Ilona est morte.
Du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'on me jette en prison à perpétuité pour meurtres en série. Il se trouve qu'Ilona est vivante et qu'elle crie tout au fond de... Moi.
Je ne lui ferai pas le plaisir de l'écouter, non...
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Toute cette situation est invraisemblable, à tel point que j'aimerais que tout ceci ne soit qu'un rêve...
Mais nous y voilà.
La pluie tombe encore et encore, elle s'enchaîne à une vitesse folle et je ne comprends pas. Non, je ne comprends plus. Je vois flou à présent, ça me donne la nausée.
Je pensais que nous étions les méchants, je pensais que je mènerais tout le monde en bateau, mais non. C'est moi la marionnette, ce connard de directeur avait raison, je ne suis pas la reine de l'univers, je ne vaux rien. Je tourne la tête à droite puis à gauche, des dizaines de cadavres étaient étendus à perte de vue. Oui, je croyais qu'on était les méchants, mais encore une fois je me suis trompée. Il y a toujours plus épouvantable apparemment... Et c'est toujours ceux auxquels on s'attend le moins qui s'avèrent être les pires rapaces. J'ai beau être celle en qui tout le monde fondait de l'espoir, ça ne change rien au fait que je meurs maintenant, c'en est fini de moi.
Je me relève faiblement sur mes coudes en gémissant de douleur et pose mes deux genoux à terre pour, enfin, réussir à me lever et lui faire face. Il se tenait là, droit, immobile. Il était vide, complètement vide, je ne l'avais jamais vu comme ça. Comme si son âme s'était envolée...
J'étais essoufflée après ces plusieurs heures de luttes, et voilà que maintenant je ne savais plus quoi faire, plus quoi dire. Est-ce qu'il va bien? Que s'est-il passé pendant mon absence?
-Ethan... murmuré-je de ma faible voix.
Aucune expression ne ressortait, comme s'il était hypnotisé par son obscurité, comme si tout ce que l'on avait supporté ensemble jusqu'à maintenant, n'avait eu aucun effet. Pourtant, je suis pratiquement sûre qu'il a changé. Mais c'est si facile de cacher ses sentiments, d'être hypocrite et de mentir aux autres. Je ne le sais que trop bien.
Je m'approche lentement de lui mais il reste sur ses gardes, prenant quelques pas de recul en grinçant des dents.
-Mais qu'est-ce qu'il te prend? M'écrié-je à bout de nerfs.
-Tu ne peux pas comprendre. Personne ne peut me comprendre...
Je ferme les yeux un instant pour me concentrer sur ce que je devais lui dire dans cette situation.
-Laisse-moi essayer... tenté-je.
-Pourquoi faire? En quoi ça te concerne?!
Je me sens offusquée par sa réplique soudaine. Il ne peut sûrement pas comprendre ce que ça me fait en réalité. Il a refusé de me l'entendre dire mais j'ai toujours envie de le lui crier de tout mon être.
-Il fallait que je le fasse. Déclare-t-il de sa voix grave comme s'il souhaitait dédier cette phrase à son épitaphe.
-Quoi? Faire quoi?
Il évite mon regard, je peux sentir sa peine et ses remords à des kilomètres, mais mon regard dérive vers les corps autour de lui et je reconnais petit à petit les détenus qui l'accompagnaient. Est-ce que c'est lui qui a...?
