Sans le vouloir, des larmes coulèrent sur ses joues. Il n'en pouvait plus. Mentir, mentir, toujours mentir. D'abord, à lui-même, mais ça, il en avait pris l'habitude, puis à ses amis, et à lui. Lui... Il n'osait même plus prononcer son nom. Pourtant, ils se parlaient tous les jours, mais ce n'était plus pareil. Il lui mentait, et c'était ce qui lui faisait le plus mal. Aimer lui faisait mal, l'aimer, lui faisait mal... Ça faisait longtemps, peut-être. Sûrement, même. Mais il n'en savait rien. Il avait perdu la notion du temps. Cela faisait peut-être une semaine, ou un mois. Peut-être même un an, ou depuis le début ! Il n'en avait fichtrement aucune idée...
Alors les larmes coulaient à flots, parce qu'il ne l'aimait pas en retour, parce que tout l'amour qu'il éprouvait commençait à bouillonner à l'intérieur de lui, parce que ces fichus papillons dans le ventre dès qu'il le voyait ne le laissaient pas tranquille, parce qu'il l'aimait.
Il aurait tant voulu ne pas l'aimer, juste conserver leur amitié... Il aurait tant voulu oublier, tout oublier, et repartir à zéro, peut-être en se laissant une chance. Quoique, il n'était même pas sûr d'en avoir envie.
Parce que lui ne l'aimait pas, il l'aimait elle. Elle qui était morte depuis bientôt deux mois. Parce qu'il s'en voulait qu'à défaut qu'il l'aime lui, il n'arrivait même pas à l'aider à l'oublier. Il le voulait, c'était son plus grand souhait. Ne plus le voir souffrir, et par la suite tenter quelque chose avec lui. Mais il n'y arrivait pas, parce qu'il trouvait ça injuste de le faire. De l'empêcher d'aimer qui il veut même si c'est pour son bien, parce que de toute façon, même avec lui il ne serait sans doute pas bien. Ils étaient trop proches et trop différents en même temps, l'étoile et la lune, le loup et le chien. Parce que l'aimer était un jeu perdu.
Il ne voulait pas essayer. Il ne voulait rien faire. Et pourtant, une petite voix dans sa tête lui disait qu'ils en valaient la peine, et que s'il ne le faisait pas, il le regretterait toute sa vie. Il avait déjà tout réfléchi des dizaines de fois, tout ce qui pourrait se passer, tout ce qu'il avait à perdre. Parce qu'il en avait beaucoup, des choses à perdre. Leur amitié, pour commencer. Mais une amitié avec des sentiments était-elle vraiment une amitié ? Il n'en était pas sûr...
Il se releva légèrement, et s'appuya contre le lavabo de la salle de bain qu'il partageait avec les autres maraudeurs. Il observa son reflet quelques instants, et se fixa droit dans les yeux.
Ses cheveux noirs bouclés lui tombaient sur les épaules, mais il étaient cassés, emmêlés. Lui qui en prenait si soin... Ses yeux gris étaient plissés de fatigue, et ses cernes violettes étaient semblables à des valises. Les coins de sa bouche étaient tirés, mais pas en un sourire. À force d'avoir pleuré, ses traits s'étaient déformés, et il ne se reconnaissait plus. Ses joues étaient humides, et ses lèvres salées de larmes.
Il tenta de sourire. Mais malgré tous ses efforts pour remonter ses pommettes, elles restèrent immobiles, comme figées dans du marbre. Le marbre de sa tristesse.
Peut-être était-il dans cette salle de bain depuis longtemps. Il avait sûrement dû s'écouler plusieurs heures, mais Sirius les avait ressenties comme de courtes minutes. Pourquoi était-ce à lui que tout cela arrivait ? Ne pouvait donc-t-il pas vivre sa vie tranquillement en étant heureux ? Mais non ! Il avait fallu qu'il tombe amoureux de son meilleur ami. Pourquoi ?
Encore une fois, il éclata en sanglots, et cette fois, seule de la sécheresse coula de ses yeux. Embués et rouges, ils ne permettaient plus à Sirius de voir. Il n'avait plus de larmes à pleurer, mais sans qu'il ne sache pourquoi, son corps s'en fichait, et continuait à alimenter sa tristesse.
Il n'avait encore jamais ressenti cela. Comment une seule et même personne pouvait lui procurer autant de bonheur et de malheur en même temps ? Parce que oui, Remus le rendait heureux, le voir sourire suffisait à réchauffer son cœur endolori, et le merveilleux son de son rire résonnait encore à ses oreilles. Mais cela faisait si longtemps... Si longtemps qu'il n'avait ni souri, ni ri. Depuis que Jolina était partie. Il ne s'en remettait pas, et c'était là une des ses plus grandes peines.
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Attention Maraudeurs !
FanfictionWARNING : écrit il y a longtemps :( Et si on faisait un saut dans le temps pour vivre l'époque des maraudeurs ? Ce livre est ma version des années 5 et 6 à Poudlard des maraudeurs, je trouve que cette époque est juste magnifique et mérite d'être rac...