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Je regagne ma chambre après le repas et envoie des messages à Kamille tout en révisant un peu. Elle me relance sur le sujet d'Olivier mais je n'ai plus envie de parler de lui. S'il a décidé de ne s'en faire que pour lui, je ne vois pas pourquoi moi je me ferai du soucis. Elle est d'accord avec moi bien que nous sachions toutes les deux que ce genre de réaction n'est qu'une façade, au fond de moi je me ferai toujours du soucis pour lui mais pour le moment j'ai juste envie de le laisser un peu de côté. Elle me rappelle que je devais lui parler, me demande si je veux le faire par message. Il me faut un long moment pour me souvenir de quoi je voulais l'entretenir puis ça me revient. Je vois en même temps à quel point ma situation familiale me bouleverse et je trouve ça désagréable. Je me lance donc, moi qui voulait lui en parler face à face, ça se fera par écran interposé mais ce n'est pas plus mal.

« Je voulais te parler d'hier bébé. J'ai une question à te poser sur ce qu'on a fait.

– Je t'écoute cœur.

– Est-ce qu'on peut dire qu'on a fait l'amour ? »

Après avoir envoyé ce message, je trouve la question débile. Évidemment qu'on l'a fait, on a pas tressé des paniers. Je me souviens encore de chaque détails, de cette douce fièvre qui s'est emparée de moi en la voyant nue devant ma garde-robe, et de tout ce qui s'en suivit. Me rappeler de ce moment de douceur me donne envie de revenir en arrière, ou mieux, de recommencer. À côté de mon oreiller mon téléphone vibre, me ramenant à la réalité et constatant qu'une main était en train de se balader sur mon corps.

« Putain mais qu'est-ce que je fous moi ! »

Toujours pas de réponse de la chambre alors je me concentre sur le message de ma petite amie.

« Non bébé, dit-elle à ma grande surprise. J'appellerai pas ça avoir fait l'amour, juste de magnifique préliminaires. Tu n'as pas aimé ?

– Non, j'ai sur-kiffé. Tu peux m'en dire plus s'il te plaît mon cœur ? »

Je tombe des nues. Je me lève et vais voir dans mon dictionnaire la définition du mot ''préliminaire'' J'ai internet, évidemment mais je n'ai pas envie que l'on retrouve ce genre de mot dans mon historique. Je cherche et lis : ''Qui précède la chose principale''. J'aurai mieux fait de regarder sur internet mais mon portable vibre une nouvelle fois.

« Entres filles, c'est un peu plus complexe. Avec un mec, tu le suces, il te lèche, ce sont les préliminaires ensuite, il y a pénétration.

Putain, ajoute-t-elle, j'ai l'impression d'être une prof de bio lol. »

Je m'excuse d'être aussi ignare et lui demande ce qu'il en est pour deux filles. Je comprend le principe d'un couple hétéro mais je m'en fiche un peu.

« Chez les filles c'est différent vu qu'il y a pas de pénétration, du moins pas naturellement, on utilise nos doigts ou des jouets. Hier tu m'as simplement caressée. J'ai même pas pu te le faire à toi ☹ »

Des jouets ? Je me demande ce qu'elle veut dire par là mais je n'ai pas envie de l'embêter avec ça. D'autant plus que la dernière partie de son message m'interpelle, elle aurait voulu me faire quoi ? C'est donc cette question là que je lui pose, je n'ai pas le temps de poser le téléphone qu'il vibre à nouveau.

« Bébé, penser à tout ça me donne très chaud... »

Que répondre à ce genre de message ? Moi aussi je me sens un peu bizarre, mais pas de là à dire que j'ai chaud, du moins, beaucoup moins que lorsqu'on se touche en s'embrassant. J'ai envie de le lui dire mais ne sais pas comment tourner ma phrase et forcément entre deux j'ai sa réponse.

« Te caresser comme tu me l'as fait, enfin si tu m'avais laissé faire bien sûr. Tu m'aurais laissé faire cœur ?

– Je pense que oui, réponds-je sincèrement. À ce moment là, je t'aurai laissé faire tout ce que tu voulais. Et moi aussi je me sens drôle à parler de ça mais c'est pas comme quand on le fait pour de vrai.

– C'est normal, me dit-elle. On est beaucoup plus excitées en réel mais là tu es excitée quand même un petit peu. Je me sens moins seule du coup bébé 😊

– T'es jamais seule cœur, je suis là, c'est juste que ces choses là... Je suis pas encore très à l'aise pour en parler.

– On devrait. Si tu en parles librement, tu pourras le faire plus aisément... Enfin je pense.

– Mais si je dis des conneries ?

– Te tracasse pas pour si peu cœur. T'es une anxieuse toi. »

Elle venait de le découvrir ? Je ne pense pas, elle voulait simplement me le faire remarquer mais à quoi bon me dire des choses que je sais déjà, moi qui panique au point de transpirer avant une simple interro. Mon portable vibre à nouveau.

« Bébé tu te touches ?

– Ça va pas non !

– Si ça va. Pourquoi cette réaction ?

– Je ne me touche pas !

– Moi là si 😝 »

Je suis consternée par sa facilité à me le dire. Même si je venais à le faire, jamais je n'oserai lui avouer.

« Et tu penses à quoi en le faisant ?

– À toi. À qui d'autre veux tu que je pense ?

– Je sais pas moi, je demande.

– Tu veux que je te raconte ?

– Oui. »

Encore une réponse envoyée sans réfléchir. En avais-je vraiment envie ? La raison me dit que non alors que ma curiosité hurle le contraire et c'est cette dernière qui l'emporte, malgré la gêne de la situation, j'ai envie de savoir.

« Je te préviens, c'est fort cochon.

– Je m'en fous, je veux savoir !

– D'accord attends une minute. »

Je finis par recevoir un MMS tant son message est long et dès les première lignes, je me sens rougir au point de ne plus pouvoir continuer de lire. Je la remercie de m'avoir tout raconté (dans les moindres détails même) et lui dis que je vais dormir, elle me demande si je vais bien, je lui assure que oui et lui fais un joli message pour lui dire bonne nuit, elle en fait de même. 

Mes chroniques de lycée- épisode 2- Ma première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant