Garder son calme

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Très chères personnes qui lisez mes articles,

Comme tous les 36 du mois, je fais un petit tour sur mon compte Wattpad et découvre avec étonnement que vous êtes presque cinq mille à avoir lu ces articles. Etant donné que mon niveau de maths frôle celui du cloporte, j'ai bien vérifié mais non, c'est bien ça. Je n'arrive simplement pas à y croire, mais sachez que ça me touche beaucoup, je suis pas loin de verser une petite larme. D'abord parce que je me sens un peu utile, si ça vous apporte quelque chose, ensuite parce que ça veut dire que vous vous sentez concerné.e.s par la cause et c'est super. Sans plus attendre, je vous largue donc le nouvel article et on se retrouve dans un moment!


Bien que le titre de cet article n'ait rien de très clair, on va parler ici d'abus. D'abus de pouvoir, d'abus sexuel, d'abus de confiance. Comme toute bonne étudiante (haha) que je suis, je vais commencer par définir les termes du sujet (je pars en déformation professionnelle). L'abus, selon le Larousse, pour les gens qui se demanderaient, se caractérise par le "mauvais emploi, usage excessif ou injuste de quelque chose" ainsi que le "Fait d'outrepasser certains droits, de sortir d'une norme, d'une règle ". Voilà, donc l'abus, c'est dépasser les droits que l'on a déjà. Après, ça ne veut surtout pas dire que pour ne pas être dans l'abus, il faut suivre aveuglément toutes les lois, les lois elles mêmes abusent parfois. En fait, ça va dépendre d'une notion à la fois globale et personnelle des droits. Bref, nous pourrions très facilement dévier sur un sujet de philo qui serait très intéressant, mais n'ayant pas 4h devant moi, je vous laisse y réfléchir pour amener mon premier exemple. 

L'abus va être une notion très différente selon qui elle concerne. C'est rarement quelque chose qui concerne une seule personne, on peut difficilement abuser de sa propre confiance, et c'est pour ça que c'est une notion très délicate et qui balance beaucoup. Comment savoir si ce que l'on fait sera ressenti par l'autre comme de l'abus? On peut réellement se demander où est la limite, comment le ressentir. Même si c'est compliqué et inquiétant, remettre ses actions en questions est super important. Après c'est pas avec toutes les actions: finir le pot de confiture, ça va, quoique si vous le remettez vide au frigo après, c'est un peu abusé. Non, je coupe direct la machine à conneries ou vous êtes mal barré.é.s.

Je parle évidemment de choses bien plus sérieuses. Prenez par exemple le cas fréquent qui est l'abus de pouvoir, chose qui peut facilement dévier sur l'abus sexuel. C'est se servir de la situation de supériorité que l'on a sur l'autre pour obtenir ce que l'on veut, un peu comme le chantage en quelques sortes. L'abus de pouvoir, ça peut être forcer quelqu'un à travailler plus sous prétexte que l'on est son supérieur, ou même se sentir légitime de faire une chose à quelqu'un parce qu'on pense la dominer. Avec un peu de chance, l'abuseur/se trouvera une bonne poire bien timide qui ne dira rien et le tour est joué, on a trouvé un nouveau toutou. 

On va prendre un exemple, très fréquent et pourtant duquel on ne parle pas assez: l'abus entre amis ou dans le couple. Beaucoup de personnes vivent des fois une amitié très ambiguë avec d'autres gens, ce qui prête à confusion pour beaucoup de personnes. Comment savoir, dans cette relation particulière, où s'arrête l'envie de l'autre? Deux personnes qui se tournent autour n'auront pas la même limite sans en parler avant et c'est normal! C'est souvent un sujet un peu tabou, qui casse la romance qui peut commencer à se créer. Et pourtant, c'est tellement important de savoir si quelqu'un est aussi prêt.e que nous pour faire certaines choses, de savoir si on ne le brusque pas, si on ne force pas la main et que la personne consent pour nous faire plaisir. C'est aussi pour ça que je débouche sur un sujet totalement lié à l'abus: le fait de s'écouter. 

Cette phrase peut paraître terriblement niaiseuse ou sortie d'un magasine nullissime "girly", c'est pas grave. Je vous dis clairement que vous risquez en écoutant pas ce que vous voulez vraiment. Assurez vous de savoir vraiment ce que vous voulez pour vous sentir en accord avec vous mêmes et bien dans les situations. Une fois qu'on s'écoute soi, on peut faire attention beaucoup plus facilement à ce que les autres peuvent ressentir, autrement dit, une fois qu'on s'est écouté.e, on peut plus facilement écouter et repérer les gens qui ont besoin de s'écouter que si on tente à tout pris de cacher qui on est ou ce qu'on pense. C'est pour ça que je ne le répéterai jamais assez mais écoutez vous et assumez vous. Vous n'êtes pas prêt.e.s pour être en couple, coucher avec cette personne, puisque c'est principalement le sujet, même si tous vos ami.e.s l'ont déjà fait, tant pis. ça aide beaucoup de ne pas se sentir seul.e au monde avec sa décision et vous pouvez être certain.e que beaucoup pensent comme vous. S'écouter soi, c'est une manière de repousser l'abus, parce que vous savez, au moins vous, où est la limite, et vous ferez en sorte qu'elle ne soit pas dépassée. 

Mais ça, ça concerne principalement les personnes qui pourraient être abusées. Des fois, on abuse ou quelqu'un abuse sans même s'en rendre compte, et c'est là le plus dangereux. Des fois, l'abus se transforme en agression, en viol, et c'est bien plus difficile. Quand on est la victime, c'est important de se rappeler que l'on est pas seul.e, et que malgré la déficience totale de la justice française, il existe des gens qui l'on vécu, des gens qui peuvent comprendre, aider, écouter. D'où l'importance de repérer l'abus, parce qu'on peut aussi abuser sans le réaliser. Je ne suis pas sure que toutes les personnes qui abusent des autres aient assez de cervelle pour le comprendre, mais faire attention à ne pas brusquer ou forcer les autres est aussi une chose très importante. Ce n'est pas forcément en ayant un comportement égoïste que l'on abuse (quoique), mais surtout en ne faisant pas attention aux avis, aux idées, aux sentiments d'une autre personne. Et c'est tout aussi important de rester vigilant.e même si on connait bien la personne. Si on connait bien l'autre, on peut se dire que cette personne nous aime, qu'elle nous pardonnera. Peut-être que cette personne pardonnera, peut-être une fois, peut-être deux, jusqu'au point de non retour. 

On arrive alors sur l'abus de confiance. Admettez que vous mentez à quelqu'un, plusieurs fois, et que cette personne le découvre, ou alors que vous forciez une personne à faire ce qu'elle ne sent pas sous prétexte qu'elle vous aime, et qu'elle vous le doit bien. ça c'est de l'abus. Parce que respecter sa propre volonté est tout aussi important que de respecter celle de l'autre. Peut-être que ça demande un peu trop de finesse pour certain.e.s, puisque déceler ce que l'autre ressent c'est compliqué, mais je vous en prie, assurez vous de ne pas forcer quelqu'un à faire un truc qu'il ou elle ne sent pas. 

En écrivant cet article, j'ai anticipé une question que l'on m'a déjà posée: par exemple, être seins nus sur une plage, est-ce que c'est de l'abus? Parce que tout le monde n'a peut être pas envie de voir ça. 

Ce à quoi, j'espère vous entendre répondre que non, ce n'est pas de l'abus parce que des seins ne sont pas toujours sexuels et que ce n'est pas pour les exposer à la vue du monde, mais par confort, ou volonté de bronzage.

Et après, on va dire: mais alors, un gars qui t'envoie une dickpic, c'est la même chose!

Et c'est à ce moment qu'on répond à notre très cher interlocuteur, appelons le Robert: non Bob, ce n'est pas la même chose. Parce qu'une photo est un message privé, non consenti si non réclamé et qu'elle expose des parties intimes, chose que ne sont pas forcément les seins sinon, les hommes les cacheraient aussi. C'est ce qui différencie l'abus de la liberté. 

Alors je compte sur vous pour réfléchir à la limite: quand est-ce que j'abuse? Quand est-ce que je respecte à la fois ma décision et la volonté de l'autre? La nuance est très fine, différente dans chaque situation, mais c'est mieux d'éviter de faire du mal sans s'en rendre compte: mieux vaut prévenir que guérir. Et puis ça peut être un sujet de réflexion fort intéressant, que de capter les autres. Je rappelle bien évidemment que ne pas abuser les autres ne veut pas dire se courber à leurs moindres désirs, mais voir ce qui est "trop" et ce qui est acceptable, des fois s'en rendre compte autrement qu'avec les mots, par les attitudes, les expressions, pour au final réussir à faire venir les mots. 

J'espère que ce sujet, plus sérieux que d'habitude, aura contenté vos petites pupilles et que vous serez toujours autant à me lire! Merci d'y porter de l'intérêt, et encore une fois, en discuter avec vous me fait toujours plaisir!

Je vous fait un bisou sur le coude, et j'espère à très vite!

Camille

Articles d'une féministe en colèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant