasse trop de dégâts. Mais je devrais m'en sortir. Un gars avec des ailes blanches, ça ne coure pas les rues.
- Je vois. Ne t'en fais pas pour mon repos. Je suis plus au calme quand tu n'es pas là.
Je lui marche sur le pied, et il me fait un clin d'œil.
- A ce soir quand même, dit-il en s'apprêtant à sauter sur le toit d'après.
- Ou à demain matin, je ricane en me laissant glisser.
Je tombe du toit, avec cette force que je canalise rapidement, et facilement, grâce à mes bottes. Si je compte bien, ça va faire douze ans que je les ait, et elles sont toujours aussi efficaces. Mei avait fait un travail d'orfèvre, à l'époque.
J'essuie quelques regards surpris, et calme deux ou trois cœurs avec mon alter de contrôle des énergies avant de courir à la poursuite de l'assassin que je recherchais.
Je ralentis avec un soupir lorsque je sens qu'il s'est arrêté dans une ruelle, et que l'énergie de Shoto s'éloigne de ladite ruelle. Quand j'arrive, je n'ai qu'à poser ma balise lumineuse sur le bloc de glace qui l'entoure, et à attendre la police.
Je fais calmement mon épicerie en les attendant, et c'est avec deux sacs de courses que je rentre chez moi deux heures plus tard, après m'être changée à l'agence pour laquelle je travaille, avoir déposé les courses de la vieille voisine de notre immeuble sur le pas de sa porte, et mises les notre au réfrigérateur.
Bien entendu, entre deux, j'ai rattrapé un suicidaire au vol sous un pont, fait la morale à une mère alcoolique, et me suis battue avec un chien errant. Il m'a tout de même volé le gigot pour ce week-end !
Deux bras m'enlacent.
- Salut. C'est un peu tôt pour être demain matin, tu ne crois pas, Kazue ?
Je dodeline lentement la tête, prise entre l'envie de l'enguirlander parce qu'il m'a attendue, et celle de prendre une douche avant d'aller moi-même me coucher.
- Quatre heures du matin, Shoto. Il est quatre heures du matin. Qu'est-ce que tu fais encore là ?
- Honnêtement ? J'ai mis un réveil.
Je soupire et me laisse faire. De toute façon, de nous deux, je ne sais pas lequel a le plus mauvais caractère.
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Une Plume d'Oignon
FanfictionCycle II, Livre II C'est l'histoire d'un masque, d'un mensonge, et d'un trombone. Non. C'est l'histoire d'une héroïne, d'une prof de maths, et d'une criminelle. Parce qu'après tout, plus on est de fous... plus on rit ? NDA : Je me suis arrêtée à la...