A l'intérieur du château volant, les gardes patrouillaient sans cesse. Pas de pause, ni de repos. De manière triste, le jeune homme les regardait arpenter l'immense bâtisse en long, en large et en travers. Il supposait la présence d'au minimum une centaine de soldats. Mais ils bougeaient sans cesse, avec des itinéraires de patrouille changeants. Impossible pour lui de trouver une méthode de comptage efficace. Bien que curieux, il avait abandonné l'idée de connaître précisément la taille de la garnison qui composait la défense du château dans le ciel. Manuel avait alors longuement interrogé Ego sur ce qui était arrivé aux Silridriss qui avaient pénétré son esprit lors de la création du Berserker, dans la cité d'Alikaross.
« - Ils sont morts. Lorsqu'ils ont pénétré ici, j'ai tout de suite considéré cela comme une violation de ton esprit. La bête aussi. Nous nous sommes mis d'accord sur sa libération, et sur les conditions de son retour dans sa tanière. Nous devions à la fois protéger ton monde intérieur, et sauvegarder ton corps physique. Nous n'avions pas le choix.
- On peut discuter avec elle ? Avait demandé Manuel sidéré.
- Non, pas à proprement parler. Seules tes envies, tes instincts les plus profonds l'atteignent. Tu peux passer un pacte avec elle, c'est difficile mais elle est prête à tout pour faire des destructions. Et attention au prix à payer : les traumatismes engendrés par la guerre n'ont peut-être pas d'incidences actuellement... mais rien ne dit qu'ils ne ressurgiront pas plus tard. Les tatouages que je porte n'ont pas toujours été là.
- Et Salida ? Elle n'a pas eu de problèmes elle lorsqu'elle est entrée ici.
- Oui, mais tu avais déjà une profonde amitié pour elle, et l'ordre de la maintenir en vie. Il n'y a donc eu aucun soucis. Ce ne fut pas le cas avec ces deux-là. »
Depuis cette discussion, Manuel, adossé à un rempart, regardait les orbites vides du crâne Silridriss tel un acteur de Hamlet.
Soudain, le loup blanc au regard vairon, stoppa les réflexions du jeune homme sur la présence des ossements dans le bâtiment : « Nous approchons, tes amis nous attendent.
- Allons-y. » Répondit simplement le jeune homme en se redressant et en posant le crâne sur un créneau.
Immédiatement, dans un fondu digne des grands films du cinéma les ténèbres le cernèrent. Autour de lui apparurent alors Nemaya et Fernand ainsi que leurs doubles oniriques.
« - Alors ? Demanda Manuel.
- J'accepte de jouer le jeu, mais pour un temps seulement, répondit la guerrière d'une voix claire et agréable.
- Le temps du conflit me suffira, répliqua le jeune homme.
- Holà tout le monde ! Calma de suite Fernand qui sentait la situation devenir aussi électrique que lorsqu'ils s'étaient séparés quelques heures auparavant. Les vis-à-vis des deux combattants n'étaient pas des loups pour rien : leurs caractères étaient sensiblement identiques. Solides, fiers, indépendants, décidés, droits dans leurs bottes et prêts à se battre si nécessaire. Les deux animaux grognèrent leurs mécontentements respectifs dans des positions de méfiance réciproque.
- Fernand m'a dit quels étaient tes objectifs, mais je veux te les entendre de ta bouche.
- Je veux vivre en paix avec ma femme sans avoir à me demander quand ces enfoirés viendront me chercher pour me mettre des chaînes.
- Il m'a aussi dit que tu voulais tous les massacrer.
- Si nécessaire, oui, et je n'hésiterai pas. Pas après ce qu'ils ont fait à toutes les personnes qu'ils rencontrent. »
VOUS LISEZ
Le conflit du Multivers - Tome 3/4 - Les cités d'argent [Terminée]
Science Fiction[Nécessite la lecture complète des Tomes 1 & 2] Les Berserkers et les Chimères sont retournés sur le champ de bataille. Mais si les avancées sont prometteuses, les ripostes Silridriss sont elles aussi terriblement efficaces. Pourtant, au milieu de c...