Double face

CHAPTER FORTY ONE

Luciana entra, et ses yeux parcoururent la pièce sombre l'air perdu avant de se poser sur moi, et je pu voir aussitôt que ça n'allait pas.

-Bonsoir mon amour. Lui dis-je en m'approchant pour lui tendre le bouquet de fleurs qu'elle prit, puis je me pencha pour l'embrasser.

Ses lèvres étaient chaudes et humides et avaient un goût salé. Je me redressa pour la regarder.

-Ça ne va pas ? Lui demandais-je en la regardant inquiet.

La peau autour de ses yeux étaient sombre et ses joues creuses. Qu'est-ce qui pouvait donc la mettre dans cet état ?

-Harry, il faut qu'on parle. Me dit-elle en plongeant son regard dans le mien.

Une étrange boule de stress prit place dans mon estomac alors que je hochais la tête et me poussais pour la laisser passer. Elle s'installa sur le canapé et déposa le bouquet sur la table face à elle puis me regarda m'invitant à m'asseoir également, ce que je fis. Elle inspira un grand coup.

-Écoute, ce que je vais te dire n'est pas simple et je veux que tu saches que je ne t'impose rien.

Je l'arrêta en prenant ses mains dans les miennes quand j'entendis sa voix trembler et elle me regarda.

-Peu importe le problème, on le surmontera ensemble, ok ? Lui dis-je en essayant de m'en convaincre également.

Elle secoua la tête.

-J'aimerai que ce soit si simple... Souffla-t-elle avant que des larmes ne coulent de ses jolis yeux sombres.

-Hey... Murmurais-je en les essuyant ne comprenant pas son état. Dis moi je t'en prie, qu'est ce qui ne va pas ? Qu'est-ce que je peux faire ?

Elle pleura pendant quelques instants puis pleine de détermination, releva les yeux vers moi.

-Je suis enceinte Harry.

Aucun son ne sortit de ma bouche. Mon cœur avait cessé de battre. Je n'entendais plus rien autour de moi que ces mots qui résonnaient comme un cauchemar qui tournait en boucle dans mon esprit.

-Je t'en prie, dis quelque chose... Dit Luciana l'air tellement désespéré.

Mais aucun mot ne vint. J'espérais une bonne mauvaise blague, mais j'avais bien l'impression que ça ne l'était pas. Je me releva et commença à faire les cent pas comme un animal en cage. Ce n'était pas possible.

-Quand ? Fut la seule chose que j'arriva à dire.

-Pendant nos vacances...

Cela faisait donc bientôt trois mois. C'était la seule fois où nous ne nous étions pas protégés, je ne pouvais pas croire à tant de malchance. Tout était parfais jusque là, je ne voulais pas y croire.

-Je n'en veux pas.

-Tu sais que je n'avorterais pas.

-Alors ça va poser problème.

Il y eut une minute de silence avant qu'elle ne reprenne.

-Je ne te forcerais pas à l'élever, je l'assumerais seule.

Une colère grandissante monta en moi et mon poing frappa lourdement le mur. La seconde d'après j'entendis la porte claquer et je ne bougea pas.

*PDV LUCIANA*

J'étais dans ma voiture, en larmes, et je roulais sans savoir où j'allais. Je savais qu'Harry était contre fonder une famille, mais je ne m'attendais pas à une réaction si violente de sa part. Je ne lui imposerais pas ce bébé, je pourrais l'assumer seule sans problème, mais mettre un terme à ma relation avec Harry me brisait le cœur, pourtant il n'y avait pas d'autre solution étant donné la situation. J'aurai au moins mon enfant, qui me rappellera l'amour avec lequel il avait été créé.

Je m'arrêta dans un petit hôtel après une bonne heure de route dans la nuit noire et décida d'y prendre une chambre. Je n'avais aucun vêtement de rechange, aucune affaire, mais j'étais exténuée.

Quand ma tête toucha l'oreiller je ferma les yeux et commença à imaginer ma nouvelle vie. Une vie de mère aimante mais brisée de ne pas être avec l'homme qu'elle aimait. Et sur ces pensées je m'endormis.

***
Cela faisait maintenant trois semaines que je n'avais aucune nouvelle d'Harry. J'avais décidé de lui laisser le temps de se remettre de tout ça mais tristement il n'avait pas chercher à prendre de mes nouvelles non plus. Je n'étais pas retourné au travail depuis, seulement pour y déposer mon arrêt de travail, et je vivais chez Jake.

Les nausées s'étaient calmées et depuis que je savais que j'étais enceinte mon ventre avait commencer à gonfler. Chaque fois que je passais devant une glace je le regardait en souriant tout en pensant à combien j'aimais déjà cet enfant. Et puis il n'aurait peut-être pas de père mais au moins un tonton complètement gaga qui avait déjà acheté tout un tas de jouets et de vêtements proclamant qu'il fallait lui apprendre les bases de la mode dès son plus jeune âge. Jake et Austin étaient tellement heureux de vivre cette grossesse avec moi, et j'étais heureuse de les avoir à mes côtés. Je voyais maintenant l'avenir sous un jour moins sombre. Mais je savais que je ne pourrais pas être complètement heureuse en restant ici, dans cette ville qui me rappellerais trop de souvenirs, je devais partir.