Kamille essaye tant bien que mal de me consoler, je la remercie malgré tout de ses efforts, même si cela ne sert à rien, ces larmes sont en moi et il faut qu'elles sortent. En fait, j'ai l'impression de me sentir un peu mieux en pleurant. Nous entendons ma mère rentrer et s'enfermer dans sa chambre, aucune de nous ne se questionne sur son enfermement. Je voudrai faire quelque chose pour elle mais aucune idée ne me vient. Je me demande aussi comment va Sophie, la pauvre, elle qui avait tant voulu sortir avec Olivier se retrouvait maintenant séparée de lui. Je me demande aussi si leur relation va perdurer avec la distance, bien que Dunkerque ne soit qu'à une heure d'autoroute, je me demande comment elle réagit et ce qu'elle pense de tout ça. Je me dis qu'avec un peu de chance, elle reviendra lundi au lycée. Il va être l'heure de manger et ma mère est toujours enfermée, je décide de m'occuper du repas ce midi, pour trois ne sachant pas si elle va manger ou pas mais moi, après cette crise de larmes, j'ai une faim de loup. Comme nous l'avons prévu, ma mère refuse de sortir de sa chambre, je me dis que pour une fois c'est elle l'adolescente. Nous mangeons dans le calme, ce qui ne nous ressemble pas trop puis regagnons ma chambre, toujours en silence. Je me demande si c'est parce que Kamille ne sait pas quoi dire ou si elle est aussi attristée par la situation. Elle me demande si elle peut utiliser mon ordinateur pour faire le tour de ses réseaux sociaux, je lui donne le mot de passe afin qu'elle l'allume, puis me concentre sur mes révisions, assise en tailleur sur mon lit. Ma petite amie me dit que j'ai un message, en lançant le navigateur, elle est tombée directement sur mon compte encore connecté. Je lui demande de regarder qui c'est, il s'agit de Clément, je m'en fiche de ce qu'il a dire et lui demande de le zapper, pourtant je la vois taper sur le clavier.
« Il demande des nouvelles de So et Olive, je lui répond, après tout il s'inquiète aussi. »
Je me rends compte que j'ai tendance à le laisser un peu trop de côté ce pauvre garçon, mais il fait parti de notre bande après tout. L'après-midi se passe, après sa courte conversation avec notre camarade de classe, elle fait le tour de ses comptes à elle, me lit en riant les diverses bêtises qu'elle peut voir sur son mur, ce qui ne m'amuse pas forcément et laisse tomber la lecture au dixième essai. J'essaie de me concentrer sur mon cahier de maths mais mes pensées sont inévitablement dirigées vers mon frère, je me demande s'il est bien arrivé, si tout va bien, s'il va s'y plaire chez notre géniteur. Nous entendons ma mère sortir enfin de son trou en fin d'après-midi pour aller préparer à manger, elle nous appelle pour passer à table, je peux remarquer qu'elle a une sale tête, les yeux rougis et gonflés, les traits tirés, elle paraît dix ans plus âgée. Je traite une nouvelle fois mon frère de crétin, mentalement puis nous essayons Kamille et moi d'avoir une conversation à peu près normale, on essaie même d'y faire participer ma mère, en vain. Retour dans notre petite univers le repas une fois fini, nous sommes toujours aussi calmes, comme s'il y avait un malaise entre nous alors que personnellement j'étais contente que ma petite amie soit avec moi dans ce moment compliqué. J'aurai voulu la remercier pour ça mais je ne trouve pas les mots, j'ai beau chercher, mise à part ''merci'' je ne vois pas quoi ajouter sur le coup. Elle vient s'allonger à côté de moi et me prend dans ses bras, me fais quelques bisous sur l'épaule, je vois où elle veut en venir mais je n'ai franchement pas la tête à ça, je veux juste simplement rester près d'elle, au calme, en attendant que ma peine se tasse. Je finis par fermer les yeux, blottie contre elle, et m'endors ainsi, la lumière de la chambre encore allumée.
Le lendemain, Kamille me réveille doucement, je suis tout sauf une lève tôt, surtout le week-end alors j'ai du mal à émerger de mon sommeil. Elle me dit que nous sommes seules, ma mère à laissé un mot disant qu'elle était partie finir les courses commencées la veille, je trouve cela étrange de sa part. Nous allons prendre notre douche ensemble, profitant d'avoir la maison pour nous, le lavage se transforme en moment câlin. Ma mère rentre alors que nous sommes encore sous l'eau, elle ne semble pas s'inquiéter pour nous, et se livre à sa petite routine dominicale en cuisine. Nous sortons de la salle de bain, séchées et habillées et allons la rejoindre pour savoir si elle a besoin d'aide. Nous avons droit à un refus appuyé d'un regard en coin qui nous signifie qu'elle savait très bien ce que nous fabriquions sous l'eau tiède. Nous dressons tout de même la table sans lui demander son avis, histoire de participer aux préparatifs, elle se sort une bouteille de vin et s'en sert un verre plein à ras bord. Je me dis qu'elle a la boisson facile en ce moment. Elle nous en propose mais nous refusons toutes les deux, préférant le soda. Des crackers font leur arrivée sur la table, nous en grignotons quelques uns tout en buvant nos verres. Je vois la bouteille de ma mère se vider petit à petit et elle commence à ressasser ses souvenirs comme l'autre jour. J'en ai marre de la voir ainsi, elle ne ressemble pas à la femme dynamique et forte que j'ai toujours connu, je me lève et décide de ranger les bouteilles. Elle râle, me disant de laisser son vin là, je lui rétorque qu'elle a assez bu pour la semaine et range sa boisson au réfrigérateur, tout en la laissant pester dans son coin. Elle me dit que je ne suis pas sa mère, que j'inverse les rôles, que je devrais lui rapporter sa bouteille sur le champs mais je ne cède pas alors elle se lève et nous déclare qu'elle va se coucher, je la laisse faire, nous aurons une conversation une fois qu'elle aura dessoûlé.
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Mes chroniques de lycée- épisode 2- Ma première fois
RomanceÀ la vue du titre ça ne va pas parler de glace alors les pucelles frigides et les coincées du fion... nextez. pour les autres, ceci est la suite de la vie de Titi et Kamille.