Poudlard à l'appareil

Chapitre 21 : Nouveau départ

La gare de King's Cross étincelait sous le soleil de fin d'été. Un jeune homme aux cheveux noirs en bataille, d'une dizaine d'années, était entouré de ses deux parents, et s'avançait résolument vers l'entrée de la gare, poussant fermement un chariot sur lequel tenait en équilibre plusieurs malles et une cage comportant un hibou, situation un peu surprenante pour les autres voyageurs matinaux.

Dans le hall, une grosse horloge indiquait dix heures trente.

Le garçon se tourna vers ses parents :

— Vous resterez avec moi, hein ?

— Mais oui. Nous ne t'oublierons pas, et nous t'écrirons, le rassura son père qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau.

Le garçon hocha la tête, l'air pas du tout rassuré, et sa mère, une rousse élancée aux yeux verts perçants, se pencha pour l'enlacer.

— Tout se passera bien. Elizabeth t'écrira souvent, Remus t'enverra des bonbons comme il adore le faire lorsqu'il est à l'étranger pour ses campagnes de désinformation concernant les créatures magiques, tu te feras un tas de nouveaux amis et tu apprendras la magie. C'est un super programme, non ?

Il hocha la tête et la femme s'éloigna. Son mari remonta ses lunettes rondes sur son nez et passa ses mains derrière les épaules de son fils.

— Allez, vas-y. Poudlard est un endroit super pour faire des bêtises et...

Il se tut devant le regard assassin de sa femme.

— Et pour... Euh... Pour...

— Tu y as fait autre chose que de t'amuser, oui ou non ? s'amusa Lily.

— Je passais mon temps à te regarder, ce n'est pas...

Harry se détourna de le conversation pour se concentrer sur les Moldus affairés qui couraient entre les voies en traînant une lourde valise, ou en balançant une mallette d'avant en arrière.

Quelques fois, des personnes plus étranges passaient l'arche de la gare. Elle avaient des capes, de drôles de chapeaux, des chats, des hiboux ou des vêtements dépareillés au possible. C'étaient les familles sorcières.

D'autres les regardaient avec émerveillement, les Nés de Moldus. Parmi eux, une famille se détachait du groupe.

— Qu'est-ce qu'elle a dit, déjà, la dame, pour trouver le train ? demanda une dame aux cheveux châtains touffus et aux dents parfaitement rangées.

— Qu'il faut avancer dans la barrière, là. Holala, ça ne me rassure pas, tout ça... gémit une fille d'environ onze ans qui portait les même cheveux touffus que sa mère.

—Tout se passera bien, essaya de la rassurer son père. Et dans le pire des cas, nous viendrons te chercher.

— Allons les aider, annonça la mère du garçonnet en se détournant de sa dispute, un air déterminé sur le visage, alors qu'elle voyait la famille de Moldus regarder autour d'eux avec un air effrayé.

Changeant de cap, ils se dirigèrent vers la famille qui venait d'apparaître.

— Bonjour, je suis Lily, commença-t-elle. Voici mon mari, James, et mon premier enfant, Harry.

Loin d'avoir l'air rassurée, la famille paraissait plus angoissée qu'avant. Sauf la jeune fille, qui s'exclama :

— Je vous reconnais ! C'est vous qui m'avez vendu ma baguette magique. Vous êtes cité dans quelques livres*. A propos de livres, j'ai appris par cœur tous les manuels du programme, j'espère que ce sera suffisant pour commencer...