Le rapide retour en voiture se fait silencieusement, je vois dans le rétroviseur côté passager que Kamille est inquiète, elle qui m'avait pourtant prévenue maintes fois de ne pas passer chez Enzo, je venais de me faire griller en beauté. En se garant à sa place habituelle, ma mère dit à ma petite amie de rentrer directement chez elle, je proteste mais tout ce que j'obtiens c'est un regard noir de colère, je me tais, embrasse ma copine et lui dit que je lui enverrai un message plus tard dans la soirée. La peur dans son regard à laissé place à la panique, elle est morte de trouille pour moi tandis que moi, je ne me fais pas de soucis à mon sujet, après tout je n'ai rien fait de mal, j'ai juste pris des nouvelles de mon frère pour qui je me fais du mouron. On passe la porte de notre appartement, elle se retourne sur moi.
« Combien tu lui as donné ?
– Vingt balles.
– À quoi ça sert que je le prive si tu accours dès qu'il a besoin de quelque chose ?
– C'est mon frère maman. J'allais pas le laisser dans la merde. Et au moins j'ai pu voir qu'il va à peu près bien.
– À peu près ?
– Il put et il ne se rase plus, il regardait partout autour de lui comme-ci on le pourchassait mais à part ça il a l'air d'aller bien. J'aurais voulu lui parler plus longtemps.
– Il pue ?! »
Elle semblait choquée à ce détail, elle le répète plusieurs fois.
« Mais dis-moi maman... Qu'est-ce que tu faisais là ?
– J'étais venue te chercher au lycée quand j'ai vu que tu ne partais pas dans le bon sens, je t'ai suivis à distance. Ça m'a fait tout drôle de voir où tu allais. Au moins maintenant je sais où il se trouve, on aura pas besoin de retourner toute la ville avec ton père. »
Je me sentis soudainement trahie par ma mère, elle m'avait suivie ! Moi ! J'ai aussi l'impression de trahir mon frère, à cause de moi, elle sait où il est et ils vont lui tomber dessus samedi, j'en ai envie de pleurer tellement je me sens mal. J'ai beau me dire que c'est avant tout la faute d'Olive, on aurait du se donner rendez-vous quelque part, mais voilà, nous n'avons pas été assez prudents. Je pourrai bien lui dire que je me suis faite attraper seulement qui sait dans quel autre taudis il irait se réfugier. Je retourne le problème dans tous les sens j'en arrive à la même conclusion, il est mieux là où il est et s'il part chez notre géniteur ce week-end, il sera toujours mieux là bas. Il pourra venir nous rendre visite aussi, durant les vacances par exemple. J'envoie comme promis un message à ma copine pour lui dire que tout va bien, je ne me suis pas trop fait descendre, elle me dit que c'est tant mieux mais regrette quand même que j'y sois allée, à cause de ça, elle a du rentrer chez elle bien plus tôt que d'habitude. Elle me dit aussi que je lui manque, maintenant elle a prit l'habitude d'être chez moi alors elle se sent effroyablement seule dans son appartement. Je me sens responsable, elle se retrouve punie alors qu'elle n'a strictement rien fait, je demande à ma mère pour aller la voir et évidemment, je n'obtiens qu'un refus. Je tente bien d'argumenter mais elle me dit d'aller dans ma chambre, chose qui n'était pas arrivée depuis que j'étais au collège. Je la regarde étonnée, elle me dit de dégager, j'obéis. Je m'allonge sur le lit et raconte à Kamille ce qui vient de se passer, elle rigole en me demandant à quoi je m'attendais, je me pose aussi la question de ce fait. Ma mère vient me voir quelques minutes après, alors que je cherche toujours une autre réponse que ''va dans ta chambre'', elle me dit qu'elle me remboursera l'argent que j'ai prêté à Olivier mais quand il sera parti, sinon, précise-t-elle, je risquerai d'aller lui en donner encore. Pour ma part, je pense avoir compris la leçon et ne suis plus prête de retourner me promener dans ce coin de la ville, toute façon, une fois Olive parti, je n'aurai plus rien à faire avec Enzo. J'hésite entre être triste ou contente puis me rappelle l'état de la maison et ce que Sophie m'a dit, je décide de m'en réjouir. En pensant à Sophie, je me demande comment elle va réagir de voir Olivier partir chez son père, elle qui espérait tant sortir avec lui depuis la fin de la quatrième, elle n'aura même pas fait un mois à ses côtés, douze jours si je compte bien, en douze petits jours, ils ont réussis à en arriver là. Perdue dans mes calculs, je réalise que Kamille et moi sommes ensemble depuis dix jours, je prends mon agenda et entoure d'un cœur la même date de chaque mois, le six. Je constate qu'en février et en mars, cette date tombe un dimanche, nous pourrons donc faire un petit quelque chose qui sort de l'ordinaire pour nos six mois.
« Tu vois un peu loin là Titi. »
La chambre ne me répond pas mais je n'en ai pas besoin pour savoir que je dis vrai. Vu ce qu'il s'est passé en deux semaines, il peut encore s'en passer des choses d'ici mars. Ma mère m'appelle pour manger, je n'ai pas trop faim mais sors de ma chambre malgré tout.
« Ne fais pas cette tête d'enterrement Titi, me dit-elle alors que j'arrive dans la salle à manger. C'est pas pour une soirée sans elle qu'il faut déprimer.
– Il n'y a pas que ça. Je me fais aussi du soucis pour Olivier.
– Moi aussi je m'inquiète pour lui, mais lui à voir s'en fiche pas mal des tracas qu'il nous cause. »
Je suis d'accord avec elle pour dire que mon frère à un comportement assez égoïste, je suis certaine que si je lui disais ce qui se passe en ce moment à la maison, il s'en foutrait royalement.

VOUS LISEZ
Mes chroniques de lycée- épisode 2- Ma première fois
RomansÀ la vue du titre ça ne va pas parler de glace alors les pucelles frigides et les coincées du fion... nextez. pour les autres, ceci est la suite de la vie de Titi et Kamille.