La foi véritable

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La foi véritable

Ce texte est un discours radiodiffusé, prononcé par le Sheikh Ahmad Kuftârû sur les ondes de la radio syrienne, le 13 avril 1961.

Chers frères,

Le Messager d'Allâh - paix et bénédictions sur lui - dit : « La foi n'est ni une affaire d'apparence ni une affaire de prétention, la foi c'est ce qui est installé dans le cœur et vérifié par les actes. » [1]

De même, le Très-Haut dit : « Ceux qui sont pénétrés de la crainte de leur Seigneur, qui croient aux versets de leur Seigneur, qui n'associent rien à leur Seigneur, qui donnent ce qu'ils donnent, tandis que leurs cœurs sont pleins de crainte à la pensée qu'ils doivent retourner à leur Seigneur. Ceux-là se précipitent vers les bonnes actions et sont les premiers à les accomplir. » [2]

Telles sont les caractéristiques des croyants. Telles sont les qualités de la foi dont sont empreints les croyants.

Vois-tu, cher frère, si l'on te présentait une chose comme étant du musc et que tu la trouvais malodorante, croirais-tu ce qu'on te dit ? Si l'on te proposait une chose qui ressemble au miel, mais dont le goût est amer, ne te moquerais-tu pas de celui qui appelle cela du miel ou qui chercherait à le vendre cher ? Il en est de même avec la foi. Elle n'est pas un habit qu'on revêt, ni une tunique dont on se pare, ni une appellation usurpée, ni un souhait que tu caresses de ton imagination.

La foi est ce qui fait le bonheur de son porteur dans la vie d'ici-bas et assure son salut le jour dernier.

La foi est cette lumière divine installée dans un cœur sain et pur, soumis et en constante remémoration de Dieu.

La foi est comparable à des ondes électriques émanant de ce cœur et illuminant la raison et la pensée.

La foi est une force électromotrice qui embellit et qui pousse les membres et les facultés humaines, au travers de cette force lumineuse, vers des œuvres méritoires, des qualités nobles, et de bonnes manières.

Le Prophète - paix et bénédictions sur lui - dit : « Craignez la clairvoyance du croyant car celui-ci voit grâce à la lumière de Dieu. » [3]

La foi, chers frères et sœurs, fait ressentir à son détenteur que Dieu est plus proche de lui que sa veine jugulaire, et qu'Il est avec l'homme où qu'il soit : « Pas de conversation secrète entre trois sans qu'Il ne soit leur quatrième, ni entre cinq sans qu'Il ne soit leur sixième, ni moins ni plus que cela sans qu'Il ne soit avec eux, là où ils se trouvent. Ensuite, Il les informera au Jour de la Résurrection, de ce qu'ils faisaient, car Allah est Omniscient. » [4]

La foi véritable suscite dans le cœur du croyant des sentiments de crainte, de respect et de glorification vis-à-vis de Dieu. Le Prophète - paix et bénédictions sur lui - disait : « Je suis celui d'entre vous qui éprouve le plus de crainte envers Dieu. » [5] Il priait la majeure partie de la nuit, ses yeux débordant de larmes, son cœur empli de la Majesté de Dieu et de la crainte qui Lui est due, ses membres étant quiets et soumis devant Dieu. Et malgré tout, il disait : « Si Dieu nous tenait rigueur à Jésus fils de Marie et à moi-même, pour ce que ces deux-là ont récolté - en montrant son index et son majeur -, Il nous châtierait et ce ne serait que justice. » [6]

Un jour, voyant un oiseau perché sur un arbre, Abû Bakr dit : « J'aurais voulu être comme toi l'oiseau, et ne pas avoir été créé en tant qu'humain. »

De même, le visage de 'Umar Ibn Al-Khattâb comportait deux rides noires creusées par les larmes, tellement il pleurait par crainte de Dieu, lui qui était le vainqueur de Chosroès et de César.

Il lui arrivait souvent de s'évanouir par crainte de Dieu, à l'écoute d'un verset du Coran. Il en restait alors malade plusieurs jours. Un jour, il ramassa une plante et dit : « Si seulement je pouvais être cette plante, si je pouvais n'être rien de significatif, si l'on pouvait m'oublier totalement, si ma mère ne m'avait point mis au monde... »

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