C'est trop dangereux de jouer

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Chapitre 18 :

Après un long repas rempli de rire nous nous retrouvâmes Christ et moi sur le large sofa dans la chambre de Matthieu. Sa pièce privée n'était pas chic, ni élégante, c'était le loft d'un homme riche mais cherchant avant tout le confort. Le sofa était tellement confortable que je pourrais dormir dessus aussi bien que dans un lit.
Matthieu jouait sur la PlayStation à un jeu de course avec Jérémie.
Ils étaient assit sur le sol devant le second sofa, trouvant cela plus pratique.
Je leur avais demandé pourquoi dans cette vaste maison demeure ils jouaient aux jeux vidéos dans la chambre de maître de maison :
- Quand j'ai quitté l'étage de mes parents cette pièce me paraissait hostile et désolé, depuis que Jé et Christ viennent je me sens à l'aise ici. C'est même devenu mon coin tranquille. Et puis pourquoi déplacer tous le matos sous prétexte d'une grande maison ?
Le pauvre petit garçon qu'il avait été, j'espère qu'au moins il ne s'était pas sentit rejeté.
Je vis Christ penchait la tête, attentive. Ses jumeaux dormaient tranquillement dans ma chambre depuis le repas. Son ouïe de loup-garou lui était plus utile qu'un interphone. Elle entendait le moindre de leur gazouillis.
- Je peux jouer ? Demandais je.
Je ne pus contenir mon rire quand ils tournèrent la tête en même temps vers moi avec des expressions choquées identiques.
- Euh, si vous voulez, se reprit Matthieu. On finit la course et après je vous mets le niveau débutant.
- Vous êtes à quel niveau ? Demandais je.
- Expert, répondit Jérémie avec une suffisance exagérée.
Quand ils finirent leur course Christ se leva en même temps que moi.
- Si ils te mettent le niveau débutant je peux jouer.
- Tu sais jouer ?
- Bien sûre ! Mais je coule à leur niveau de compétition !
Quand je vis Christ s'asseoir entre les jambes de Jérémie, dos à son torse j'eus un mouvement de recul. Matthieu le remarqua et en comprit la raison.
Il me sourit sournoisement :
- Les loups-garous ne mangent pas les humains, vous pouvez approcher.
Je lui tirais la langue et cherchant mon courage je m'assis dans le cercle de ses jambes.
Son torse derrière moi et ses jambes autour m'intimidèrent, son torse était dure et musclé, je le sais je l'avais déjà vu, et ses jambes longues et puissantes.
Je compris rapidement comment me servir de la manette. Je réussis même à arriver quatrième sur douze pour ma première course. Christ arriva première. Nous jouâmes ainsi environ une demie heure. L'Alpha et le Bêta s'amusaient bien entre chatouilles et mains sur les yeux pour nous faire perdre car nous avions monté dans les niveaux. Quand nous atteignîmes le niveau intermédiaire Jérémie commença à embrasser Christ sur l'épaule et dans le cou pour mieux la déconcentrer.
- Matthieu si vous osez l'imiter ce n'est pas la voiture qui finira dans le décor mais vous ! Le menaçais je.
- Moi ça me paraît très amusant au contraire.
Il fléchit les génois vers l'intérieur pour me coincer dans son étreinte.
- Qu'est ce qui pourrait vous déconcentrer ?
- Elle est sensible des oreilles, lui apprit Christ.
- Traîtresse ! M'exclamais je.
- Désolé, je veux gagner, rigola-t-elle.
Elle voulait plutôt voir son frère me séduire oui !
- Comme un chat ? Demanda Matthieu.
Il me souffla légèrement sur l'ourlet de l'oreille droite, je ne pus retenir une vague de frisson. Malgré cela je réussis à ne pas sortir de la course.
Je tentais de me concentrais sur la course comme si ma vie en dépendait mais les petits souffles au creux de l'oreille et les baisers sur la nuque allaient me tuer.
Il ne me restait plus qu'un tour, je voyais mon agonie se reprocher de sa fin jusqu'à ce que je sente sa main se balader dans mon dos. Une main chaude de posa sur ma taille, juste sous ma poitrine. L'autre chercha un moyen de passer entre ma chemise et ma jupe.
- Matthieu vous êtes un tortionnaire de la pire espèce, dis je dans un souffle.
- Je peux faire encore mieux.
Sa main passa sous ma chemise, peau contre peau. Je ne voyais presque plus l'intérêt de gagner cette stupide course de voiture.
Mais je ne pouvais pas non plus m'énerver contre lui, les vagues de frissons étaient trop délicieuses. Quand vint la dernière minute je sentis sa main sur ma taille faire sauter un bouton de ma chemise pour passer en dessous et caresser la peau sensible sous ma poitrine, son autre main tentait de s'immiscer sous ma jupe pour me toucher le postérieur. Quand il réussit je faillis craquer. Enfaite avec lui mes terminaisons nerveuses étaient toutes réveillées.
Quand sa langue chatouilla mon oreille je n'en pouvais plus. Je voulais me retourner et l'embrasser follement. Cette pensée fut succédé par ma victoire, ma voiture passa la ligne d'arrivé, je n'étais pas première mais Christ n'avait pas finit la course.
Matthieu et moi regardâmes le couple à côté qui semblait avoir oublié la course.
- Donc j'ai gagné ?
- Uniquement parce que Jé s'est autorisé plus de liberté que moi.
- C'était monstrueux comme procédé, me plaignais je.
- Mais avouez que ça ne vous a pas déplut, fit il en me caressant l'intérieur des poignets.
Je voulus nier mais la rougeur de mes joues me trahit avant. Je me libérais de lui pour me lever.
- Ce n'est pas contre vous mais j'ai besoin d'espace.
- Vous avez peur de faire comme ma sœur ?
- Non ! Dis je un peu plus rouge.
Je m'assis sur le sofa puis prit le plus gros coussin que je lançais sur le couple toujours enlacé.
- Traîtresse ! Répétais je.
Ils se séparèrent, en souriant Jérémie reprit sa manette et son niveau expert contre Matthieu alors que Christ revient s'assoir à côté de moi.
- Je suis désolé mais tu as gagné au final ?
Je me doutais qu'elle ne parlait pas de la course.
- Je voudrais me venger.
Nous échangeâmes un regard sous entendant que nos deux cerveaux machiavélique avaient eut la même idée.
- Matthieu ? Qui gagne le plus souvent ? Demandais je innocemment.
- Je ne sais pas, c'est du cinquante, cinquante.
- Et si on disait que le gagnant de cette partie était le grand gagnant ?
- Si vous voulez, convint Jérémie.
C'est quand nous nous levâmes qu'ils comprirent.
- Les petites pestes, commenta Matthieu.
- C'est ce que j'appelle rendre la monnaie de sa pièce, contra Christ.
Je m'agenouillais derrière Matthieu. J'encerclais son cou de mes bras et me pencha vers l'une de ses oreilles.
- J'ai moins de scrupule que vous, murmurais je d'une voix rendue rauque par son petit manège quelques instants plus tôt.
Je vis sa mâchoire se serrait mais il me sourit, amuser, il prenait le défi.
Je tentais la même approche que lui, je lui soufflais sur l'oreille. Je vis ses oreilles frétiller comme secouées d'un frisson. Bien, je l'embrassais sur l'oreille et sur l'épaule.
Sa chemise n'était déjà plus dans son pantalon depuis que nous étions installés ici, je peux faire passer mes mains sur son torse facilement. Le contact de ses muscles sous mes mains me firent respirer un peu plus vite, il avait la peau douce mais dure, je sentais aussi le relief de cicatrice. Je suivis du doigt la ligne de ses pectoraux mais sans lui toucher les tétons. Comme il arrivait toujours à bien jouer je descendis les mains sur ses parfaites tablettes de chocolat. Je fis tourner mon doigt autour de son nombril avant de suivre le chemin de petit poils qui devaient être brun foncé jusqu'à la ceinture de son jeans.
Je remarquais que sa concentration vacillais.
- Sachez Juliette que cela se vengera.
Je m'esclaffais mais intérieurement je ne pus m'empêcher de me réjouir. Je posais mon menton sur son épaule, je vis qu'il lui restait moins d'un tour de course.
Je me penchais pour lui lécher les lèvres, sa voiture ne sortit pas de la course, je ne devais pas trop gêner sa visibilité. Il entre-ouvrit la bouche malgré lui, je passais la langue dessus, frôlant la chair sensible derrière les lèvres. Sa tête de tourna un peu vers moi, me facilitant l'accès. Du coin de l'œil je remarquais que sa voiture commençait à avoir des problèmes de direction mais continuait la course.
Je lui caressais doucement les lèvres quand sa langue vint à la rencontre de la mienne. Grisée je laissais une de mes mains survoler son pantalon, je ne fus qu'à moitié surprise de sentir un renflement au niveau de son entre-jambe. Je respectais sa maîtrise de lui même alors que je trouvais amusant de la pousser à bout. Je repassais la main dessus, jouant avec le diable, il tint encore un instant.
Tout changea en une seconde : il balança la manette, ne se souciant pas un instant de la cassée pour attraper mes bras autour de son cou. Sa langue décida de dominer notre baiser, il me vola le contrôle que j'exerçais depuis le début de ma revanche. Il baissa l'épaule pour m'attirer devant lui, sur ses genoux, sur son érection. Je ne me contrôlais pas plus que lui, je ne voulais pas lâcher ses lèvres sachant distraitement que si nous nous séparons une unique seconde cela cassera le moment.
Nous eûmes un long et beau baiser passionné. Malheureusement nous reçûmes le coussin que j'avais lancé sur Christ.
J'étais assise sur Matthieu, les jambes de chaque côté de son torse. Quand je pris conscience de ce dont je ne voulais pas alors conscience je me relevais.
- J'ai gagné ! Dis je pour maintenir un minimum d'apparence. Vous avez lâché la manette.
- Regardez derrière vous, sourit il en se relevant souplement.
Je regardais me demandant ce qui le faisait sourire. Sa voiture était en haut du podium.
- Que ?! Comment ?!
- Je le reconnais, vous êtes très doué pour la séduction mais j'ai lâché la manette seulement après la ligne d'arrivé mais vous étiez tellement dans votre rôle que vous ne vous en êtes pas aperçu.
Je grognais de frustration et je supportant pas ses airs d'homme supérieur au monde entier je me tournais vers Christ et son époux. Elle me sourit, je lui lançais un regard interrogateur... Connaissant ses intentions, pourquoi nous avait elle arrêté ?
Le couple ne fut pas gêné ni étonné de nous avoir vu nous jeter dessus.
- Je suis fatigué, on rentre chéri ? Demanda Christ.
Il regarda l'heure, minuit, il sourit.
- On est parti alors, je fatigue aussi.
Les menteurs, ils allaient de précipiter au lit mais pas pour dormir.
Ne voulant pas tenter une seconde fois mon beau diable garou j'entrais dans ma chambre tout de suite après le départ du couple. L'absence de serrure me rongea et je supposais que Matthieu aussi.
Ce serait facile de traverser cette porte.

Matthieu ou l'Alpha de mon coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant