ASSYA : LA FEMME QUI A TENU TÊTE AU PHARAON
Assya bint Mozahim Obaid Adayane, épouse de Pharaon était l'une des femmes citées dans le Coran. Allah dit :
« Dieu fit un exemple, pour ceux qui croient, de la femme de Pharaon, quand elle dit : « Seigneur, bâtis-moi près de Toi une demeure au Paradis, et sauve-moi de Pharaon et de ses oeuvres. Sauve-moi d'un peuple d'iniquité. » »
(Sourate 66 verset 11)Allah dit :
« La femme de Pharaon dit : « Fraîcheur des yeux pour toi et pour moi! Ne le tuez pas, peut-être nous rendra-t-il service ou l'adopterons-nous pour enfant » – ils ne se doutaient alors de rien ! »
(Sourate 28 verset 9)D'après Ibn Abbas (Que Dieu soit satisfait de lui), l'envoyé d'Allah a dit :
« Les maîtresses des femmes du Paradis sont Marie, fille de Joachim, puis Fatima, puis Khadija, puis Assya épouse du Pharaon. »
(Rapporté par Ibn 'Asâkir)Ibn Abbas (Que Dieu soit satisfait de lui) a dit : « L'envoyé d'Allah a tracé par terre quatre traits et a dit :
« Savez-vous ce que c'est ? »Ils ont dit : « Dieu et son Messager le savent ! » Le Prophète (PSL) a répondu : "Les privilégiées des femmes du Paradis sont Khadija fille de Khuwaylid, Fatima fille de Muhammad, Marie fille de Imrane et Assya fille Mozahim épouse du Pharaon".
(Rapporté par Nassa'i, Abü Ya'la et Ibn 'Asâkir).L'histoire d'Assya commence très tôt, dès le jour où en compagnie de son mari, elle se trouvait au bord du Nil.
Pharaon se reposait en effet au moment où ses hommes repêchèrent une boite dans laquelle se trouvait un bébé qui semblait avoir été abandonné. A la demande insistante de son épouse, Pharaon accepta de garder l'enfant, n'ayant pu procréer jusque-là.
C'est ainsi que Moussa grandit dans le palais de leur grand ennemi, et Assya, la femme de Pharaon s'attacha énormément à lui, le considérant comme son propre fils.
Au fur et à mesure que les années passaient, Assya voyait l'enfant s'épanouir et devenir un jeune homme beau et fort. Elle craignait souvent pour lui l'injustice de son mari, et cette inquiétude devint constante lorsqu'elle fut informée de la nouvelle de la Révélation.
Mais en même temps, elle en ressentit un grand soulagement.
Jamais en effet elle n'avait été dupe des pouvoirs surhumains que son mari prétendait avoir. Jamais non plus elle n'avait été intimidée par ses vociférations, et il lui faisait beaucoup de peine de voir les sujets se prosterner devant Pharaon et l'adorer comme il l'exigeait c'est-à-dire comme ce dieu qu'il voulait être. Ne répétait-il pas souvent, comme pour s'en convaincre lui-même qu'il était leur dieu suprême ?
Pour sa part, elle avait la conviction qu'il n'était qu'un mortel, et par conséquent attendait avec impatience 1'Envoyé de Dieu qui la délivrerait de cette situation intenable.
Le jour vint où son fils adoptif fut forcé de quitter le palais afin d'éviter la colère de Pharaon. La souffrance d'Assya fut énorme d'autant plus qu'elle ne pouvait en parler à personne. Elle apprit alors que le mari de sa coiffeuse avait sauvé la vie de Moussa en l'informant de la mort certaine qui l'attendait s'il ne partait pas immédiatement. C'est ainsi qu'elle découvrit une confidente fidèle, car elles partageaient toutes 1es deux la même foi en Dieu et savaient Pharaon impuissant contre elles, tant qu'elles trouvaient refuge auprès de DIEU. Maintenant qu'elle n'était plus tout à fait seule, elle pouvait mieux supporter sa souffrance et son inquiétude, car elle avait quelqu'un avec qui les partager et qui pouvait la soulager un peu.
Beaucoup de temps passa avant qu'elle n'apprenne que Moussa était enfin de retour et qu'il avait demandé à être reçu par Pharaon. Elle fut impatiente d'entendre ce que ce fils adoptif qu'elle chérissait tant avait à dire. Par conséquent, elle se cacha derrière des tentures pour écouter le message dont était porteur Moussa, sans douter un seul instant qu'il ne pouvait apporter que de bonnes nouvelles.
De la place de choix qu'elle s'était réservée, elle put entendre que Moussa venait auprès de Pharaon avec la mission dont Dieu l'avait chargé, celle de l'appeler à craindre Dieu et de croire en Lui. Par la même occasion, il demanda que les juifs, que Pharaon tenait en esclavage, soient libérés.
Assya écouta ces paroles avec beaucoup de plaisir, et toute l'inquiétude dans laquelle elle avait vécu jusque-là disparut comme par enchantement. Elle venait en effet d'avoir la conviction que Moussa était bel et bien un Envoyé de Dieu, et elle eut foi en lui spontanément, entrant ainsi dans la liste des premiers croyants.
Dans les jours qui suivirent, Assya ne put avoir de nouvelles de Moussa que par t'intermédiaire de la coiffeuse de ses filles, qui était également l'une des rares personnes à connaître la foi de l'épouse de Pharaon. Ce dernier ne tarda pas a être informé par sa fille que la coiffeuse était une fidèle de Moussa et il décida aussitôt de la mettre à mort, dès qu'il eut constaté de fait que la femme avait une foi tenace et refusait de renier sa croyance en Dieu. C'est ainsi que la pauvre femme fut brûlée vive, après qu'on lui eut infligé l'une des pires souffrances que puisse vivre une mère: celui de voir ses enfants jetés l'un après l'autre dans le feu.
Assya observait ce spectacle depuis ses appartements, impuissante de sauver son amie et confidente. Elle ne put cependant s'empêcher de maudire son époux. Ce dernier entendit ce qu'elle disait et il comprit aussitôt que sa propre femme était l'une des fidèles de Moussa qu'il pourchassait avec une fureur sans bornes. Assya fut donc emprisonnée a son tour, mais malgré toutes les intimidations, toutes les menaces que PHARAON proféra, sa foi resta inébranlable et ne faillit à aucun moment. Comme il ne parvenait pas à faire changer d'avis sa femme, Pharaon condamna sa femme à être écartelée.
Pendant qu'on lui faisait subir le supplice, la pieuse femme ne fit que maudire Pharaon et son peuple injuste qui continuait à adorer une créature de Dieu et refusait d'adorer son Créateur. Avant de mourir, elle se tourna vers Dieu pour adresser une dernière prière:
« Seigneur! Construis-moi auprès de Toi une maison au Paradis. Sauve-moi de Pharaon et de ses agissements et sauve-moi de la gente injuste. »
(Sourate l'Interdiction verset 11)Allah, connaissant la sincérité de sa foi, répondit favorablement à sa prière et elle mourut en martyr, devenant ainsi un exemple de foi et d'endurance.
Allah dit d'elle en effet: « Dieu fit un exemple de ceux qui ont cru en la femme de Pharaon. »
(Sourate L'interdiction, verset 11)Allahou Akbarou.
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