Chapitre 8 : Adolescence

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— Quelque chose ne va pas ? demanda Harry en se levant tout en faisant un tas du matériel éparpillé devant lui.

Il était vrai qu'il en avait longtemps voulu à Peter Pettigrow. Puis, lentement, après la guerre, il avait appris à lui pardonner, son geste de sacrifice aidant.

Il ne pouvait cependant pas se mentir : il avait redouté toute confrontation avec le Peter de cette période. Mais le voir, fragile, dans l'encadrement de sa porte, avait brisé quelques chose en lui.

— C'est juste que je suis le seul à ne pas avoir été invité à la soirée de Slughorn dans mon groupe d'amis, et que je me demandais si vous pouviez m'aider car je n'ai pas compris le cours de mardi sur les Patronus, expliqua-t-il en se tortillant, mal à l'aise.

— Et bien, asseyez-vous, proposa son professeur en désignant le canapé, alors que lui-même allait dans sa cuisine chercher un paquet de petits gâteaux.

Cela devait être une ancienneté du château, car la petite pièce, pourtant chaleureuse, faisait défaut à son appartement de l'autre époque. Il en avait profité pour garder quelque chose dans le cas de visite impromptue, comme celle de Peter, ou de Dumbledore deux semaines auparavant.

Lorsqu'il revint, le garçon était tout au bord du canapé et regardait autour de lui avec un air nerveux.

*

— Mais alors, c'est tout simple ! s'écria le jeune homme une fois la leçon réexpliquée.

— Et oui, monsieur Pettigrow. Vous manquez juste de confiance en vous, diagnostiqua Harry. Si vous croyez un peu plus en vos capacités, vous serez plus attentif en classe, et vous n'auriez pas autant de problèmes.

— Je vais essayer. Merci pour tout, professeur, dit-il en plissant son visage grassouillet.

— D'où vient ce manque de foi en vos capacités ? s'enquit Harry, curieux.

— Quand j'étais petit, je... manquais d'assurance. Maintenant aussi, mais les Maraudeurs sont là, alors... Bref, je me faisais harceler, à l'école moldue. Je pense que ça a beaucoup contribué.

Effectivement, pensa Harry. Cela expliquait également le fait qu'il cherchait toujours à trouver des personnes plus fortes que lui pour le protéger. Les Maraudeurs remplissaient le rôle à la perfection. Et s'il ne faisait rien pour lui, après ses études, il se tournerait de nouveau vers Voldemort dans le besoin vital de se sentir en sécurité. Néanmoins, il garda ses pensées pour lui, et reconduit gentiment le garçon à la porte de son appartement.

*

C'est en souriant que Harry Potter se dirigea vers sa salle de classe. Le cours d'aujourd'hui promettait d'être très intéressant, pensa-t-il pour lui-même. Ouvrant la porte à ses élèves, il les regarda passer en file indienne devant lui avant de s'installer à leur place habituelle. Il prit place derrière son bureau et sortit des liasses de parchemins de son sac alors que les élèves les plus assidus s'apprêtaient déjà à prendre en note son cours. Après un mois et demi d'enseignement, il était légèrement agacé que les Serpentard restent toujours ensemble, avec les Gryffondor à l'autre bout de la salle, et les Serdaigle et les Poufsouffle en tas au milieu.

- Bonjour à tous ! Aujourd'hui, avec l'autorisation de votre directrice de Maison, et sous la supervision du directeur, nous allons organiser des groupes de travail pour améliorer le niveau de chacun de la meilleure manière qui soit, commença Harry.

Une vague de désapprobation traversa la salle. Même Lily Evans, au premier rang, ne fit rien pour sortir de sa léthargie.

Au début, Harry avait pensé que la soirée de Slughorn, bien qu'elle l'énervait au plus haut point, pouvait être bénéfique pour l'état de la jeune femme. Malheureusement, rien, dans son comportement, n'avait changé. Elle avait été reconnaissante à son cavalier de ne pas l'avoir embêtée plus que cela au sujet de cette soirée et de l'avoir laissée partir sans trop de problème, d'après les murmures qui circulaient dans les couloirs, mais cela n'avait pas affecté son regard vide de toute expression.

Poudlard à l'appareilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant