Chapitre 17 : Gringotts, la banque des sorciers

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Harry était d'une humeur massacrante : Mme Pomfresh lui avait fait un véritable interrogatoire en règle dès son réveil pour savoir ce qu'il lui était arrivé et la manière la plus sûre d'évacuer tout le poison de son organisme.

Le directeur était ensuite passé, et avait laissé sous-entendre qu'à la prochaine incartade, il serait expulsé, et, que pour plus de sûreté, il serait dès lors accompagné par un professeur lors de ses prochaines sorties. L'idée même d'avoir Slughorn sur ses basques toute une journée le rendait malade et honteux : pendant des années, personne ne s'était inquiété de ce qu'il vivait chez les Dursley alors qu'il n'était qu'un enfant, et, à vingt ans, il se retrouvait avec une garde approchée.

Il avait tenté plusieurs fois de mettre un pied dehors depuis sa sortie de l'infirmerie, mais le résultat était le même : dès que la brise fraîche de février entrait en contact avec son visage, le professeur d'astronomie, de runes et même de divination accourait en lui demandant sa destination.

Heureusement, ses mouvements à l'intérieur même du château n'étaient pas surveillés. Sans crainte, il avait pu rejoindre les cuisines après avoir chatouillé la poire gloussante du tableau. Timmy s'était empressé de venir à sa rencontre, et lui avait assuré qu'étant un elfe de maison, personne ne s'était inquiété de savoir la véritable matinée qu'ils avaient passés dans la caverne de Voldemort. Il lui avait ensuite tendu un chiffon étroitement enroulé autour du médaillon de Salazar Serpentard.

Mimi Geignarde le regarda avec fascination faire bouger les lavabos de ses toilettes et s'enfoncer dans les entrailles du château.

"Heureusement que c'est bientôt la fin", soupira Harry en sentant ses barrières mentales s'affaiblir au contact de tous les Horcruxes rassemblés alors qu'il creusait un nouveau trou dans les fondations de Poudlard avec soulagement.

Résigné de son sort, quelques jours plus tard, il avait dû demander à la professeure de métamorphose de l'accompagner au Chemin de Traverse.

Son nez s'était froncé, et ses sourcils s'étaient dangereusement rapprochés de ses lunettes, mais elle avait simplement pris sa cape sans un mot tout en le suivant à Pré-au-Lard, puis au Chemin de Traverse.

Si, au début de l'année l'artère magique faisait peine à voir, elle n'était actuellement que désolation.

Une boutique sur deux était fermée, les ouvertures barricadées par des planches et les rideaux tirés. Les couleurs sur les autres devantures étaient ternes, recouvertes de poussière et de boue. Une odeur de brûlé montait des ruelles attenantes, et un frisson monta dans le dos d'Harry. 

Il passa par l'apothicairerie, qui le regarda avec suspicion. Chez le libraire, un silence de mort régnait entre les rayonnages, tandis que bien droit derrière lui, McGonagall le suivait comme son ombre.

Il vit une ouverture lorsqu'une bagarre éclata dans la ruelle une fois sortis de la librairie, et que McGonagall se détourna pour diriger son attention vers l'origine du bruit.

Il courut alors avec force vers le magasin d'Ollivander, la véritable raison de sa présence au Chemin de Traverse

Harry entra dans la petite boutique de l'artisan en remarquant avec soulagement qu'il avait réussi avec brio à semer Minerva McGonagall qui le suivait depuis le début de l'excursion.

Une odeur de bois et de poussière lui monta à la tête, et il se retint d'éternuer.

Il observa avec attention la petite boutique dans laquelle il se trouvait, les boîtes s'empilant jusqu'au plafond.

— Mr Verlaim, le salua Ollivander en sortant de son arrière-boutique.

— Mr Ollivander, sourit Harry en lui serrant la main.

Poudlard à l'appareilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant