— Vous paraissez bien mal en point, le salua McGonagall le lendemain matin.
— Mauvaise nuit, bâilla Harry.
— Oh, ça explique votre mine.
Elle s'assit en le regardant en coin, l'observant finir son café avec pitié alors qu'il ne faisait que se frotter les yeux.
Harry leva ses mains vers ses yeux, étonné de ne pas rencontrer ses lunettes, avant de se rappeler qu'il n'en avait plus besoin, et il se les frotta vigoureusement.
Il sortit d'une de ses poches la petite fiole qui contenait sa potion de sommeil sans rêve. Elle était presque pleine, ce qui l'intrigua.
Il se souvenait en avoir eu besoin lors de ses premières nuits au château à l'époque de ses parents, mais après, elles avaient été plus calmes. Il avait réussi à se fondre dans la masse et à reprendre une vie à peu près normale, et ses craintes lui avaient laissé du repos.
Il espérait que ce cauchemar ne se repointerait plus. Ce qui le dérangeait le plus, c'était qu'il n'en avait aucun souvenir. La plupart du temps, il se contentait de revoir la mort de ses proches, ou d'imaginer celles de ceux qui étaient encore en vie. Mais là, il était incapable de savoir de quoi il en retournait, et cela l'inquiétait.
Sa journée lui parut cotonneuse, et il fit ses cours dans un brouillard permanent. Le manque de sommeil y était sans doute pour quelque chose. Il se força à rester à moitié conscient, pour éviter un autre passage à l'infirmerie.
Le repas lui paru interminable, à côté de Slughorn qui lui cassait les oreilles avec son projet de bal pour Noël.
Dans un brusque sursaut de conscience, Harry se souvint que la fête se rapprochait à grands pas. Il gémit en pensant à l'excitation que cela produirait chez les élèves, à l'inspiration que cela donnerait aux Maraudeurs et à l'organisation qui demanderait sans doute plusieurs rencontres avec les professeurs.
Avec horreur, ses prédictions se réalisèrent.
Bientôt eut lieu la deuxième sortie à Pré-au-Lard. Si les élèves comptaient bien en profiter, les professeurs, eux, étaient plus inquiets qu'autre chose face à la menace de Voldemort, qui était de plus en plus présente. Tout un bataillon encadra donc les élèves qui sortaient. Harry avait été désigné, avec McGonagall, Slughorn, le professeur de botanique et celui d'arithmancie pour les accompagner.
Alors que les groupes d'amis s'éparpillaient dans le village, visitant leurs boutiques préférées ou s'arrêtant aux Trois Balais pour un verre de Bièraubeurre, les professeurs, eux, durent se poster à divers endroits stratégiques du village et faire le guet.
Surveillant les passants devant la boutique de farces et attrapes Zonko, sous la neige et sa cape d'invisibilité, Harry commençait à avoir sérieusement froid. Les Maraudeurs étaient dans le magasin depuis trente minutes, mais rien d'autre de suspect n'avait été déclaré.
Beaucoup d'élèves devaient profiter de cette sortie pour faire leur dernières courses de Noël, réalisa Harry en voyant un groupe de filles, les bras chargés.
Il se doutait bien que, comme d'habitude, il ne recevrait pas grand-chose. Ses amis n'étaient pas là, et sa famille n'avait pas vent de son existence. Cela ne le dérangeait pas, mais il ressentit tout de même un pincement au cœur.
Finalement, les Maraudeurs sortirent les bras chargés de paquets soigneusement emballés, et Harry se promit de les surveiller de près.
Au bout de quelques heures, il fut remplacé par la professeure d'étude des Moldus, et il en profita pour se dégourdir les jambes en faisant à son tour une balade dans le petit village sorcier.
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Poudlard à l'appareil
FanficUn voyage dans le temps et hop ! Harry Potter est chez les Maraudeurs. Pour éviter les morts, les pleurs, la douleur, la crise économique, le monde sorcier en ruine. Et les problèmes commencent. Le premier ? Éviter Dumbledore et sa perspicacité. Le...