Mes secrets sont aussi les votres

1.3K 73 3
                                    

Chapitre 19 :

Allongé dans le transat sur le balcon sur le côté droit de ma chambre je regardais le ciel de cette nuit d'été. J'étais sortis pour me calmer les nerfs, Juliette les avait torturé d'une si délicieuse manière que même quelques heures plus tard je ne trouvais toujours pas le sommeil.
Depuis que j'étais dehors je ne pouvais m'empêcher d'espionner le moindre de ses bruits. Elle tournait énormément, elle gigotait beaucoup, dormait elle ou, comme moi, ne trouvait elle pas le sommeil ? Je me dis plus attentif quand je l'entendis de lever. Elle prit un objet dans un tiroir et passa le tableau de sa chambre.
Je me dressais à mon tour et passa dans ma chambre, elle sortait du bureau. Où pouvait elle aller ?
Curieux et sans sommeil je décidais de la suivre. Cette fille était une énigme qu'il me plaisait à élucider, élément par élément, jusqu'à la mettre à nue, dans les deux sens si j'osais le dire.
Je sortis du bureau à mon tour et vis une lumière au bout du couloir et supposais que c'était son portable.
Je l'a suivis jusqu'à l'aile opposée du manoir, ma vision nocturne était telle que je n'avais pas besoin de lumière, elle ne pouvait pas se douter que je la suivais.
Elle descendit jusqu'au rez de chaussé, je devins perplexe quand elle trouva, après un moment, la lingerie.
Elle alluma les lumières et de pencha vers l'une des machines qui devaient laver le linge. Elle resta un moment accroupi devant à tâter des boutons et cadrans de la machine. Je supposais qu'elle cherchait comment la faire fonctionner, enfin elle l'ouvrit et y plaça un objet ainsi qu'un sachet de produit de lavage qu'elle avait tenu sous le bras. Elle lança la machine à laver sur "tissus doux" et s'écarta.
Je fus à deux doigts d'exploser de rire en voyant sa peluche délavée dans la machine. Elle s'assit en face et observa son lapin commencer à tourner.
Je n'osais pas l'interrompre mais c'était si tentant de faire apparaître un délicieux rouge sur ses joues. Je pris discrètement son portable qu'elle avait laissé à l'entrée de la pièce et la prit en photo. J'envoyais la photo sur l'ordinateur et la supprima après pour qu'elle ne la découvre pas avant samedi prochain.

***

Je regardais Mr Pantoufle tourner. C'était idiot. Je n'avais pas besoin de le laver.
Mais avec ce qui c'était passé avec Matthieu je n'arrivais pas à dormir. Je m'étais dis qu'en descendant laver Mr Pantoufle je retrouverais mon calme et un semblant de sérénité. Cela marchait.
Pour le laver je n'aurais pas du avoir à venir en pleine nuit mais j'aimais la tranquillité quand Mr Pantoufle prenait son bain. Je faisais ainsi depuis que ma mère m'avait apprit à utiliser les machines à laver quand j'avais sept ans, même avant elle me laisser seule face à ma peluche pendant ses moments là.
Rester ici à l'observer tourner était reposant. Pour moi cela a toujours eut de l'importance de rester ici avec lui pendant qu'il avait le tournis, pendant qu'il souffrait. Il était bien présent quand moi je souffrais.
Il était là au collège quand Kevin Dertrou et sa bande s'étaient moqué de mon grand frère qui venait, à seize ans, de reconnaître son homosexualité. Je les avais détester avec mon impuissance de petite fille, Julien était trop merveilleux pour mériter d'être insulter de "tafiole" ou de "pédé".
Mr Pantoufle était aussi présent quand j'ai quitté Tonio.
- Que faites vous ici ?
Je sursautais, je vis devant la porte : Matthieu diablement séduisant et torse nu.
- Je réfléchis et vous ?
- Je vous ai entendu sortir, curieux et pas vraiment fatigué je vous ai suivis. Pourquoi faites vous cela ? Demanda-t-il en indiquant ma peluche du menton. Il vous aurait suffit de le donner à un domestique.
- C'est important pour moi. Une sorte de rituel depuis mon enfance. Une ancre arrimée quand tout change.
Il vint s'assoir à côté de moi sur le sol. Je me raprochais de sa chaleur corporelle, la pièce me paru comme froide comparée à lui. Il me laissa même poser la tête sur son épaule.
- À quoi pensiez vous ? Vous sembliez si triste.
- Rien de vraiment triste, juste une erreur.
Il attendait tout de même une réponse le goujat !
- Tonio, finis je par lâcher.
Il ne me posa pas la question qui lui brûlait les lèvres : que c'était il passé ?
Je ne savais pas si j'avais envie de lui raconter. C'était tellement banale et sans intérêt. J'avais juste été berné par un homme en qui a défaut d'amour profond j'avais de l'affection et de la confiance.
Matthieu me prit la main et commença à jouer avec mes doigts, me détendant, ces petits contacts étaient délicieux.
Peut être ne se moquerait il pas ? Le connaissant il le fera mais pas maintenant, pas alors que j'étais vulnérable.
- Il y a cinq ans j'ai rencontré l'archétype du séducteur à l'eau de rose : italien, poète, brun et avec de beaux yeux bleus. J'étais flattée qu'il s'intéresse à moi, sur le campus j'étais la for en couleur. On est sortit ensemble assez vite. Il rentrait régulièrement en Italie, soit dit en pour aider son père. Il emménagea dans mon loft dans l'année... Le jour de mes 22 ans il m'a demandé en mariage. Toujours aussi romantique... Et parfois trop. Je me trouvais bête de ne pas pouvoir apprécier ce romantisme d'un autre âge alors que mes amies se plaignaient de leur copain qui passaient leurs soirées à jouer à FIFA... J'avais conscience d'être seulement amoureuse et de lui mentir quand je lui disais l'aimer. Je me disais que peut être ma capacité à aimer s'arrêtait là. Alors je le laissais être amoureux pour deux, il le faisait très bien. Quelques semaines après nos fiançailles j'étais seule au loft quand le téléphone fixe sonna. C'était du ministère de l'immigration. Ils demandaient à parler à Tonio, je leur appris qu'il était absent et que j'étais sa fiancée. Ils m'ont demandé pourquoi nous vivions au dessus de nos moyens. J'ai appris peu après que si ils voulaient savoir c'est parce que Tonio rendait service à un cousin dans la mafia sicilienne de temps en temps. Je leur appris que nos moyens nous venait de mon salaire. Même si j'étais encore à la fac je travaillais déjà comme journaliste. Et c'est là que l'homme du ministère m'a apellé Mlle Aloni et il a dit que quand on avait quatre enfants toujours résident en Italie cela devait être dure de s'offrir des vacances en Espagne. Je lui dis qui j'étais et qu'il devait faire erreur mais non. Il m'a aussi appris que Tonio se voyait refuser la nationalité française, à cause de ses liens avec son cousin mafieux. Quand il est rentré je lui ai demandé la vérité dans sa totalité, il n'a même pas tenter de nier, il a tout dit mais a voulu me faire croire qu'il les avait quitté pour moi. Je lui ai dis que je trouvais cela encore plus répugnant d'abandonner une femme avec quatre enfants dont un qui n'avait même pas un an.
- Alors il..., tenta de formuler Matthieu.
- Oui, il a continué à fréquenter Mlle Aloni pendant notre relation. Dégoûtée je lui ai demandé de partir et de ne jamais revenir chez moi, j'ai offerts ses affaires à la croix rouge.
- L'avez vous revu depuis ?
- Moi non mais Julien oui. Mon frère est une personne très calme mais... Je suis son trésor. Nous avons le même style de relation qu'entre Christ et vous mais dans les liens du sang. Il est allé trouvé Tonio qui squattait chez un ami à Paris et l'a tabassé. Tonio est plus fort que Julien mais il était poussé par la colère et le ressentiment.
- Vous méritez mieux que ce Don Juan paresseux, dit il un peu bourru.
Il devait penser qu'il devait dire quelque chose pour me remonter le moral mais ne semblait pas trouver quoi, je trouvais son dilemme trop mignon. Il était comme un petit garçon.
- C'est gentil, merci.
- Je peux rester avec vous jusqu'à la fin ? Demanda-t-il en montrant la machine à laver.
- Bien sûre mais raconter moi des choses que vous aussi.
- Chrisg m'a dit qu'elle vous a déjà parler de la sombre histoire de ma première mutation, je ne vois pas quoi d'autre raconter.
- Vous pouvez... Cherchais je. Me raconter comment vous avez vécu la mort de votre père, sauf si cela vous gêne trop !
- Non, ça va aller... C'était il y a environ dix ans. J'étais très proche de mon père et il était très fière de moi. Nous passions nos journées ensemble, j'aimais apprendre à être un Alpha. Mais ce fut un coup dure pour toute la famille. Peut être pas pour Tom, il n'avait que trois ans, je pense être la figure paternelle de sa jeune vie.
- Vous aviez 17 ans, ne vous trouviez vous pas trop jeune pour être Alpha ?
- Oh si ! Pire encore mes ennemis voyaient en moi une proie facile. Je me suis battu au corps à corps avec des loups de d'autre territoire mais aussi du mien. J'ai défendu ma place à notre manière, une manière très agressive. Arthur et ses alliés m'envoyèrent plus d'un assassin. C'est pour cela que ma chambre est aussi renforcé que mon bureau. Christ et les autres ne pouvaient plus sortir du manoir sans risque d'être kidnappés. Je devenais irritable à force de ne plus réussir à dormir. Je devenais fou en imaginant ce qui pourrait leur arriver si je faiblissais. C'est pour cela qu'au début j'étais contre le mariage de Christ. La laisser partir ? Non, elle serait kidnappée avant d'arriver chez Jérémie.
- Comment cela s'est il résolu ? Vous ne semblez plus avoir ce genre de problème.
- Tout simplement. J'ai fais ce que nous faisons depuis la nuit des temps : j'ai prouvé ma domination. J'ai asservi les chefs rebelles allant jusqu'à passer pour un tyran. J'ai renvoyé mes assassins avec une morsure dans le cou jusqu'à avoir le contrôle que eux et je leur ordonnais de tuer leur Alpha. Ils finissaient tué par les gardes du corps de ces Alphas. Petit à petit il n'y a plus eut d'assassin et les rébellions perdirent de leur importante. Les petits ont pût regagner leur école et moi j'ai pus commencer à faire fortune dans l'électronique.
La machine à laver sonna, je mis Mr Pantoufle dans le sèche linge. Ne voulant pas interrompre trop longtemps Matthieu je me dépêchais de lancer le programme avant de revenir à ses côtés, la tête sur son épaule.
- Vous êtes très fort, sans vouloir vous lancer des fleurs ! N'importe qui aurait perdu confiance.
- J'ai perdu la foi, une fois. Après un dîner où Christ m'avait demandé l'autorisation de se rentre à Paris pour passer un concours. Je lui avais dis non mais elle insistait, elle n'en pouvait plus de vivre en prison. J'ai craqué, j'ai tapé des poings sur la table la cassant ainsi que tout ce qui était fragile dessus. Craignant de faire du mal à ma sœur ou à un autre membre de ma famille je suis sortit courir. Je courrais depuis plusieurs minutes quand j'ai remarqué que ma mère me suivait. Elle me demanda de la suivre. Nous allâmes jusqu'à l'extrémité que du domaine. Dans ce coin-ci il n'y avait qu'une pierre, posée en mémoire à mon père par Kat et Gwen. La Pierre se trouvait juste devant un arbre qui s'était courbé sous une tempête, mon père aimait beaucoup ce que cet arbre symbolisait : il avait été à deux doigts de toucher le sol mais il était plus fort que cela. Plus fort que la tempête qui s'était acharnée à tenter de le faire tomber. Et là j'ai compris ce que ma mère voulait me rappeler. J'étais comme l'arbre. On me poussait mais je ne devais pas faiblir, je devais résister pour ne pas tomber. Si je touchais le sol une seule fois ce serait la fin de toute les petites plantes délicates qui sont en dessous de moi. Quand je sentais la difficulté s'opposer à moi j'imaginais cet arbre.
- Vous êtres fort Matthieu, fort comme un arbre.
Il me jeta un coup d'œil.
- Vous tombez de fatigue, constata-t-il.
- Ce n'est pas grave, continuez, j'aime bien vous écouter.
- Non, dormez.
Ce n'était pas vraiment un ordre mais je n'eus pas la force de me retenir.

Matthieu ou l'Alpha de mon coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant